Souvenirs de René Lecavalier

 

Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny, 1975, p. 39

Il a reçu en 1959 le prix Olivar-Asselin de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et on lui a décerné deux doctorats honoris causa, l’un de l’Université de Montréal, l’autre de l’Université du Québec. Il a déjà déclaré en ondes une chose un brin étonnante : «C’est la première fois, incidemment, que nos appareils de télévision ont le plaisir de vous présenter une bagarre.» Il a été imité par le groupe comique Rock et belles oreilles. Pierre Bertrand l’a chanté en 1977 : «Je r’gardais tous ‘es matchs à tévé / Ent’ mon père pis Lecavalier.» En 1996, François Hébert l’a comparé à Don Quichotte. On le trouve dans des romans (Chien vivant, 2000; Sainte Flanelle, gagnez pour nous !, 2012), des nouvelles («Donny», 1993), des souvenirs («Le hockey», 1992), des livres pour enfants (la Coupe du hocquet glacé, 2010), des bandes dessinées («Québec Utopie 1980», 1969; Onésime, février 1974; On a volé la coupe Stanley, 1975; Gangs de rue, 2011). Quand Marc Robitaille (2013) parle de lui, il prend toujours soin de l’appeler «Monsieur».

Les amateurs connaissent le rôle joué par l’annonceur René Lecavalier (1918-1999) dans la popularisation d’un vocabulaire français pour décrire l’univers du hockey. Même l’écrivaine Anne Hébert, en entrevue avec Jean-François Nadeau en 1995, va dans ce sens :

Comme modèle de correction du langage, Anne Hébert cite en exemple nul autre que René Lecavalier, l’ancien chroniqueur sportif de Radio-Canada ! «Au Québec, au niveau du sport, on a fait quelque chose d’extraordinaire grâce à cet homme. C’est lui qui a changé le vocabulaire. Ça, c’était une grande réussite. Mais en France, les expressions que l’on propose pour le sport sont tellement longues, tellement emberlificotées que personne ne s’en servira jamais. M. Lecavalier devait être un bon grammairien. Il avait le sens du français. Ce sont des hommes comme lui dont nous avons besoin.»

(Anne Hébert suivant un match de hockey à la radio ou à télévision ? Ça fait rêver.)

Seule exception à ce concert d’éloges : Pierre Foglia, en 1999, dans la Presse, au moment de la mort de l’annonceur.

Me voilà à vous parler de [Stéphan] Bureau alors que je m’apprêtais plutôt à vous parler de René Lecavalier, ce sera pour une autre fois… Juste un mot quand même, quand je suis arrivé au Québec au début des années soixante, Lecavalier était déjà celui «qui parlait bien». Quarante ans plus tard, à sa mort, les éloges qu’on lui fait ne disent pas autre chose : Dieu que cet homme-là parlait bien (et abondamment). Lecavalier incarne de façon troublante la fascination du Québec des années soixante pour une langue emphatique. D’autant plus troublante que l’autre héros de ces années-là, Maurice Richard, était un héros muet, faute de maîtriser le discours. Quand vous aurez rangé vos kleenex, il y a là un sujet fascinant je pense.

Oui, il y a là un «sujet fascinant».

 

[Complément du 20 novembre 2021]

Avant de décrire les matchs de hockey, René Lecavalier a notamment participé à des magazines, en partie humoristiques, à la radio de Radio-Canada. Dans la biographie de son père, Eugène Cloutier. Un Canadien errant (2021), Anne-Marie Cloutier consacre quelques pages à une de ces émissions, le P’tit Train du matin (1947-1952), dont on tirera aussi des spectacles (p. 51-55, p. 72-73, p. 190-191). Le portrait ci-dessous se trouvait sur l’affiche d’un tel spectacle, à Québec, en novembre 1949, au Palais Montcalm.

René Lecavalier, portrait, 1949

 

[Complément du 11 janvier 2023]

Le René Lecavalier commentateur est bien connu. Le joueur, moins.

