L’Oreille tendue ne connaît pas grand-chose à la musique. Bien évidemment, cela ne l’empêche pas d’en parler à l’occasion, soit dans des textes portant sur la chanson, soit dans une série — qu’il faudrait bien poursuivre un jour — sur Ella Fitzgerald.
Parmi les (rares) pièces auxquelles l’Oreille revient sans cesse, il y a le début d’une pièce instrumentale de Count Basie et de son orchestre, «It’s Oh, So Nice».
Cette pièce, l’Oreille l’a découverte il y a très longtemps, du temps où elle servait d’indicatif à l’émission Jazzland, de Don Warner, à la radio anglaise de Radio-Canada. (L’émission a été retirée des ondes en… 1997.)
L’Oreille se souvenait de l’interprète de la pièce, mais pas de son titre. Pendant des années, elle l’a cherché, d’abord en achetant des disques de Basie. Puis, un jour — merci aux échantillons que permet d’écouter Apple sur la plateforme iTunes —, elle a retrouvé ce qu’elle voulait réentendre.
Sur l’album Straight Ahead (étiquette Dot, 1968), la pièce, composée et arrangée par Sammy Nestico, dure 4 minutes 13 secondes. Pour l’Oreille, il n’y a que les 66 premières secondes qui comptent; le reste la laisse de glace (la subtilité s’est envolée).
C’est Count Basie, au piano, qu’on entend le moins : une fois passée l’ouverture, il place quelques notes de-ci, de-là, et c’est tout. Un début lent, un dialogue des cuivres (saxophone, trompette, trombone [?]) où une section cède sa place à l’autre, une basse rythmique (batterie et basse) qui donne sa cohérence à l’ensemble, de lentes montées sans cesse reprises (et qui, malheureusement, culminent à la 66e seconde) : une merveille (retrouvée).
Et l’Oreille ne sait pas la dire.
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