Les zeugmes du dimanche matin et de François Blais

François Blais, Document 1, 2012, couverture

«Honnêtement, je crois que je n’ai aucune imagination. Petite, je me suis tirée de tous les mauvais pas (incartades, devoirs pas faits, etc.) grâce à un répertoire de trois ou quatre menteries, que j’ai resservies à toutes les sauces à mes parents, à mes professeurs et à ma conscience.»

«Le voisin brettait sur son balcon. Rien qu’à voir on voyait bien qu’il aurait donné dix ans de sa vie pour savoir ce qu’on avait tramé tout ce temps-là, mais il a eu assez d’emprise sur lui pour ne point nous interroger, alors on a juste échangé quelques banalités en se croisant (j’étais tellement ivre d’alcool et de bonne humeur que je lui ai adressé la parole moi aussi).»

François Blais, Document 1. Roman, Québec, L’instant même, 2012, 179 p. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et d’Erri de Luca

Erri de Luca, Impossible, 2020, couverture

«La pièce qui m’accueille vingt-trois heures par jour s’appelle cellule d’isolement, mais elle ne m’isole pas du tout de toi et de ce qui compte pour moi. J’ai vécu dans des endroits plus inconfortables. J’ai du papier, un stylo et du temps. Je fais de la gymnastique, je répète mentalement ce que je sais, chansons, vers, proverbes.»

«À mon âge, la prison prive de peu. Une peine appropriée serait de retirer les montagnes de mon passé, de les effacer de mes mains, de ma respiration.»

«J’ai retrouvé ensuite mes origines, elles étaient devenues des souvenirs, des années, des bouteilles vidées.»

Erri de Luca, Impossible. Roman, Paris, Gallimard, coll. «Du monde entier», 2020. Traduction de Danièle Valin. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et de Michel Jean

Michel Jean, Kukun, 2019, couverture

«Quand nous avons eu fini de boire le thé, Marie m’a entraînée en me tirant par la manche. Je me suis installée entre elle et Christine devant le caribou. Elles avaient d’abord retiré la peau de l’animal avec du silex et l’avaient suspendue. Ensuite, avec une côte d’orignal et beaucoup de patience, elles avaient gratté jusqu’à ce que la graisse s’imprègne dans les tissus.»

«J’ai planté ma tente dans ce désert. Si je mourais, personne ne le saurait. Si je survivais, c’est que l’Être supérieur en aurait décidé ainsi. Arrivé au bout du chemin et de mes forces, je m’en remettais à lui.»

Michel Jean, Kukum, Montréal, Libre expression, 2019. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)