Le 28 janvier 1938, Émile [Bouchard] fait […] ses débuts au célèbre Forum [de Montréal], qui deviendra sa deuxième demeure. Son équipe [les Maple Leafs de Verdun], qui affronte le Victoria Jr, remporte la partie et s’empare ainsi du premier rang au classement de la ligue. Fait intéressant, dans le clan adverse s’aligne un dénommé René Lecavalier qui, cependant, ne deviendra pas célèbre pour ses prouesses au hockey. En 1941, ce même Lecavalier accrochera ses patins pour se consacrer au journalisme. Une décennie plus tard, il commencera sa carrière de commentateur de hockey, carrière qu’il mènera pendant plus de trente ans (Pat Laprade, Émile Butch Bouchard, p. 33).

 

[Complément du 13 janvier 2023]

On entend René Lecavalier évoquer son regret de ne pas avoir fait carrière sportive dans l’émission radiophonique les Défricheurs (troisième épisode, «Les sports», Radio-Canada, 28 décembre 2022, conception et animation : Stéphane Garneau).

 

[Complément du 22 janvier 2024]

La Fondation Lionel-Groulx consacre une des vidéos de sa série «Nos géants» à Lecavalier. C’est ici.

 

[Complément du 20 juillet 2024]

Précisons. En 1992, Michel Tremblay se souvient de René Lecavalier dans «Le hockey» (Douze coups de théâtre) :

Dire que je détestais le hockey serait faible; je haïssais tellement ce sport-là que le seul fait d’entendre le son de la télévision, le samedi soir entre neuf et dix heures pour les parties des Canadiens de Montréal et le dimanche après-midi entre trois et quatre pour celles des Royaux de Québec, m’angoissait à un point inimaginable. Il fallait que je sorte, ou alors que je m’enferme dans ma chambre avec le son de mon tourne-disque poussé au bout. Maman voguait entre la salle à manger et ma chambre pour essayer qu’un des deux, de mon père ou de moi, condescende à faire un compromis : elle avait la voix de René Lecavalier dans une oreille et celle de Maria Callas dans l’autre, pauvre femme ! (Comme beaucoup de Québécois de cette époque, mon père venait à peine d’adopter la voix de René Lecavalier; jusqu’à l’année précédente, habitué depuis toujours à celle de Michel Normandin à la radio, il avait coupé le son de notre poste Admiral pour écouter sa partie de hockey à la radio pendant qu’il la regardait à la télévision !) Je finissais par mettre mes bottes, mon parka, ma tuque et quitter la maison en claquant la porte pour aller rejoindre ceux qui comme moi ne supportaient pas ce sport (p. 195).

 

[Complément du 18 novembre 2024]

L’ami Jean-François Nadeau consacre deux passages de son livre les Têtes réduites (2024) à Lecavalier; dans un cas comme dans l’autre, sa réflexion part du statut de la langue chez l’annonceur. On entend d’abord, avec toujours le même étonnement, l’écrivaine Anne Hébert chanter les mérites grammaticaux du descripteur des matchs des Canadiens de Montréal (p. 177-178). Tout le sixième chapitre , «La parole de René Lecavalier, le silence de Maurice Richard» (p. 183-216), porte sur la faconde du premier et le mutisme du second, «l’anti-Lecavalier» (p. 210). Cela vous changera, à juste titre, des concerts d’éloges.

 

[Complément du 28 mai 2025]

En 2024, Biz rend hommage à René Lecavalier, «l’idéal à atteindre en matière de qualité de la langue» au hockey (p. 152). Il fait de lui «le pionnier de la francisation du hockey», malgré «les travaux d’un certain abbé Blanchard» (p. 151). Il aurait été plus juste de dire «un des pionniers». Cela aurait rendu justice à Blanchard et à Alfred Verreault, auteur d’un étonnant «Vocabulaire français-anglais du jeu de gouret (Hockey)» paru en… 1915.

 

Références

Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny. On a volé la coupe Stanley, Montréal, Éditions Mirabel, 1975, 48 p. Premier et unique épisode des «Enquêtes de Berri et Demontigny». Texte : Arsène. Dessin : Girerd. Bande dessinée.

