«Trop de doute rend toxico, alcoolo, ou alors vous vous perdez dans le cul, ou l’amour, ou le centre commercial» (David Desjardins, «Du vide», le Devoir, 8 février 2014).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Trop de doute rend toxico, alcoolo, ou alors vous vous perdez dans le cul, ou l’amour, ou le centre commercial» (David Desjardins, «Du vide», le Devoir, 8 février 2014).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
L’Oreille tendue est bibliographe. La 230e livraison de sa bibliographie du XVIIIe siècle vient de paraître; elle est ici.
Le Québécois aime le festival.
Le Québécois aime le sophisme.
On comprend dès lors pourquoi la commission parlementaire sur la Charte québécoise de la laïcité est devenue «Le festival du sophisme» (la Presse, 17 janvier 2014, p. A6). C’est pour lui plaire, doublement.
Il y a actuellement, dit-on, des jeux Olympiques, en Russie. S’y tiendraient des matchs de hockey.
Le français étant une des langues officielles du mouvement olympique, on rend compte des matchs dans cette langue. Cela peut donner ceci :
(Merci à @jougosselin.)
Palais est mis pour palet (la rondelle). C’est mignon et ça ne porte pas à conséquence.
Pour rétention de la crosse, c’est plus délicat.
La rétention, selon le Petit Robert (édition numérique de 2014), est le «Fait de retenir». La crosse, pour certains, est un synonyme de bâton de hockey. Si l’on s’en tient simplement au sport, la rétention de la crosse désignerait donc le fait de retenir le bâton d’un adversaire. Le joueur s’en rendant coupable est puni.
Mais la crosse, ce n’est pas seulement le hockey.
C’est aussi la fraude, à petite ou grande échelle : il est bon de savoir que sa rétention serait punie sur la glace olympique.
La crosse, c’est encore la «Pratique qui consiste à provoquer le plaisir sexuel par l’excitation manuelle des parties génitales (d’un partenaire ou de soi-même)» (le Petit Robert, à «masturbation»). Or, quand on lit, dans la définition de rétention que, médicalement, celle-ci est une «Accumulation dans une cavité ou un tissu (d’une substance qui devait en être évacuée). Rétention d’urine. Rétention d’eau dans les tissus», on ne peut que laisser vagabonder son imagination.
C’est dangereux.
[Complément du 26 février 2014]
Aujourd’hui, la Commission (québécoise) d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction — la Commission Charbonneau, du nom de la juge qui la préside — entendait le témoignage du syndicaliste Bernard «Rambo» Gauthier.
Souhaitant manifestement éviter l’emploi de mots à ses yeux trop vulgaires pour le contexte dans lequel il se trouvait, «Rambo» a déclaré : «Je l’ai traité de… masturbateur. Ça va ça, non ?» (Merci à @Ant_Robitaille.)
À défaut de rétention de la crosse, on peut parler de rétention du crosseur.
Vous avez écrit une thèse ? Vous souhaitez en faire un livre ? Attention : il faut éviter «toute démonstration excessive de sa musculature de chercheur», recommande Christophe Prochasson (p. 293).
Autrement dit, le docteur en quête d’éditeur n’a pas intérêt à rouler les mécaniques.
Source
Prochasson, Christophe, «Comment faire de sa thèse un livre ?», dans Moritz Hunsmann et Sébastien Kapp (édit.), Devenir chercheur. Écrire une thèse en sciences sociales, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, coll. «Cas de figure», 29, 2013, p. 289-297.