Le niveau baisse ! (2009)

Paul St-Pierre Plamondon, Des jeunes et de l’avenir du Québec, 2009, couverture

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Je constate personnellement que dans l’axe Atwater-Bleury de Montréal, l’utilisation du français, tant dans la rue que dans les commerces, diminue et donne l’impression que le français est en train de devenir une lange morte, un peu comme le latin que plusieurs connaissent, mais que personne n’utilise. Par ailleurs, plusieurs moins jeunes me soulignaient, lors de la tournée, leur inquiétude quant à l’état du français, qui se détériore également à l’écrit, surtout chez les jeunes.»

Source : Paul St-Pierre Plamondon, Des jeunes et de l’avenir du Québec. Les rêveries d’un promeneur solitaire, Montréal, Éditions Les Malins, 2009, 136 p., p. 95. Préfaces de Bernard Descôteaux et Marc Lalonde.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Du dépanneur : enquête lexicale hors Québec

Jacques Berrtin, le Dépanneur, 2011, couverture

 

Le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française donne du dépanneur, en une de ses acceptions québécoises, la définition suivante : «Petit commerce, aux heures d’ouverture étendues, où l’on vend des aliments et une gamme d’articles de consommation courante.» En anglais, on parlerait de convenience store.

Le Petit Robert (édition numérique de 2014) donne «RÉGIONAL (Canada) Épicerie qui reste ouverte au-delà des heures d’ouverture des autres commerces. Le dépanneur du coin

Lecteurs francophones (hors Québec), comment désigneriez-vous ce commerce de proximité ?

(Prière de répondre ci-dessous, dans la rubrique «Laisser un commentaire». Merci à l’avance.)

Zadig au théâtre

 

Voltaire, buste

Le Devoir du 8 février publie un compte rendu de la reprise de Z comme Zadig, le spectacle d’Ariel Ifergan tiré de Zadig, le conte philosophique de Voltaire. (C’est ici.)

Le spectacle a été monté pour la première fois il y a dix ans. L’Oreille tendue en avait rendu compte pour le Bulletin de la Société Voltaire. (C’est .)

Il fallait le faire

Éric Chevillard, Ronce-Rose, 2017, couverture

Avec un pareil cahier des charges, ça n’allait pas être facile.

• Une narratrice enfant (cette engeance), «raisonneuse» autoproclamée.

• Une intrigue qui n’a de sens que si cette narratrice fait preuve d’une naïveté inoxydable, notamment quant au métier de ses protecteurs, Mâchefer et Bruce, disparus sans explication.

• Des phrases — ô combien volontairement ! — improbables : «Mais moi, là, je suis toute seule à la maison avec personne d’autre à manger» (p. 35); «Mais la vie continuait. Quelquefois, on se demande pourquoi» (p. 57); «J’ai repris en mangeant mon orange les forces que j’avais perdues en l’épluchant» (p. 108).

• Un journal intime — «mon carnet secret» (p. 12) — que la narratrice écrit sous les yeux des lecteurs en disant aux lecteurs qu’elle écrit un journal intime sous leurs yeux, en temps réel : «J’ai repris ma marche dans la ville, comme si je sortais de mon carnet pour continuer l’histoire en vrai, debout dans une phrase nouvelle qui va je ne sais où et que je ne pourrai écrire que quand je serai arrivée au bout» (p. 101).

• L’absolue nécessité d’intéresser son lecteur au sort de la narratrice, malgré les prouesses verbales.

• Un renversement radical, qui ne bousille pas tout, bien au contraire, en quelque sorte.

Vous devriez aller le constater sur place : Éric Chevillard réussit à faire tenir tout ça dans Ronce-Rose (2017). Ce n’est pas donné à tout le monde.

P.-S. — Un conte plutôt qu’un roman ? Peut-être bien.

 

Référence

Chevillard, Éric, Ronce-Rose. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2017, 139 p.