Beaudet, Marc et Luc Boily, Gangs de rue. Les Rouges contre les Bleus, Brossard, Un monde différent, 2011, 49 p. Bande dessinée.

Bergeron, Alain M., la Coupe du hocquet glacé. Miniroman de Alain M. Bergeron — Fil et Julie, Québec, Éditions FouLire, coll. «Le chat-ô en folie», 9, 2010, 45 p.

Bertrand, Pierre, «Hockey», dans Beau dommage, Passagers, 1977, disque 33 tours, étiquette Cap. ST-70-055, paroles de Pierre Bertrand et Monique Gignac, musique de Beau Dommage; repris sur Beau Dommage, Anthologie, 1999, deux disques audionumériques, étiquette 7243 5 23940 2 9-7243 5 23941 28-7243 5 23942 27 EMI Music Canada et sur Gilles Valiquette, En direct de CKOI, 2008, disque audionumérique, étiquette Musicor Projet Spéciaux.

Biz, «René Lecavalier. Il lance… et compte», dans Claudia Larochelle et Biz, Nos géantes, nos géants. Le français au Québec en 22 destins, Montréal, Éditions de la Bagnole, 2024, p. 148-155. Illustrations de Benoît Tardif.

Chartier, Albert, Onésime. Les meilleures pages, Montréal, Les 400 coups, 2011, 262 p. Publié sous la direction de Michel Viau. Préface de Rosaire Fontaine.

Cloutier, Anne-Marie, Eugène Cloutier. Un Canadien errant, Montréal, Carte blanche, 2021, 253 p. Ill.

Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.

Foglia, Pierre, «Je veux être une tortue», la Presse, 9 septembre 1999, p. A5.

Garneau, Richard, «Donny», dans Vie, rage… dangereux (Abjectus, diabolicus, ridiculus). Nouvelles, Montréal, Stanké, 1993, p. 123-149.

Gélinas, Marc F., Chien vivant, Montréal, VLB éditeur, coll. «Roman», 2000, 375 p.

Hébert, François, «La Bible de Thurso», Liberté, 152 (26, 2), avril 1984, p. 14-23. Repris dans Jean-Pierre Augustin et Claude Sorbets (édit.), la Culture du sport au Québec, Talence, Éditions de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine et Centre d’études canadiennes, coll. «Publications de la MSHA», 220, 1996, p. 207-213. https://id.erudit.org/iderudit/30741ac

Laprade, Pat, Émile Butch Bouchard. Le roc de Gibraltar du Canadien de Montréal, Montréal, Libre expression, 2022, 357 p. Ill. Préface de Réjean Tremblay.

Nadeau, Jean-François, «Une sensibilité universelle. Anne Hébert demeure habitée par le Québec de son enfance», le Devoir, 4 février 1995, p. D1.

Nadeau, Jean-François, les Têtes réduites. Essai sur la distinction sociale dans un demi-pays, Montréal, Lux éditeur, 2024, 236 p.

Nadeau, Marc-Antoine, «Québec Utopie 1980», le Quartier latin, 10 décembre 1969.

Robitaille, Marc, Des histoires d’hiver avec encore plus de rues, d’écoles et de hockey. Roman, Montréal, VLB éditeur, 2013, 180 p. Ill.

Tremblay, Michel, «Le hockey», dans Douze coups de théâtre. Récits, Montréal, Leméac, 1992, p. 181-200.

Verreault, Alfred, «Vocabulaire français-anglais du jeu de gouret (Hockey)», le Parler français. Bulletin de la Société du parler français au Canada, XIV, 4, décembre 1915, p. 149-160.

Photo de René Lecavalier, Almanach du peuple Beauchemin 1972, couverture

L’Oreille tendue vers le poste

Il peut arriver à l’Oreille tendue de s’intéresser au sport, notamment au hockey. Ces jours-ci, elle doit fréquenter le réseau de télévision TVA sports, puisque c’est lui qui diffuse tous les matchs des séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey.

Elle a beau être amatrice, l’Oreille n’en est pas moins oreille : elle reste tendue devant le poste, d’où les quatre remarques qui suivent.

