Dictionnaire des séries 56

Quand un joueur atteint — enfin — la Ligue nationale de hockey, c’est qu’il est monté avec le grand club. Inversement, s’il est rétrogradé, c’est dans les mineures (la Ligue américaine). Ce peut être pire : être retourné à son équipe junior.

Des mineures à la Nationale
Emmenez-en des baveux
(Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», chanson, 1998)

Les joueurs qui aiment partir de leur zone pour passer dans celle de l’adversaire joueraient nord-sud. Ceux qui préfèrent les déplacements latéraux joueraient est-ouest. (Non, il s’agit pas de l’ouest du bœuf de l’Ouest.)

Depuis des années, la Ligue nationale de hockey essaie de s’implanter dans des régions étrangères à la culture de ce sport. Cela s’appelle réussir à percer le marché américain. Ou pas.

Un équipe qui joue à domicile serait, semble-t-il, favorisée, contrairement à celle qui joue sur la route pendant un périple plus ou moins long. Elle aurait l’avantage de la glace. L’existence de celui-ci a été mis en doute par Jean Dion dans le Devoir du 9 mai 2013 :

Il y a aussi, bien sûr, l’avantage de la glace. Personnellement, j’apprécie surtout l’avantage de la glace dans une succulente crème de menthe verte, mais le concept s’applique aussi au hockey, ç’a l’air. Cet avantage, il semble bon de l’avoir, raison du reste pour laquelle il s’agit d’un avantage. Pour s’en imprégner, toutefois, il faut mettre de côté les occurrences où, après qu’une équipe eut gagné à l’étranger, un expert vous dira que ce club vient de prendre ou de reprendre l’avantage de la glace comme si c’était important, alors même qu’en gagnant à l’étranger, il vient tout juste de prouver que l’avantage de la glace n’est pas si important que ça (p. B6).

Le hockey donne des leçons de géographie.

P.-S. — Vous être un peu mêlé par tout ça ? Servez-vous de votre vision périphérique et tout ira mieux.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

Dictionnaire des séries 54

Roy MacGregor, Dragons en danger, 2010, couverture

Dans une formation, il y a deux gardiens, des défenseurs et des attaquants (ailier droit, centre, ailier gauche).

Les attaquants — les avants — sont regroupés en trios, au nombre de quatre. Vaut mieux jouer sur le premier — celui des compteurs — que sur le quatrième — celui des plombiers, voire pire.

Richard, Boum Boum et Béliveau
C’est le meilleur des trios
Avec Butch à leurs côtés
Les goals seront bien gardés
(Denise Émond, «La chanson des étoiles du hockey», 1956)

On voit aussi ligne.

I change ses lignes trop souvent
(Jean Lapointe, «Scotty Blues», chanson, 1976)

Les arrières forment des duos ou des paires.

Dans un cas comme dans l’autre, l’instructeur est celui qui organise les combinaisons de joueurs à jeter ou à envoyer dans la mêlée.

Certains instructeurs y vont toujours des mêmes combinaisons. D’autres préfèrent jongler avec leurs trios (surtout) ou avec leurs effectifs.

Mais Max était sérieux. Il avait déjà jonglé avec ses trios et inscrit les nouvelles positions des joueurs sur une fiche (Dragons en danger, p. 90).

Tous les goûts sont dans la nature.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

 

Référence

MacGregor, Roy, Dragons en danger, Montréal, Boréal, coll. «Carcajous», 14, 2010, 159 p. Traduction de Marie-Josée Brière. Édition originale : 2001.

Dictionnaire des séries 50

Bill Stern, «The Man They Call the Rocket… Maurice Richard», World’s Greatest True Sports Stories. Bill Stern’s Sports Book, 1952, case

«Elle adore tous ses champions
D’la rondelle et du bâton
Pour le hockey, elle peut rester trois jours sans manger»
(Léo LeSieur, «Ah ! le hockey», chanson, 1930)

 

Le bâton est un outil essentiel à tous les joueurs pour tirer, passer ou arrêter la rondelle, voire pour frapper les joueurs adverses.

Vous auriez dû voir les fameux coups d’bâton
(Oscar Thiffault, «Le Rocket Richard», chanson, 1955)

Parmi les fabricants de bâtons, Sherwood a longtemps tenu le haut du pavé, du moins dans la langue du hockey.

Love & Bennett Limited ! Tu parles d’un nom pour un bâton de hockey ! Maurice Richard jouait avec un Love & Bennett, pas un Easton ni un Sherwood. Je n’arrive pas à le croire. Et t’as vu ? Droit comme un «i». Comment pouvait-on lancer avec ça ? (le Vol de la coupe Stanley, p. 63).

On entend donc dire, par exemple, jouer du Sherwood. Autre occurrence, avec allusion culturelle à la clé :

La rondelle réussit à se frayer un chemin à travers une forêt de Sherwood (Sainte Flanelle, gagnez pour nous !, p. 78).

Plus généralement, le mot hockey désigne à la fois le sport et le bâton.

Ces merveilleux joueurs
Glissant sur leurs patins
Le hockey à la main
(Les jeunes du Mont Saint-Antoine, «Nos Canadiens», chanson, années 1960)

En France, on dit crosse. (Pas au Québec.) En Suisse, canne.

N.B. : ne jamais dire gouret, sauf si on cherche une rime avec goret, comme Jocelyn Bérubé en 2003 («Rocket», p. 34).

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

 

Références

Bérubé, Jocelyn, «Rocket», dans Portraits en blues de travail, Montréal, Planète rebelle, coll. «Paroles», 2003, p. 25-36. Préface de Jean-Marc Massie. Accompagné d’un cédérom.

Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.

MacGregor, Roy, le Vol de la coupe Stanley, Montréal, Boréal, coll. «Carcajous», 2, 2005, 140 p. Traduction de Jean-Pierre Davidts. Édition originale : 1995.

Dictionnaire des séries 49

Quand on joue l’homme, et non la rondelle, voilà le moment idéal d’appliquer, de compléter ou de terminer sa mise en échec.

Mettre en échec, donc : le fait de frapper un joueur, généralement de l’équipe adverse, souvent contre la bande, mais pas toujours.

On s’prend pour des athlètes
À grands coups de mises en échec
(Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», chanson, 1998)

Dans la langue de Larry Robinson, cela s’appelle body check.

Des quinze mille spectateurs deboutte au moind’ body check de ta part
(Pierre Létourneau, «Maurice Richard», chanson, 1970)

 

[Complément du 17 juin 2013]

Ouvrant sa Presse ce matin, l’Oreille tendue découvre l’existence d’un nouveau type de mise en échec, la mise en échec dissuasive (cahier Sports, p. 3). Elle note.

La Presse+, 17 juin 2013

 

[Complément du 17 décembre 2016]

La mise en échec se donne avec le haut du corps, le bâton, le coude (ce n’est pas bien) ou la hanche. Dans le dernier cas, on dit qu’un joueur a sorti la hanche. Sur ce plan, dans l’édition actuelle des Canadiens de Montréal, le défenseur Alekseï Iemeline (Alexei Emelin) est particulièrement doué.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

Dictionnaire des séries 48

Le gardien de but, tantôt cerbère, tantôt portier, défend son filet ou sa cage.

On entend aussi net.

Pis i s’en va t’la t’la crisser dans’l net
(Vincent Vallières, «1986», chanson, 2003).

Et goals.

Les goals seront bien gardés
(Denise Émond, «La chanson des étoiles du hockey», 1956)

Quand sur une passe de Butch Bouchard i prenait le puck derrière ses goals
(Pierre Létourneau, «Maurice Richard», chanson, 1971)

C’est donc un goaler (à prononcer gôleur).

Pour c’qui concerne nos «Goalers»,
Ce sont tous de très bons joueurs
(J. Roméo Guay, «Le Sorelois, 1924», chanson, dans le Passe-temps, vol. 30, no 748, 26 janvier 1924, p. 31)

I mesure six pieds et demi
I va vite comme une souris
Du Chicago pis du Ranger
Déjoue ben tous les goalers
(Les Jérolas, «La chanson du hockey», 1960)

Si on veut gagner la coupe Stanley
Sont bien mieux d’changer de goaler
(Louis Bérubé, «La game de hockey», chanson, 2009)

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)