La concaténation téléphonique

Jean Dubuffet, «Le supplice du téléphone», 1944, Metropolitan Museum of Art

Soit les phrases suivantes :

«Décroche, passe à un autre appel, reviens sur terre» (Vie d’Anne-Sophie Bonenfant, p. 240).

«Comment ne pas espérer que l’on passe à un autre appel ?» (le Devoir, 3 mars 2017, p. B3)

Passer à un autre appel, donc. Au Québec, l’expression renvoie à la nécessité de laisser tomber, de passer à autre chose.

Pourquoi cette dimension téléphonique (appel) ? À cause de l’habitude des animateurs de tribunes téléphoniques (les lignes ouvertes) d’annoncer la fin d’une conversation et le passage à une autre par la formule «On passe à un autre appel».

 

Illustration : Jean Dubuffet, «Le supplice du téléphone», 1944, Metropolitan Museum of Art, New York

 

Référence

Blais, François, Vie d’Anne-Sophie Bonenfant. Roman, Québec, L’instant même, 2009, 241 p.

L’oreille tendue de… Louis Hamelin

Louis Hamelin, Autour d'Éva, 2016, couverture«Manon et Dubois occupent seuls la longue table en bois installée à l’avant en guise de tribune. Par les fenêtres, on aperçoit les rangs serrés d’épinettes noires cachant le lac. La paix du soir est telle que la rumeur de voix et de crissements de pieds de chaise qui monte de l’assistance n’empêche nullement de suivre, sans avoir besoin de tendre l’oreille, l’arrivée de chaque nouveau véhicule motorisé débouchant dans le parking du chalet scout, couvert, comme le chemin d’accès, de sable fauve, de fin gravier et de poussière blanche.»

Louis Hamelin, Autour d’Éva. Roman, Montréal, Boréal, 2016, 418 p., p. 66.