Un tic de prononciation est commun chez les commentateurs des matchs : minute s’y prononce meunute. Cette façon de faire n’étonne pas une oreille québécoise dans la vie de tous les jours; à l’antenne, c’est autre chose. Pour le dire avec Anne-Marie Beaudoin-Bégin (la Langue rapaillée, 2015), c’est comme si lesdits commentateurs portaient leur cravate de traviole. Ça fait désordre.

Dans un ouvrage récent, Parler plusieurs langues (2015), le linguiste François Grosjean, insiste sur la difficulté du travail des interprètes : «en plus de leurs compétences de traduction, ils doivent apprendre à percevoir et à comprendre ce qui est dit, à un débit normal et en temps réel, mémoriser le sens du message, formuler une traduction et l’articuler […]» (p. 189-190). Le préposé à l’entretien avec les joueurs chez TVA sports, Renaud Lavoie, a trouvé une façon habile de contourner ces difficultés. Il pose à un joueur, le plus souvent en anglais, une question qui est en fait un résumé de ce que lui-même pense. Le joueur répond en anglais. Renaud Lavoie redit en français ce qu’il a dit dans sa question, généralement sans tenir compte de ce que le joueur lui a répondu. C’est économique.

On a beaucoup déploré, dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux, la faiblesse linguistique supposée des commentateurs de TVA sports. Cela demande quelques précisions. D’une part, certains (Michel Bergeron, Paul Houde, Louis Jean) font moins de fautes que d’autres (Patrice Brisebois, José Théodore). D’autre part, le contexte dans lequel ils travaillent les pousse à l’enflure, et cela a des effets sur leur façon de parler. Distinguons, pour aller vite, trois phases dans la télédiffusion du hockey. Du temps de Radio-Canada, sous l’influence de René Lecavalier, on jouait la carte de la distinction : on était, après tout, à la télévision d’État. Quand le Réseau des sports (RDS) a succédé à Radio-Canada, il a voulu moderniser l’image du hockey à la télévision, mais cela n’a guère eu d’effets sur la description des matchs (merci à Pierre Houde) — pour les commentateurs, il est vrai, cela a parfois été moins heureux. Maintenant que TVA sports a l’exclusivité des matchs des séries éliminatoires, on assiste à une surenchère : plus de bruit, plus de couleurs, plus de chiffres, plus d’intensité (voir les sourires et sparages de l’ex-matamore Dave Morissette) — mais, paradoxalement, des vêtements de plus en plus étriqués. Cette surenchère touche aussi les discours : on semble avoir demandé aux commentateurs de parler vite, imagé, fort. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir faire cela et de manier correctement la langue.

Comme les autres médias, TVA sports fait largement appel à des joueurnalistes, ces retraités du sport : joueurs (Brisebois, Théodore, Morissette, Patrick Lalime, Mike Bossy, Enrico Ciccone, Jean-Sébastien Giguère), entraîneur (Bergeron), arbitre (Stéphane Auger). Il est toutefois plus étonnant d’entendre, à plusieurs reprises, le descripteur des matchs (Félix Séguin) chanter en ondes les louanges des gens avec qui il travaille. Les spectateurs ont même eu droit, pendant un match de la série entre les Canadiens de Montréal et les Sénateurs d’Ottawa, à un montage des hauts faits d’armes de Patrick Lalime quand il jouait pour cette dernière équipe. Quel sens donner à cette entreprise de congratulations croisées ? Cela permet au réseau de mettre en valeur ses employés, en faisant ressortir implicitement leur compétence : on nous laisse entendre qu’on les a engagés parce qu’ils étaient bons du temps où ils étaient joueurs. Mais qui a dit que les succès sur la glace suffisaient pour devenir analyste ? Ne peut-on pas imaginer que d’excellents anciens joueurs soient mauvais commentateurs ou, inversement, que des analystes puissent être excellents sans avoir été joueurs de haut niveau, voire sans avoir été joueurs du tout ?

Assis devant le poste, on a beau être pris par le jeu, on ne s’en pose pas moins des questions, foi d’Oreille.

 

Références

Beaudoin-Bégin, Anne-Marie, la Langue rapaillée. Combattre l’insécurité linguistique des Québécois, Montréal, Somme toute, coll. «Identité», 2015, 115 p. Ill. Préface de Samuel Archibald. Postface de Ianik Marcil.

Grosjean, François, Parler plusieurs langues. Le monde des bilingues, Paris, Albin Michel, 2015, 228 p. Ill.

C’est du propre

Soit ce tweet de @Saint_Henri :

Et ce passage de la Vie littéraire (2014) de Mathieu Arsenault :

alors nous nous retrouvons tous les soirs sur notre téléphone désœuvrés en sale à niaiser avec un jeu où nous lançons des oiseaux sur des cochons sans arriver à taper une phrase sensée une seule ligne (p. 51).

En sale, donc. Bref, beaucoup.

 

Référence

Arsenault, Mathieu, la Vie littéraire, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 76, 2014, 97 p.

Pour Clarence Campbell

Clarence Campbell, Forum de Montréal, 17 mars 1955

 «Le sort s’appelait, jeudi, M. Campbell;
mais celui-ci incarnait tous les adversaires
réels ou imaginaires que ce petit peuple rencontre.»
André Laurendeau, 1955

Clarence Sutherland Campbell est né le 9 juillet 1905 à Fleming, en Saskatchewan. Il est mort le 24 juin 1984, jour de la Fête nationale des Québécois, à Montréal. On le connaît surtout comme le troisième président de la Ligue nationale de hockey, de 1946 à 1977.

C’est dans cette fonction que, le 16 mars 1955, il a suspendu Maurice Richard, le joueur vedette des Canadiens de Montréal, pour les trois matchs qui restaient à la saison 1954-1955 et pour toute la durée des séries éliminatoires, car Richard s’en était pris à un officiel lors d’un match à Boston le 13 mars 1955. Cela mènera à une émeute célèbre, quatre jours plus tard. Pour beaucoup de francophones d’hier comme d’aujourd’hui, le vilain, c’est Campbell. Il aurait traité injustement l’idole canadienne-française par excellence.

Le 17 mars 1955, devant le Forum de Montréal, c’est précisément ce qui se disait, mais dans les deux langues officielles du Canada. Des manifestants s’y étaient regroupés dès avant le début du match et ils brandissaient des pancartes : «Richard le persécuté», «Révoltante décision», «Injustice au Canada Français», «Injustice envers les sportifs», «Campbell» (avec des dessins de porc ou de… poire), «Stupid puppet Campbell», «Vive Richard», «Vive le Rocket», «On veut Richard», «Pas-de-Richard pas-de-Coupe», «Down with Campbell», «À bas Campbell», «Dehors Campbell !!», «J’y vais pas — et vous ? I’m not going, are you ?», «Tout-péché se pardonne. Campbell. Vive Richard», «Destruction du sport national». Le président de la Ligue nationale n’était manifestement pas le bienvenu. Il se présente néanmoins au match. Plusieurs ont dit que c’est cette décision qui avait fait naître l’Émeute.

«Libérez le Rocket» de Robert Ullman et Jeffrey Brown (2011)

Extrait de la bande dessinée «Libérez le Rocket»
de Robert Ullman et Jeffrey Brown (2011)

Mais qui est Clarence Campbell ? Les textes qui portent sur lui tournent autour de trois lieux communs.

Le premier est l’intelligence qu’on lui prête. Campbell a en effet été boursier Rhodes. Cette bourse, parmi les plus prestigieuses du monde anglo-saxon, est remise à des étudiants parmi les plus doués. Un documentaire de 1971, Peut-être Maurice Richard, de Gilles Gascon, donne à voir cette supériorité intellectuelle supposée. Alors que Maurice Richard est l’homme d’une seule idée — marquer des buts — et qu’il parvient difficilement à s’exprimer, Clarence Campbell, lui, est capable de faire plusieurs choses à la fois : donner une entrevue parfaitement claire, lire des notes et classer les papiers sur son bureau, par exemple. Voilà quelqu’un qu’on ne peut ramener à une seule dimension.

On insiste également beaucoup sur le fait que Campbell a été procureur, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, au procès de Nuremberg. Dans l’image publique de Campbell, cela joue sur deux tableaux. D’une part, comme pour la bourse Rhodes, cela montre que Campbell est bien autre chose qu’un simple amateur de sport : ce n’est pas un jock. De plus, derrière l’apparent conflit de personnalités avec Richard, se profile, en arrière-fond, un vieux contentieux, périodiquement ranimé : les Canadiens français auraient refusé de se battre pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce que ne sauraient accepter d’ex-militaires comme Campbell et Connie Smythe, le propriétaire des Maple Leafs de Toronto qui a recruté Campbell. Ce qui se passe en 1955 aurait ses racines dans la crise de la Conscription des années 1940, quand plusieurs milliers de jeunes Canadiens français ont refusé d’être enrôlés de force pour aller à la guerre. Que Maurice Richard ait été prêt à se battre, lui qui a été réformé à deux reprises, ne compte pas. Le discours public n’est pas fait de distinctions subtiles. Dans sa pièce les Canadiens (1977, p. 106-110), Rick Salutin ne manque pas d’utiliser l’image de la guerre quand il fait dialoguer Campbell et Richard.

The Toronto Telegram, début des années 1950

Bert Grassick, caricature représentant
Maurice Richard et Clarence Campbell,
The Toronto Telegram, début des années 1950.
Au tableau, à droite, une allusion à Hitler.

Enfin, Campbell aurait été l’incarnation par excellence du mange-Canayen. S’il a suspendu Richard, ce ne serait pas à cause de la gravité des gestes du Rocket — pour la deuxième fois de la saison, il attaquait, à répétition, un joueur de l’équipe adverse à coups de bâtons; pour la deuxième fois de la saison, il s’en prenait à un officiel —, mais parce qu’il n’aimait pas les Canadiens français.

C’est ce que Maurice Richard lui-même racontait, par plume interposée, dans l’hebdomadaire Samedi-Dimanche, dès 1954, quand il parlait de Campbell comme d’un «dictateur» :

D’après bon nombre d’amis qui surveillent le président Campbell durant les joutes, au Forum, de sa loge du côté sud de l’amphithéâtre, M. le président afficherait une partialité évidente dans ses réactions au jeu, il sourit et affiche ouvertement sa joie quand le club adverse compte un but contre nous et on sait d’ailleurs qu’à plusieurs occasions il a toujours rendu ses décisions contre les joueurs du Canadien. […] J’ai l’impression que M. Campbell serait partial (cité dans l’Idole d’un peuple, éd. de 1976, p. 227).

En 1971, dans Les Canadiens sont là !, il sera encore plus précis : Campbell est un «aristocrate anglais du Canada» (p. 225).

Ce qui aurait été vrai de l’attitude générale de Clarence Campbell envers les Canadiens français aurait été encore plus net au moment de l’émeute de 1955. À la suite de celle-ci, la revue Parlons sport titre «Votez pour le renvoi de Campbell» et organise un «Référendum populaire» (voir le bulletin de vote ici).

Au moment de la célébration du soixantième anniversaire de l’émeute, Donald Cuccioletta reprend donc des lieux communs vieux de plus d’un demi-siècle quand il est interviewé par le Orange County Register :

«He was the symbol of the powerful English Canadians and how they treated French Canadians,» Cuccioletta said. «Campbell was condescending to French Canadians, he looked down his nose at French Canadians. He worked in Montreal but wouldn’t even take the time to learn how to speak a few French phases.»

Puissant, condescendant, unilingue : le portrait n’est pas flatteur.

Cette caractérisation de Campbell — intelligent, patriote, méprisant —, peu de créateurs vont essayer de la problématiser.

