Fiction prétestamentaire

L’infarctus l’avait forcé à réfléchir à sa vie, aux êtres autour de lui, à ses choix. C’était donc cela, revoir le fil de son existence ? La peur de mourir avait jeté un éclairage cru sur ce qu’il avait été. Avait-il eu raison de tout donner pour son travail et pour ses plaisirs, au détriment de sa famille, de ses amis, de ses collègues ? Ne devait-il pas tenter de réparer le mal qu’il avait inconsciemment semé autour de lui ? Depuis l’attaque, il était hanté par ses proches délaissés, ses étudiants ignorés, ses amis oubliés. Cela lui coûtait, mais il devait se rendre à l’évidence : si c’était à recommencer, il ne changerait rien.

Histoire de conjonctions et d’excuses

Messages d’excuses tirés d’Internet

 

On l’entend de plus en plus souvent dans la bouche de personnalités publiques : «Si j’ai offensé / blessé quelqu’un, je voudrais m’excuser.»

Quand on en est rendu là, c’est, évidemment, qu’on a blessé / offensé quelqu’un. Sinon, on ne serait pas en train de s’excuser.

La conjonction indiquant une situation hypothétique («si») et le conditionnel («je voudrais») ne sont donc pas de mise.

À la rigueur, on pourrait dire : «Puisque j’ai offensé / blessé quelqu’un, je voudrais m’excuser.» Mieux : «Puisque j’ai offensé / blessé quelqu’un, je m’excuse.»

Mieux encore : «Je m’excuse.»

À votre service.

Feuille de route

Exercice pour écrivain québécois, débutant ou avancé.

1. Vous écrirez une œuvre qui contiendra moins de cinq noms de créateurs célèbres (écrivain, musicien, peintre, etc.).

2. On n’y trouvera aucun chat.

3. Le narrateur ne sera pas un enfant.

4. Presque toutes les phrases auront un verbe conjugué.

5. On n’y parlera ni d’inceste ni de suicide.

À vos plumes. Et bonne chance.