Daphnée est une «actrice sans contrat ni envergure».
Jean-Simon DesRochers, la Canicule des pauvres. Roman, Montréal, Les Herbes rouges, 2009, 671 p., p. 52.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
Daphnée est une «actrice sans contrat ni envergure».
Jean-Simon DesRochers, la Canicule des pauvres. Roman, Montréal, Les Herbes rouges, 2009, 671 p., p. 52.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
L’Oreille tendue s’en mord les lobes : elle n’avait pas porté attention à la pratique de la néologie verbale (l’invention des verbes) par la Société de transport de Montréal.
Promenant son chien hier matin, elle est tombée sur ceci :
Mieux, ou pire, elle a consulté ensuite la page Découvrez la STM et son histoire. Info STM. La récolte a été fabuleuse : «Indie rock ton Montréal»; «Balle de match ton Montréal»; «DJ ton Montréal»; «Pop ton Montréal»; «Cinéma ton Montréal»; «Brille ton Montréal»; «Vitamine ton Montréal»; «Tour de piste ton Montréal».
Bescherelle, tu n’as qu’à bien te tenir.
L’Oreille tendue a eu l’occasion de le dire : écœurant, au Québec, peut être connoté aussi bien positivement que négativement.
Il n’en va pas de même de l’écœurantite : personne ne lui trouve de qualité.
C’est aussi vrai de ce qui est malaucœurant.
«odeur de soupe à l’oignon alléchante dans la ruelle #généreux vs odeur malaucœurante de frites trop grasses sur #saintDenis #dérive» (@victoriawelby).
Ce qui est malaucœurant n’est jamais écœurant; c’est toujours écœurant.
[Complément du 5 mars 2024]
Dans un registre semblable, Michel Lacroix écrit «malocœureux» (Cécile et Marx, p. 133).
Référence
Lacroix, Michel, Cécile et Marx. Héritages de liens et de luttes, Montréal, Varia, coll. «Proses de combat», 2024, 239 p.
À l’occasion, l’Oreille tendue renverse sa sébile bibliographique pour voir ce qui en tombe en matière de langue. Aujourd’hui, elle recueille quelques livres.
Sur le Québec
Bigot, Davy, Michael Friesner et Mireille Tremblay (édit.), les Français d’ici et d’aujourd’hui. Description, représentation et théorisation, Sainte-Foy (Québec), Presses de l’Université Laval, coll. «Les voies du français», 2013, 272 p.
Castonguay, Charles, le Français, langue commune : projet inachevé, Montréal, Renouveau québécois, 2013, 154 p.
Patry, Richard, À contre-langue et à courre d’idées. Étude du vocabulaire étranger francisé et du discours polémique dans l’œuvre de Jacques Ferron, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2013, 287 p. Édition numérique.
Sur Madagascar
Velominhanta, Ranaivo, Plurilinguisme francophonie et formation des élites à Madagascar (1795-2012) (De la mixité des langues), Paris, L’Harmattan, coll. «Espaces discursifs», 109, 2013, 332 p.
Sur la France
Brun, Auguste, Recherches historiques sur l’introduction du français dans les provinces du Midi, Genève, Slatkine reprints, 2013, 522 p. Réimpression de l’édition de Paris, 1923.
Debov, Valéry, Diko des rimes en verlan dans le rap français, Paris, La Maison du dictionnaire / Dicoland, 2012, 320 p.
Lusignan, Serge, Essai d’histoire sociolinguistique. Le français picard au Moyen Âge, Paris, Classiques Garnier, coll. «Recherches littéraires médiévales», 2012, 335 p.
Vaugelas, Claude Favre de, Nouvelles remarques sur la langue françoise, Genève, Slatkine reprints, 2013, 736 p. Réimpression de l’édition de Paris, 1690.
Sur la francophonie
Sanaker, John Kristian, la Rencontre des langues dans le cinéma francophone : Québec, Afrique subsaharienne, France, Maghreb, Sainte-Foy (Québec) et Paris, Presses de l’Université Laval et L’Harmattan, coll. «Cinéma et société», 2010, 198 p.
