Soyons agiles !

Publicité d’un gestionnaire de portefeuilles, Montréal, mai 2016

L’Oreille tendue a découvert que le mot agilité pouvait être une valeur universitaire à l’automne 2007. Elle se souvient très bien du lieu et de son interlocuteur.

Plus récemment, elle l’a beaucoup entendu dans son université, «transformation institutionnelle» oblige.

Le mal n’est pas que local. Que demande le doyen de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal ? «Ce dont on a besoin, c’est d’être agile[s], et nos structures administratives actuelles sont hyper lourdes.»

Les gestionnaires de portefeuilles aussi s’y mettent; voyez la publicité ci-dessus.

On n’arrête pas le progrès.

 

[Complément du 17 mai 2016]

On ne s’étonnera pas de sentir ici l’influence de l’anglais, comme le laissent penser le commentaire de Patrick Coleman ci-dessous et ce tweet :

 

[Complément du 29 décembre 2020]

Ce qui était vrai en 2007 à l’Université de Montréal l’est toujours en 2020.

«Promotion agile», Université de Montréal, 2020

 

Autopromotion (en quelque épistolaire sorte) 241

En 1991, l’Oreille tendue a commencé à collaborer au Bulletin de l’AIRE (Association interdisciplinaire de recherche sur l’épistolaire, Paris), devenue depuis Épistolaire. Revue de l’AIRE.

Elle y tient, depuis 1996, la chronique des «Curiosités épistolaires», dont elle a fait paraître un recueil en 2011.

Geneviève Haroche-Bouzinac dirige la revue. Elle la présente ici.

 

Référence

Melançon, Benoît, Écrire au pape et au Père Noël. Cabinet de curiosités épistolaires, Montréal, Del Busso éditeur, 2011, 165 p.

Écrire au pape et au Père Noël, 2011, couverture

Accouplements 55

Bob Bissonnette, les Barbes de séries, 2012, pochette

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

En 2013, l’Oreille tendue publiait un texte sur la chanson et les Canadiens de Montréal — c’est du hockey.

L’année suivante, en lisant un ouvrage d’Amy J. Ransom, Hockey, P.Q. Canada’s Game in Quebec’s Popular Culture, elle découvrait l’existence de Bob Bissonnette.

Se réclamant de son «historique de hockeyeur professionnel» (voir son site Web), Bissonnette multiplie depuis 2010 les chansons sur le hockey : «Hockey dans rue», «Chris Chelios», «Mettre du tape su’ ma palette», «It’s in the game», «La machine à scorer», «J’accroche mes patins», «Les hommes zébrés», «Chantal Machabée», «Les barbes de séries», etc. Pour les résumer : sexisme, vulgarité, peur de l’autre, langue rudimentaire.

«Bob Bissonnette rockstar» — c’est ainsi qu’il se désigne — fait une apparition dans un roman sur le sport destiné à la jeunesse et signé Luc Gélinas. Félix Riopel, le personnage de C’est la faute à Ovechkin, écoute en effet ses chansons (2012, p. 162, p. 163 et p. 186).

L’Oreille ne se serait toutefois pas attendue à le voir apparaître dans un poème. C’est pourtant le cas dans «Benjy», un des textes du plus récent livre de Mathieu Arsenault, le Guide des bars et pubs de Saguenay. Essai • Poèmes (2016, p. 37) :

les trois serveuses sont off le jeudi
mais dansent pareil leur vie sur chaque toune
no doubt
adele
bingo players
bob bissonnette
même céline sonne majestueux
[…]

Le voilà donc entre Adele et Céline (Dion). C’est noté.

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté le Guide des bars et pubs de Saguenay le 16 mai 2016.

 

Références

Arsenault, Mathieu, le Guide des bars et pubs de Saguenay. Essai • Poèmes, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 97, 2016, 51 p.

Gélinas, Luc, C’est la faute à Ovechkin, Montréal, Hurtubise, 2012, 219 p.

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Ransom, Amy J., «Rock and Roll, Skate and Slide : Hockey Music as an Expression of National Identity in Quebec», dans Hockey, P.Q. Canada’s Game in Quebec’s Popular Culture, Toronto, University of Toronto Press, 2014, p. 158-188.

Le niveau baisse ! (1881)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Nous voudrions simplement rappeler aux candidats que la faculté désirerait ne plus avoir à corriger des fautes d’orthographe aussi nombreuses que stupéfiantes.»

Source : Gaffarel, doyen de la Faculté des lettres de Clermont, 1881, cité dans Claude Lelievre, «La “bataille de l’orthographe” à l’Université», 5 octobre 2010.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture