
Autrement dit : ne vous bâdrez pas de ceci ou de cela, ne vous laissez pas encombrer, importuner, embêter, déranger, embarrasser, fatiguer, ennuyer, gêner.
Exemples :
«Certes, ces mêmes étudiants sont fiers d’être ce qu’ils sont, fiers de leur culture québécoise, aussi, mais ça s’arrête là. Leurs communautés sont éparses et riches. Pourquoi se bâdrer d’un pays infirme ?» (la Route du Pays-Brûlé, p. 65)
«Je pense que c’est à notre tour maintenant de trouver une façon d’aller chercher de l’inspiration pour se renouveler hors des sentiers battus — en évitant de se badrer de considérations partisanes» (blogue).
Ephrem Desjardins propose une définition du verbe et une origine : «Bâdrer : déranger, embêter. “As-tu fini de m’bâdrer avec tes histoires ?”. Or. : de l’anglais to bother, déranger» (Petit lexique […], p. 32-33).
La Base de données lexicographiques panfrancophone, qui les trouve «familiers» ou «vieillis», et Léandre Bergeron connaissent une série de mots associés :
bâdrage («Action de bâdrer; ce qui en résulte»),
bâdrant, ante («(En parlant d’un être animé). Qui dérange, importune par sa présence, son comportement, ses propos»; «(En parlant de qqch.). Qui cause du désagrément, de la contrariété, du souci, de la gêne»; «Ennuyeux, importun»),
bâdré, ée («Ennuyé, gêné, contrarié»),
bâdrement («Chose qui dérange, ennuie, tracasse»),
bâdrerie («Chose qui dérange, ennuie, tracasse»; «Ennui, tracas, souci, contrariété, embarras, dérangement»),
bâdreux, euse («(Personne) qui dérange, importune par sa présence, son comportement, ses propos»; «Ennuyeux, importun, fatigant, bâdrant (en parlant d’une personne)» — mais aussi «Homme habile, capable, extraordinaire»; «Capable de choses peu ordinaires»).
Références
Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.
Desjardins, Ephrem, Petit lexique de mots québécois à l’usage des Français (et autres francophones d’Europe) en vacances au Québec, Montréal, Éditions Vox Populi internationales, 2002, 155 p.
Livernois, Jonathan, la Route du Pays-Brûlé. Archéologie et reconstruction du patriotisme québécois, Montréal, Atelier 10, coll. «Documents», 09, 2016, 76 p. Photographies de Justine Latour.