Talon, Olivier et Gilles Vervisch, le Dico des mots qui n’existent pas et qu’on utilise quand même, Paris, Express Roularta Éditions, 2013, 287 p. (Voir ici.)
Sur l’Europe française au XVIIIe siècle
Lifschitz, Avi, Language and Enlightenment : The Berlin Debates of the Eighteenth Century, Oxford, Oxford University Press, coll. «Oxford Historical Monographs», 2012, 256 p.
Rivarol, Discours sur l’universalité de la langue française, Paris, Éditions Manucius, coll. «Le Philologue», 2013, 138 p. Édition originale : 1784.
Le 14 février prochain, l’Oreille tendue participera à une activité pour mettre en lumière les travaux des chercheurs de son université. Elle y causera langue et tchén’ssâ.
Ci-dessous, description et programme.
Lettres ouvertes
La recherche en littérature et la création littéraire
à la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal
14 février 2014
La Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal vous invite à découvrir la richesse des recherches de ses professeurs et de ses étudiants de lettres. Le 14 février, venez les entendre présenter en quelques minutes ce sur quoi ils travaillent. Vous serez étonnés !
Programme
9 h – 9 h 45 : «Les (non-)frontières du littéraire»
Ugo Dionne, «L’invention du suspense, de Marianne à Buffy»
Michael Sinatra, «Repenser les revues scientifiques»
Marcello Vitali-Rosati, «La littérature des robots»
10 h – 10 h 45 : «La langue maganée»
Francis Gingras, «Un roi blessé dans le bas du corps et la coupe Stanley : l’ancien français vu de Montréal»
Benoît Melançon, «Parler avec l’École de la tchén’ssâ»
Élisabeth Nardout-Lafarge, «La langue de Réjean Ducharme»
11 h – 12 h : «L’histoire du livre»
Joyce Boro, «Lire autour du texte ou quand l’habit fait le moine et la couverture fait le livre»
Gabriele Giannini, «Lire le manuscrit médiéval»
Nikola von Merveldt, «Plus vrai que nature : de la nature au livre et au-delà»
Benjamin Victor, «La transmission de textes classiques»
14 h – 14 h 45 : «Littérature et démocratie : la sociocritique»
Anne-Marie David, «Le travail dans la littérature française contemporaine»
Pierre Popovic, «Thathamauzauskayakutès et le taux de diplomation»
Bernabé Wesley, «Une oubliothèque : le passé dans la trilogie allemande de L.-F. Céline»
14 h – 15 h : atelier de déclamation classique avec Jeanne Bovet
Dix places. Inscription obligatoire.
15 h – 16 h 15 : «Nous, les autres»
Anahi Alba de la Fuente, «Montréal parle espagnol»
Gilles Dupuis, «Les écritures migrantes»
Simon Harel, «Les chauffeurs de taxi, “hommes-récits” montréalais»
Martine-Emmanuelle Lapointe, «Le Mordecai Richler des Québécois francophones»
Robert Schwartzwald, «La littérature et les visages multiples de la ville»
15 h 15 – 16 h 15 : atelier théâtral avec Jean-Marc Larrue
Vingt places. Inscription obligatoire.
16 h 30 – 17 h
Claire Legendre, «Deux histoires vraies (qui mentent)»
17 h : cocktail de clôture
Toutes les activités sont gratuites et ouvertes à tous. Elles se déroulent au Carrefour des arts et des sciences de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal (pavillon Lionel-Groulx, 3150, rue Jean-Brillant; http://www.umontreal.ca/plancampus/index.html).
Renseignements :
Francis Gingras (f.gingras@umontreal.ca)
Benoît Melançon (benoit.melancon@umontreal.ca)
[Complément du 24 février 2014]
Le doyen de la Faculté des arts et des sciences, Gérard Boismenu, et un journaliste de Forum, Mathieu-Robert Sauvé, ont rendu compte de l’événement.