En 1959, dans le roman les Vivants, les morts et les autres, de Pierre Gélinas, ce sont des gestes de Campbell que discute le narrateur, qui le considère responsable de l’Émeute : «la partie commencée, la nouvelle de sa présence avait été aussitôt transmise à l’extérieur; elle retint sur les lieux le premier noyau de l’émeute qui, autrement, se serait sans doute dispersé» (p. 256). C’est lui la victime des «griffes de bête hurlante» de l’«assistance» (p. 257), c’est lui que l’on veut mettre à mort (p. 251 et p. 259). Le personnage de Maurice Richard dans la pièce de théâtre de Jean-Claude Germain Un pays dont la devise est je m’oublie (1976) est plus succinct : il traite Campbell de «vieux batarre» (p. 131). Un des personnages des Taches solaires de Jean-François Chassay n’est pas moins clair quand il parle de «l’horrible président de la ligue, Clarence Campbell» (2006, p. 345). L’adjectif n’est pas le même chez Michel-Wilbrod Bujold, mais il n’est pas plus positif : «regrettable» (les Hockeyeurs assassinés, 1997, p. 98).

Il n’y a guère que de rares Canadiens anglais à faire exception et à traiter longuement de Clarence Campbell au moment de l’émeute du 17 mars 1955. Trois exemples (auxquels on pourrait ajouter celui de John Farrow).

En mars 1955, dans les semaines, sinon les jours, qui suivent l’Émeute, Bob Hill lance une chanson sur ce qui vient de se produire, «Saga of Maurice Richard». Le narrateur de la chanson se définit comme un Canadien quand il parle de «notre sport national» («our national game») et, dans le même souffle, comme Montréalais quand il parle de «notre ville» («our town») et de «notre Forum» («our Forum»). Il rappelle ce qui s’est passé à Boston le 13 mars et il en profite pour expliquer le comportement de Richard :

One evening in Boston they struck at his head
And cut him right over the ear
With his temper so red, and the way that he bled
His thinking could not have been clear
In all the confusion before they subdued him
He’d struck an official, I hear.

Richard a été atteint à la tête par des adversaires sans nom («they struck at his head»), ce qui l’a blessé près de l’oreille («cut him right over the ear») et fait saigner («the way that he bled»). Lui qui a si mauvais caractère («his temper so red»), il a en outre été victime de la confusion qui régnait («all the confusion») avant qu’on se saisisse de lui («before they subdued him»). Il est probable qu’il n’était dès lors plus en mesure de penser clairement («His thinking could not have been clear»). En revanche, la symétrie des coups ne fait aucun doute : on l’a frappé («they struck at his head») et il a frappé à son tour («He’d struck an official»). Dubitatif, le narrateur module son récit par un «I hear» («me suis-je laissé dire»).

Entre alors en scène Clarence Campbell : «he [Richard] trod on the toe / Of Campbell, the man without fear.» Marcher sur les pieds («trod on the toe») d’un homme sans peur («the man without fear») coûtera cher à Richard, fût-il la crème de la crème à Montréal («quite the cream of the Montreal team», «you are a great star»).

Says Campbell, «Young man, that stick in your hand
«Has put you in trouble, by gar
«Though you needed five stitches, you’re too big for your britches
«Just who do you think that you are?
«Now you’ve done this before, and you’ve made me quite sore
«And although you are a great star
«You’re through for the year, do I make myself clear
«Mister Maurice “The Rocket” Richard?»

Campbell va le punir pour plusieurs raisons : parce qu’il a utilisé son bâton («that stick in your hand»), parce qu’il se prend pour un autre («you’re too big for your britches») et parce qu’il récidive («you’ve done this before»). La saison de Richard est terminée («You’re through for the year»). On notera la condescendance prêtée à Campbell, qui feint de s’adresser à un jeune homme («Young man») et qui insiste pour s’assurer d’avoir été compris («do I make myself clear»). Voilà pourquoi le soir de l’Émeute on demandera sa tête («Off with the head / Of Campbell, the man without fear!»).

Dans les représentations culturelles de Campbell, c’est une des rares fois où il prend la parole.

