Le niveau baisse ! (2017)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«La décomposition de la France est plus que jamais à l’œuvre. On est mille fois mieux à Damas qu’à Paris, et je préfère le bruit du canon à celui d’une langue française devenue du petit nègre.»

Source : Richard Millet, «Retour de Syrie», blogue de l’écrivain, 18 novembre 2017.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

L’oreille tendue de… Émile Zola

Émile Zola, l’Assommoir, éd. de 1969, couverture

«Il était effrayant, cet animal, à rire continuellement tout seul, comme si sa profession l’égayait. Même, quand il avait fini son sabbat et qu’il tombait sur le dos, il ronflait d’une façon extraordinaire, qui coupait la respiration à la blanchisseuse. Pendant des heures, elle tendait l’oreille, elle croyait que des enterrements défilaient chez le voisin.»

Émile Zola, l’Assommoir, Paris, Garnier-Flammarion, coll. «G-F», 198, 1969, 445 p., p. 338-339. Chronologie et introduction par Jacques Dubois. Édition originale : 1876.

Le niveau baisse ! (depuis l’Académie française)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Le patrimoine n’est plus enseigné. […] Mais la langue aussi se rabougrit. La syntaxe s’effondre. L’orthographe n’existe plus. Le vocabulaire se raréfie. Le français n’est plus qu’un moyen de communication. Les Français n’habitent plus leur propre langue. Et celle-ci n’est plus comme autrefois façonnée par la littérature. Et quand l’Académie française dit que l’écriture inclusive est un péril mortel, tout le monde s’en moque.»

Alain Finkielkraut, Zemmour & Naulleau, émission du 15 novembre 2017, 40e minute

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

L’oreille tendue… de René Lapierre

René Lapierre, les Adieux, 2017, couverture

«Parvenus à ce point nous nous effondrons
dans des fauteuils de cinéma pour voir
le verbe aimer brûler au kérosène;
s’arracher à l’attraction —

— terrestre, décoller en direction de l’étoile
94 Ceti. Nous tendrons l’oreille pour
entendre son chant inhumain, son fa dièse
froid. Des frissons nous hérissent.»

René Lapierre, les Adieux. Poésie, Montréal, Les Herbes rouges, 2017.

Le niveau baisse ! (en Allemagne aussi)

Gilles Marcotte, Notes pour moi-même, 2017, couverture

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Curieusement, je tombe — c’est curieux, je tombe toujours chez George Steiner, dans n’importe lequel de ses livres je tombe, en l’ouvrant par hasard, sur des textes qui rejoignent ce que je viens de lire ailleurs! — sur un essai où, plus violemment que nos amis français, il annonce la mort d’une autre langue européenne, l’allemande. “Ce qui est mort, c’est la langue allemande. Ouvrez les journaux, les magazines, le flot des livres populaires ou savants qui s’écoule des nouvelles imprimeries; allez entendre une pièce de théâtre; écoutez l’allemand tel qu’on le parle au Bundestag. Ce n’est plus le langage de Goethe, Heine ou Nietzsche. Ce n’est même plus celui de Thomas Mann. Quelque chose d’immensément destructeur lui est arrivé. Cela fait du bruit. Cela peut même communiquer, mais non créer un sentiment de communion”.»

Source : Gilles Marcotte, Notes pour moi-même. Carnets 2002-2012, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2017, 354 p., p. 291-292.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture