Autopromotion 498

L’ami Laurent Turcot a sa chaîne sur YouTube, L’histoire nous le dira.

En 2018, l’Oreille tendue y a causé de Voltaire et du Canada, puis de Maurice Richard — c’est du hockey. En 2019, il y a été question du Siècle des lumières, en l’occurrence de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, de son livre Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), de Jackie Robinson et d’Ella Fitzgerald.

Aujourd’hui : Marivaux.

 

P.-S.—L’Oreille a aussi sa chaîne vidéo. Elle est bien plus modeste.

 

Référence

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Le zeugme du dimanche matin et de Fanny Britt et Alexia Bürger

Fanny Britt et Alexia Bürger, Lysis, 2020, couverture

«Je te le demande à toi qui as abandonné
Qui as laissé l’eau remplir entièrement
ce que tu contenais
Qui as laissé le fleuve te porter des
kilomètres plus loin pour t’assurer
Que ce serait pas moi
Pas ta fille
Qui trouverait ton corps boursoufflé
rempli d’algues et de larmes»

Fanny Britt et Alexia Bürger, Lysis, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 22, 2020, 141 p., p. 112-113.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

En bas du pont

Fanny Britt et Alexia Bürger, Lysis, 2020, couverture

On le sait : pour prendre langue, il suffit parfois de se tirer une bûche.

Dans un registre plus sombre, on peut se tirer en bas du pont.

«il vient de me dire que / quand je vais être grosse pis laitte je vas me tirer / en bas du pont !» (le Guide des bars et pubs de Saguenay, p. 11)

«Ils allaient pas arrêter d’en vendre parce / que ça mène des femmes à se tirer en bas / des ponts» (Lysis, p. 33).

Qui se jette en bas du pont cherche donc la mort volontaire.

P.-S.—Se tirer (une balle) a le même sens.

P.-P.-S.—Il est aussi possible de se crisser en bas du pont.

P.-P.-P.-S.—L’Oreille tendue a présenté le Guide des bars et pubs de Saguenay le 16 mai 2016.

 

Références

Arsenault, Mathieu, le Guide des bars et pubs de Saguenay. Essai • Poèmes, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 97, 2016, 51 p.

Britt, Fanny et Alexia Bürger, Lysis, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 22, 2020, 141 p.

Mais

Dany Boudreault, Corps célestes, 2020, couverture

Elle s’appelle Hélène, mais elle a choisi le prénom de Lili, comme dans un des romans pour enfants écrits par sa mère, la Petite Lili.

Elle a été actrice, mais elle est devenue réalisatrice — dans la pornographie, son film le plus populaire s’intitulant Corps célestes (p. 207).

Elle n’a pas vu sa sœur, Flo, depuis quinze ans, mais les circonstances familiales forcent leur rencontre.

Elle a manifestement de mauvaises relations avec sa mère, Anita, mais elle doit en prendre soin («il arrive ce moment où nous devons laver le sexe de nos mères», p. 223) et elles finiront par enfin se parler.

Elle a couché une fois, il y a longtemps, avec James, le compagnon de sa sœur, mais ces deux-là forment dorénavant un couple.

Elle est la tante d’Isaac, le fils de James et Flo, mais leur rapprochement n’aura pas les effets escomptés.

Isaac est né avant le 11-septembre, mais pas ses parents.

James est revenu de la guerre, mais ce ranger n’est pas intact.

Flo, James, Isaac et Anita vivent dans la nature, mais une nature dont certains animaux avaient disparu, par exemple les orignaux.

Ils se croyaient seuls, mais ils ne le sont pas («il arrivera ce moment où les gens sortiront de la forêt, James / il faudra un fusil», p. 219).

James et Hélène / Lili prépareront le café, mais cela vaudra pour autre chose.

Ça se déroule au Canada, mais dans un Canada dystopique, en guerre («le nord du Canada / demeure le théâtre des affrontements / front sino-russe», p. 34).

C’est du théâtre, mais l’univers du cinéma est partout présent, notamment dans les apartés d’Hélène / Lili («de concombres / gros plan mains sales / terre sous les ongles», p. 148).

C’est en français, mais il y a plusieurs répliques, parfois longues, en anglais, dites par James (et traduites en fin d’ouvrage).

C’est une histoire de famille, donc ça va mal se finir.

 

Référence

Boudreault, Dany, Corps célestes. Théâtre, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 140, 2020, 264 p.

Accouplements 145

Portrait de Tennessee Williams à 54 ans, Wikipédia

 

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Pendant les matchs de hockey, le concessionnaire d’automobiles et de camions Paillé aime vanter la puissance de ses véhicules. Un camion, par exemple, tire plusieurs remorques. Sur l’une d’elles, on trouve une embarcation lacustre : «Un ponton nommé Désir.»

Dans le Devoir des 18 et 19 janvier, en titre : «Un sujet nommé désir» (le D Magazine, p. 4).

La postérité de Tennessee Williams est assurée.

 

[Complément du 25 février 2020]

France Culture frappe plus fort, sur Twitter :

 

[Complément du 25 août 2022]

Tous les Québecquois ne s’entendent pas sur la présence d’un tramway dans leur ville. Les préposés aux titres s’en donnent à cœur joie, note @ThomasOSP.

Titres de presse contenant des jeux de mots sur un titre de Tennessee Williams