Sixième article d’un dictionnaire personnel de rhétorique

Denis Diderot, timbre commémoratif

Symploque

Définition

«Emploi simultané de l’anaphore [répétition initiale] et de l’épiphore [répétition finale]» (Gradus, éd. de 1980, p. 439).

Exemple

«Tu diras que c’est là se démener diablement; et tu auras raison. Tu diras que ce n’est pas la peine de tant tourner, pour trouver le dernier sommeil; et tu auras raison. Tu diras qu’il faut revenir le plus tôt possible et par le plus court chemin; et tu auras raison» (lettre de Diderot à sa femme, octobre 1773, éd. Roth-Varloot, vol. XIII, p. 73).

 

Références

Diderot, Denis, Correspondance, Paris, Éditions de Minuit, 1955-1970, 16 vol. Éditée par Georges Roth, puis par Jean Varloot.

Dupriez, Bernard, Gradus. Les procédés littéraires (Dictionnaire), Paris, Union générale d’éditions, coll. «10/18», 1370, 1980, 541 p.

Cinquième article d’un dictionnaire personnel de rhétorique

Prétérition

Définition

«Figure de rhétorique qui consiste à signaler explicitement une chose en annonçant qu’on n’en parlera pas (p. ex., parce qu’elle va de soi, présente peu d’intérêt, est frappée d’interdit…). Cette figure paradoxale vise donc à un effet double : attirer l’attention sur le sujet qu’on feint de négliger et mettre en relief le suivant. Syn. : prétermission» (Dictionnaire des termes littéraires, p. 386).

Exemples

«Faire un #FF à une vedette qui a 10 000 abonnés et plus, ça paraît un peu désespéré. Je dis ça, je dis rien» (@Ze_Tache).

«dans deux jours, c’est le 7 juillet, je dis ça, je dis rien» (@Numeriklivres).

 

Référence

Van Gorp, Hendrik, Dirk Delabastita, Lieven D’hulst, Rita Ghesquiere, Rainier Grutman et Georges Legros, Dictionnaire des termes littéraires, Paris, Honoré Champion, coll. «Dictionnaires & références», 6, 2001, 533 p.

Quatrième article d’un dictionnaire personnel de rhétorique

Jules Verne, les Enfants du capitaine Grant, couverture

Comparaison

Définition

«On rapproche deux entités quelconques du même ordre, au regard d’une même action, d’une même qualité, etc. Développée, la comparaison est un parallèle; limitée à un rôle expressif, c’est la comparaison figurative […], avec ses diverses formes poétiques […], parfois aussi polémiques […]» (Gradus, éd. de 1980, p. 121).

Mise en garde

«J’en étais sûr ! reprit le savant d’un air de satisfaction. Cela n’a pas empêché le plus orgueilleux des gens modestes, mon illustre compatriote Chateaubriand, d’avoir fait cette comparaison inexacte entre les flamants et les flèches ! Ah ! Robert, la comparaison, vois-tu bien, c’est la plus dangereuse figure de rhétorique que je connaisse. Défie-t’en toute la vie, et ne l’emploie qu’à la dernière extrémité» (Jules Verne, les Enfants du capitaine Grant, chapitre XX).

 

Références

Dupriez, Bernard, Gradus. Les procédés littéraires (Dictionnaire), Paris, Union générale d’éditions, coll. «10/18», 1370, 1980, 541 p.

Verne, Jules, les Enfants du capitaine Grant, édition numérique, Project Gutenberg, 2004. Édition originale : 1868.