Autoportrait animalier du jour

Hervé Prudon, Tarzan malade, 1983, couverture

«Je me suis regardé devant la glace. Une barbe de trois jours. Un pyjama crasseux. Des yeux vitreux. Un raton-laveur à la dérive.»

Hervé Prudon, Tarzan malade, Villeurbanne, Jean-Luc Lesfargues éditeur, coll. «Choc corridor», 1, 1983, 184 p., p. 111. Édition originale : 1979.

Recette de F1

Paul Lannuier (Sussex, NJ, USA), Premier tour du Grand prix de formule un du Canada 2001Se tient ces jours-ci à Montréal le Grand prix de formule un du Canada (certains disent que c’est du sport). Jeudi dernier, l’Auberge Saint-Gabriel, dans ce cadre, tenait une Soirée du Grand prix.

Le lendemain, un des copropriétaires de l’Auberge, Marc Bolay, discutait de cet événement au micro de Francis Reddy, de l’émission Bien dans son assiette de la radio de Radio-Canada.

L’animateur se demandait si une soirée comme celle-là devait répondre à des «critères», à des «normes», à des «exigences» spécifiques. Réponse : il faut «du champagne qui coule à flots», en l’occurrence de la Veuve Cliquot; il faut «de jolies filles», «du beau monde».

Voilà qui a le mérite d’être clair.

 

Illustration : Paul Lannuier (Sussex, NJ, USA), premier tour du Grand prix de formule un du Canada 2001, 2007, photo déposée sur Wikimedia Commons

Le niveau baisse ! (1810)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«En 1810, dans un livre sur la chasse, les gens se plaignaient déjà amèrement de la disparition du gibier. Ah c’est pas comme avant. Sous Louis XV, il y avait des lapins, mon cher, et en pagaille. Le niveau baisse; les gens sont de moins en moins intelligents; les jeunes de plus en plus insolents; la langue s’abîme de jour en jour ! et l’innocence ! ne me parlez pas de l’Innocence !

Ça baisse depuis toujours. Ça n’arrête pas de descendre depuis une éternité. On devrait être au fond de la terre. Chaque année, le niveau d’orthographe diminue un peu plus, à ce rythme, on devrait vivre dans des forêts en poussant des petits cris inarticulés.»

Source : Olivier Cadiot, Histoire de la littérature récente. Tome I, Paris, P.O.L, 2016, 192 p., p. 29.

(Merci à Julien Lefort-Favreau pour la citation.)

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture