Interprétation spontanée

Dessin de Jean Jullien, 13 novembre 2015

Comment donner sens aux attentats qui viennent d’avoir lieu à Paris ? Depuis vendredi dernier, on entend sur toutes les tribunes des politologues, des sociologues, des spécialistes de l’étude des religions ou de la sécurité, tant d’autres déjà, s’y essayer. Parmi les concepts qu’ils utilisent, il y a celui de génération.

Ce concept n’est pas nouveau. En histoire de la littérature, par exemple, il a été popularisé par Albert Thibaudet dès 1921, puis développé en 1936 dans son Histoire de la littérature française :

Pour notre part, nous adapterons un ordre dont nous ne nous dissimulons pas les inconvénients et l’arbitraire, mais qui nous paraît avoir l’avantage de suivre de plus près la démarche de la nature, de coïncider plus fidèlement avec le changement imprévisible et la durée vivante, de mieux adapter aux dimensions ordinaires de la vie humaine la réalité et le produit d’une activité humaine : c’est l’ordre par générations (éd. de 1963, p. xiii).

L’idée de génération ne fait pas l’unanimité chez les historiens de la littérature, mais elle est constamment reprise, notamment par des essayistes (François Ricard) et par des historiens (Michel Winock). Elle est omniprésente, aujourd’hui, dans une revue comme Nouveau projet, qui en fait une de ses clés d’interprétation du monde.

Le rapport avec les attentats du 13 novembre ? «Ce qui forgera la génération Bataclan», titre le Devoir d’hier, en reprenant un article du quotidien Libération signé Didier Péron (p. A4). Sous nos yeux, une génération est née, qui côtoie celle de Charlie hebdo :

Deux générations ont été visées. L’assaut des frères Kouachi entendait faire taire la vieille garde de l’esprit gauchiste libertaire et son insolence laïcarde. Tirer à bout portant notamment sur Cabu (76 ans), sur Wolinski (80 ans), sur Bernard Maris (68 ans), c’était pas de pitié pour les rieurs et pas de respect pour les ancêtres. Les événements de vendredi viennent décimer un autre genre de public […]. Une même scénographie de l’irruption violente, dans le bureau de l’hebdomadaire le 7 janvier post-conférence de rédaction et dans la salle surchauffée [du Bataclan] vendredi, alors que le concert bat son plein. […] Si l’on veut bien considérer qu’en France, plus que partout ailleurs, une génération se définit par son baptême de révolte ou de manif, qu’il s’agisse des étudiants de Mai 68 ou des émeutiers de 2005, on a le sentiment que, pour la première fois peut-être, une génération naît et meurt la même année. Un gamin peut ainsi s’être fondu dans l’immense cohorte de la manifestation du 11 janvier, après la tuerie de Charlie Hebdo, et s’être fait tuer dix mois plus tard, selon une ordalie djihadiste qui manie la mort aléatoire et la lisibilité des massacres.

Pour Péron, en bon praticien de la génération, celle-ci se définit par la date de naissance.

Avoir 20 ans en 2015, c’est être né en 1995, l’année des huit attentats islamistes à la bombe avec la traque de Khaled Kelkal, et c’est avoir 6 ans quand les tours jumelles s’effondrent. On ne sait pas décrire la part obscure, invisible des imprégnations politiques qui façonnent les individus au long cours des années d’apprentissage, quand on sait si bien le faire des traumas privés par la psychanalyse.

Comme la génération : une interprétation spontanée.

 

[Complément du jour]

Sur son blogue, l’ami Michel Porret écrit, lui aussi après avoir évoqué Charlie hebdo : «il s’agit de plonger dans l’effroi la génération hédoniste des villes multiculturelles et cosmopolites (au moins 19 nationalités parmi les victimes) qui refusent l’intégrisme au nom de la diversité et de la liberté dans les relations humaines»; «Rétorquer démocratiquement à la stratégie de l’effroi terroriste devrait amener à évaluer lucidement ce qui, depuis une génération au moins, exclut de la République une génération issue de l’émigration. La génération perdue de l’éducation nationale. La génération renvoyée à l’impasse miséreuse de la ghettoïsation socioculturelle, de la prolétarisation galopante, du délit de faciès, de l’accumulation des haines identitaires, du chômage incessant et de la survie dans la petite et grande criminalité organisée» («Stratégies de l’effroi», la Ligne de mire, 16 novembre 2015).

 

[Complément du 18 novembre 2015]

En juin 2015, Malek Boutih, le député de l’Essonne, a remis au premier ministre de la France le fruit d’une «une réflexion sur l’analyse et la prévention des phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier». Le titre de son rapport ? Génération radicale. On le lit ici.

 

[Complément du 23 novembre 2015]

Sur Mediapart, le 20 novembre, Sarah Roubato publie une «Lettre à ma génération : moi je n’irai pas qu’en terrasse».

 

[Complément du 24 novembre 2015]

Selon les Inrocks, il faudrait parler des Générations Bataclan (au pluriel). C’est ici. (Merci à @machinaecrire pour le tuyau.)

 

[Complément du 30 novembre 2015]

Dans son discours d’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre, François Hollande va aussi dans le sens d’une interprétation générationnelle :

Ces hommes, ces femmes, avaient tous les âges, mais la plupart avait moins de 35 ans. Ils étaient des enfants lors de la chute du mur de Berlin, ils n’avaient pas eu le temps de croire à la fin de l’Histoire, elle les avait déjà rattrapés quand survint le 11 septembre 2001. Ils avaient alors compris que le monde était guetté par de nouveaux périls. Les attentats du début de l’année les avaient bouleversés. Beaucoup, je le sais, avaient tenu à manifester le 11 janvier, comme des millions de Français.

[…]

Avant elle, d’autres générations ont connu, à la fleur de l’âge, des événements tragiques qui ont forgé leur identité. L’attaque du 13 novembre restera dans la mémoire de la jeunesse d’aujourd’hui comme une initiation terrible à la dureté du monde, mais aussi comme une invitation à l’affronter en inventant un nouvel engagement. Je sais que cette génération tiendra solidement le flambeau que nous lui transmettons.

[…]

Malgré les larmes, cette génération est aujourd’hui devenue le visage de la France (le Devoir, 28-29 novembre 2015, p. B5).

 

Références

Ricard, François, la Génération lyrique. Essai sur la vie et l’œuvre des premiers-nés du baby-boom, Montréal, Boréal, 1992, 282 p.

Thibaudet, Albert, «Réflexion sur la littérature : l’idée de génération», Nouvelle revue française, 16, 1921, p. 344-353.

Thibaudet, Albert, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours, Paris, Stock, 1963, xiii/587 p. «Notice» de Léon Bopp et Jean Paulhan. Édition originale : 1936.

Winock, Michel, l’Effet de génération. Une brève histoire des intellectuels français, Vincennes, Thierry Marchaisse Editions, 2011, 129 p.

Florilège belléen

Portrait d’André Belleau

Un colloque se tiendra les 17 et 18 septembre sur l’œuvre d’André Belleau (le programme est ici). L’Oreille tendue, qui y participera, a relu cette œuvre. Pour Twitter, elle en a extrait quelques phrases. Les voici rassemblées.

«Le pianiste de Prague», Liberté, 22 (4), avril 1962, p. 218-224. [Nouvelle] https://id.erudit.org/iderudit/30133ac

«Nous les rédacteurs sportifs sommes les derniers poètes épiques de l’espèce» (p. 218).

«La rue s’allume», Liberté, 46 (8, 4), juillet-août 1966, p. 25-28; repris dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 17-19; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 59-63; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 59-64. https://id.erudit.org/iderudit/30058ac

«J’aime la chanson actuelle de toute ma faiblesse» (p. 28).

«Kid Sentiment», Liberté, 57 (10, 3), mai-juin 1968, p. 204-205. [Compte rendu du film Kid Sentiment de Jacques Godbout, 1968] https://id.erudit.org/iderudit/60378ac

«Mais voilà, il faut se tuer à rappeler des évidences» (p. 204).

«D’un navet…», Liberté, 59-60 (10, 5-6), septembre-décembre 1968, p. 80-83. [Compte rendu de le Cinéma canadien de Gilles Marsolais, 1968] https://id.erudit.org/iderudit/29566ac

«Quand donc le ridicule va-t-il finir par tuer ?» (p. 82)

«L’automate comme personnage de roman», Études françaises, 8, 2, mai 1972, p. 115-129; repris dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 28-34. https://doi.org/10.7202/036513ar

«il faut tenir compte des rapport entre les technologies de pointe d’une époque et la littérature en général» (p. 120).

[s.t.], Liberté, 109 (19, 1), janvier-février 1977, p. 91. [Sur Françoise Loranger] https://id.erudit.org/iderudit/30877ac

«la langue, ce n’est pas un vieux meuble»

«Culture populaire et culture “sérieuse” dans le roman québécois», Liberté, 111 (19, 3), mai-juin 1977, p. 31-36; repris dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 141-144; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 159-165; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 157-163. https://id.erudit.org/iderudit/30808ac

«Chez nous, c’est la culture qui est obscène» (p. 31).

«Portrait du prof en jeune littératurologue (circa 1979, détails)», Liberté, 127 (22, 1), janvier-février 1980, p. 29-33; repris, sous le titre «Portrait du prof en jeune littératurologue (circa 1979, détails)», dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 107-109; repris, sous le titre «Portrait du prof en jeune littératurologue (circa 1979, détails)», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 91-95; repris, sous le titre «Portrait du prof en jeune littératurologue (circa 1979, détails)», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 89-94. https://id.erudit.org/iderudit/29834ac

«Enseigner la littérature, c’est faire en sorte que certains textes ne s’achèvent pas» (p. 31).

«L’effet Derome ou Comment Radio-Canada colonise et aliène son public», Liberté, 129 (22, 3), mai-juin 1980, p. 3-8; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 82-85; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 107-114; repris dans Laurent Mailhot (édit.), l’Essai québécois depuis 1845. Étude et anthologie, Montréal, Hurtubise HMH, coll. «Cahiers du Québec. Littérature», 2005, p. 187-193; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 105-112. https://id.erudit.org/iderudit/29869ac

«Décidément, [Bernard] Derome a l’anglais obscène» (p. 5).

«André Belleau. 11 novembre 1981», Montréal, Entreprises Radio-Canada, Les transcriptions radio, coll. «Le travail de la création», 8, 1981, 10 p. Recherchiste et interviewer : Marcel Bélanger. Réalisateur : Fernand Ouellette.

«On est Rimbaud à dix-huit ans, on ne peut pas être un essayiste à dix-huit ans» (p. 8).

«Maroc sans noms propres», Liberté, 149 (25, 5), octobre 1983, p. 129-134; repris dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 59-62; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 49-55; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 49-55. https://id.erudit.org/iderudit/30604ac

«Le malheur d’être touriste alors qu’il faudrait être un voyageur !» (p. 131)

«Petite essayistique», Liberté, 150 (25, 6), décembre 1983, p. 7-10; repris dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 7-9; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 85-89; repris dans Lise Gauvin et Gaston Miron (édit.), Écrivains contemporains du Québec depuis 1950, Paris, Seghers, 1989, p. 72-73; repris dans Marie Malo, Guide de la communication écrite au cégep, à l’université et en entreprise, Montréal, Québec/Amérique, 1996, p. 269-270; repris dans Jean-François Chassay (édit.), Anthologie de l’essai au Québec depuis la Révolution tranquille, Montréal, Boréal, 2003, p. 205-208; repris dans François Dumont (édit.), Approches de l’essai. Anthologie, Québec, Nota bene, coll. «Visées critiques», 2003, p. 159-163; repris dans Laurent Mailhot (édit.), l’Essai québécois depuis 1845. Étude et anthologie, Montréal, Hurtubise HMH, coll. «Cahiers du Québec. Littérature», 2005, p. 182-187; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 83-87. https://id.erudit.org/iderudit/30652ac

«Un écrivain est toujours d’abord et avant tout un réécriveur» (p. 7).

«Entretien autobiographique avec Wilfrid Lemoine», Liberté, 169 (29, 1), février 1987, p. 4-27. Transcription par François Ricard d’un entretien radiophonique du 4 mai 1978 dans la série «À la croisée des chemins» (réalisation d’Yves Lapierre). https://id.erudit.org/iderudit/31100ac

«L’administrateur est un créateur de discours, comme un écrivain, au fond» (p. 17).

«Le lecteur de polars. Extraits des Cahiers de lecture (1969-1986)», dans Benoît Melançon et Pierre Popovic (édit.), Miscellanées en l’honneur de Gilles Marcotte, Montréal, Fides, 1995, p. 219-237. Texte édité et présenté par Benoît Melançon et Pierre Popovic.

«Je suis sans doute un lecteur naïf» (p. 233).

Cahiers de lecture III, 20 mai 1980-1er juillet 1986, inédits.

«Les mensonges sans lesquels on ne peut vivre sont des vérités» (11 août 1980).

Accouplements 29

Voltaire, Pensées végétariennes, 2014, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)

En 2014, Renan Larue a tiré de l’œuvre de Voltaire des Pensées végétariennes. Dans sa postface, il décrit la santé, si l’on peut dire, de l’auteur :

Le grand homme souffrait de la perte prématurée de ses dents, de migraine, de cécité temporaire, d’une sensibilité extrême au froid, de désordres nerveux, de langueur, de maigreur excessive, de maux de ventre épouvantables et d’un cancer de la prostate dont il mourut à l’âge de quatre-vingt-quatre ans (p. 55).

Hollywood Ending (2002) est un film de Woody Allen. Celui-ci y joue le rôle de Val Waxman, un réalisateur qui devient brièvement aveugle durant le tournage d’un de ses films.

La «cécité temporaire» est-elle plus grave en littérature ou au cinéma ?

 

Référence

Voltaire, Pensées végétariennes, Paris, Mille et une nuits, no 632, 2014, 69 p. Édition établie, notes et postface par Renan Larue.

Exercice du samedi matin

L’Oreille tendue est un peu fatiguée par les temps qui courent. Quand elle lit des propos comme ceux qui suivent, elle est carrément épuisée.

Cela se trouve dans la contribution de Jean Delisle au dossier de la revue Argument intitulé «Notre avenir sera-t-il franglais ?» (L’Oreille a aussi contribué à ce dossier; voir la table des matières ici.) L’article de Delisle porte sur «L’effet corrosif du joual sur la langue écrite».

On y lit ce qui suit : «Ce joual excessif [celui du film Mommy de Xavier Dolan] cohabite avec le franco-français, le parler québécois et le joual courant» (p. 123-124). Deux lignes plus loin, il est question du «“faux joual”» (p. 124). Aucun terme n’est défini avec précision, si tant est que cela soit possible.

Exercice

Sur un sujet de votre choix, vous écrirez un texte de cinq phrases, une par «variété» (à défaut de meilleur terme) de «français» (à défaut de meilleur terme) : le joual excessif, le franco-français, le parler québécois, le joual courant, le faux joual.

L’Oreille, elle, baisse les bras devant tant de flou.

 

Référence

Delisle, Jean, «L’effet corrosif du joual sur la langue écrite», Argument, 17, 2, printemps-été 2015, p. 123-134.

Aspirateur du jour

Nicholson Baker, Room Temperature, 1991, couverture

Il y a jadis naguère, l’Oreille tendue a reçu une grande enveloppe, sans adresse de retour, qui contenait, sans mot d’explication, la photocopie d’un texte de fiction, «Room Temperature», paru dans le magazine The New Yorker sous la signature de Nicholson Baker. (Merci, @JPinNV.) Pour le dire comme Humphrey Bogart à la fin du film Casablanca (1942) : «this was the beginning of a beautiful friendship».

L’Oreille a déjà eu l’occasion de parler ici de ce fabuleux écrivain qu’est Nicholson Baker : au sujet du Kindle d’Amazon, de sa si spitante langue, de la ponctuation, du jeu vidéo Modern Warfare 2, de Tintin, du lexique des écrivains, du iPhone, de l’anneau de Gygès. Quand elle a écrit sur Wikipédia, elle s’est appuyée sur un de ses articles de la New York Review of Books (2008).

Pourquoi rappeler cela aujourd’hui ? Parce que Baker consacrait cette semaine un court texte, «Suction», à l’aspirateur, toujours dans le New Yorker : «There are many pleasures to vacuum cleaning, and then sometimes there’s rug rage» (incipit). Les lecteurs de The Mezzanine (1990) apprécieront. Les autres aussi.

 

[Complément du 3 janvier 2024]

Dans sa vidéo «Nicholson Baker remonte son escalator» (2 janvier 2024), François Bon raconte sa découverte, dans laquelle l’Oreille a joué un rôle, du roman The Mezzanine. Allez voir.

 

Références

Baker, Nicholson, The Mezzanine. A Novel, New York, Vintage Books, coll. «Vintage Contemporaries», 1990, 135 p. Paru en français sous le titre la Mezzanine, Paris, Julliard, 1991. Traduction d’Arlette Stroumza.

Baker, Nicholson, «Room Temperature», The New Yorker, 8 janvier 1990, p. 31-39. Repris dans Room Temperature, New York, Vintage Books, coll. «Vintage Contemporaries», 1991, 116 p. Paru en français sous le titre À servir chambré, Paris, Julliard, 1992. Traduction de Michel Lederer.

Baker, Nicholson, «The Charms of Wikipedia», The New York Review of Books, 55, 4, 20 mars 2008.

Baker, Nicholson, «Suction», The New Yorker, 12 mai 2015.

Melançon, Benoît, «Journal d’un (modeste) Wikipédien», dans Rainier Grutman et Christian Milat (édit.), Lecture, rêve, hypertexte. Liber amicorum Christian Vandendorpe, Ottawa, Éditions David, coll. «Voix savantes», 32, 2009, p. 225-239. https://doi.org/1866/11380