Vous n’y allez pas par quatre chemins

L’Oreille tendue se promenait rue Wellington, ce matin, dans l’arrondissement montréalais de Verdun, là où elle est née. Elle est alors tombée sur ce message fort clair.

Panneau publicitaire, rue Wellington, Verdun, 7 juillet 2016

Heureusement, cela ne s’adressait pas à elle, malgré le (quadruple) tutoiement. Elle en eût été marrie.

P.-S. — Le site de l’arrondissement n’est pas moins comminatoire.

 

[Complément du 3 août 2016]

Ça joue un peu moins dur à Westmount, mais à la même deuxième personne du singulier.

Panneau de signalisation, Westmount, août 2015

 

[Complément du 5 août 2016]

Ça y est. Toute l’administration municipale montréalaise s’y met.

Ville de Montréal, publicité pour la propreté, 2016

 

[Complément du 1er septembre 2016]

Voici ce qui s’appelle frapper fort.

Publicité contre les déjections canines, Montréal, 2016

Mon quotidien est urbain

La Presse+ du jour présente des «pêcheurs urbains», un passionné d’«apiculture urbaine» et une femme «jeune, branchée et urbaine». Le même quotidien évoque un «train urbain» et une «promenade urbaine». Il présente trois «plans d’escapade» : un «Plan aventure» (aux Bergeronnes), un «Plan gourmand» (à Magog) et un «Plan urbain» (à Québec). Il publie un dossier sur «Le réveil de Montréal».

Voilà du matériel pour le blogue Vivez la vie urbaine.

P.-S. — L’Oreille tendue n’a pas la prétention d’avoir tout repéré en matière d’urbanité journalistique du jour.

Autopromotion 235

Ce soir, à 19 h, l’Oreille tendue sera au micro de Serge Bouchard et de Jean-Philippe Pleau à l’émission C’est fou… de la radio de Radio-Canada. Elle causera de la fuite, plus précisément encore de la fuite urbaine.

D’où tirera-t-elle ses exemples ? D’ici et de .

P.-S. — Oui, s’agissant du mot urbain, Nicolas Dickner avait raison.

P.-P.-S. — Il y a trois ans, l’Oreille parlait déjà de ce mot à Radio-Canada, mais dans une perspective différente.

 

[Complément du 10 avril 2016]

On peut (ré)entendre l’entretien, cet «éclairage un peu champ gauche», dixit Jean-Philippe Pleau, ici.

Accouplements 42

Pierre Popovic, Entretiens avec Gilles Marcotte. De la littérature avant toute chose, 1996, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

En 1996, Gilles Marcotte, dans ses entretiens avec Pierre Popovic, déclarait ceci :

Je note que, sans changement de statut politique, le français se porte mieux, au Québec, qu’il ne s’est jamais porté. On le parle peut-être assez mal parfois, mais on le parle plus, non seulement chez les francophones de souche mais aussi bien chez les anglos et les immigrants. Disons les choses autrement : la langue française a acquis, au Québec et particulièrement à Montréal, une légitimité sans précédent. Il faut avoir une mémoire un peu longue, celle d’un homme de mon âge, pour mesurer le chemin parcouru (p. 166).

Vingt ans plus tard, Marc Cassivi, dans Mauvaise langue — dont l’Oreille tendue a parlé ici —, écrit :

La situation du français a bel et bien évolué depuis 40 ans au Québec. Le français y est, dans les faits comme dans la théorie, la langue officielle et la langue d’usage. Même si certains vendeurs ou serveurs ont la mauvaise habitude, en particulier dans le centre-ville de Montréal, d’accueillir leur clientèle en anglais. Le français est autrement moins menacé au Québec qu’il ne l’était avant 1977, alors que l’affichage anglais pullulait, que l’immigration francophone n’était pas encouragée comme elle l’est aujourd’hui et qu’aucune loi-cadre n’assurait la prédominance du français à l’école, au travail et dans la société en général (p. 56).

De la difficulté d’être entendu.

 

Références

Cassivi, Marc, Mauvaise langue, Montréal, Somme toute, 2016, 101 p.

Popovic, Pierre, Entretiens avec Gilles Marcotte. De la littérature avant toute chose, Montréal, Liber, coll. «De vive voix», 1996, 192 p. Ill.