Robert Anstey, lui, a réuni vingt-sept chansons dans le recueil Songs for the Rocket (2002), en les encadrant d’une longue introduction, de notes et de commentaires. Le compositeur ne s’en cache pas : voici l’œuvre d’un fan, et d’un fan systématique : il fallait s’attendre à ce qu’une de ses chansons porte sur l’Émeute; c’est la huitième du recueil, «The Rocket’s Riot», qu’il a écrite en 2000. Le compositeur fait reposer la responsabilité de l’Émeute sur les seules épaules de Campbell. Les fans du Rocket n’arrivaient pas à croire ce qu’il avait fait («they couldn’t believe what Campbell had done»). Quand ils l’ont vu prendre son siège, c’est l’arme du crime qu’ils ont aperçue («he was like a smoking gun»). Dans le «Commentaire» qui suit la chanson, Anstey parle de «provocation» de la part de Campbell. Dans la section «Campbell and the Rocket» de son introduction, il le disait déjà. Plus loin, on lira une chanson sur «Campbell and the Rocket», laquelle parle expressément de la volonté du président de la ligue d’entraver la marche de Maurice Richard, de lui couper les ailes («to clip his wing») :

Campbell tried to get the Rocket
in any way he could.
(Campbell s’en prenait au Rocket
de toutes les façons possibles.)

Rien de mieux, pour un vrai admirateur, qu’une opposition tranchée: un bon, un vilain.

Fire and Ice, le documentaire de Brian McKenna (2000) accorde à Clarence Campbell une place plus grande que le font la plupart des commentateurs. Le cinéaste accuse Campbell de malhonnêteté. Il considère que l’unanimité est faite aujourd’hui, dans les deux langues, pour lui imputer une partie de la responsabilité de l’Émeute. Le fait que Campbell, contrairement à ses habitudes, soit arrivé en retard au match, et qu’il ait par là attiré l’attention de la foule et attisé sa colère, était une provocation, laissent entendre des invités de McKenna, Red Fisher et Dick Irvin junior. L’ex-arbitre Red Storey, aussi interviewé, est catégorique : Campbell était «arrogant» et «égoïste», et il se prenait pour Dieu. Le réalisateur ne se contente cependant pas de ce procès sommaire. Il est une des très rares personnes à essayer de comprendre un peu mieux Campbell, au lieu de simplement le diaboliser. Ce portrait ne va pas jusqu’à la sympathie, mais il refuse également la caricature.

Qui était Clarence Campbell selon McKenna ? Né dans les Prairies canadiennes, il était «résolument britannique» («resolutely british»). Il a reçu la prestigieuse bourse Rhodes pour étudier à Oxford en Grande-Bretagne. Il a joué au hockey et il a été arbitre. Héros de guerre, il a été décoré pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il était de l’équipe d’avocats au procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis. Le film pousse à penser qu’il est solitaire, mais sa solitude n’était pas celle du Rocket, bien que le film les représente l’un et l’autre dans une posture identique : seuls, debout sur la glace du Forum. Richard est coupé des autres parce qu’il ne sait pas répondre à leurs demandes : on le voit deux fois dans le film, le 11 mars 1996, à la fermeture du Forum, ne pas savoir comment réagir devant la très longue ovation que lui réservent ses supporters, trente-six ans après qu’il a cessé de jouer. La solitude de Campbell ? Hauteur, arrogance, obsession de la règle, incapacité à se rapprocher de l’autre (littéralement : il ne parle pas français). Bref, sur tous les plans, Campbell est l’antiRichard, et vice versa. C’est une des lectures que l’on peut faire du titre du film. Fire on the Ice, avait dit Herbert Warren Wind le 9 décembre 1954 dans Sports Illustrated pour qualifier Richard. Fire and Ice, dit McKenna : le feu, c’est Richard; la glace, Campbell. Voilà, pour lui, le nœud de l’Émeute : entre eux, cela ne pouvait pas ne pas exploser («A confrontation is brewing. When it comes, it will shake the whole country»).

 

Clarence Campbell sur la glace du Forum

Les historiens du hockey — les historiens culturels du hockey — auraient intérêt à travailler bien plus précisément qu’ils ne l’ont fait sur Clarence Campbell. On sait trop peu de choses sur lui, et ces choses ne sont pas toujours les mêmes selon qu’on les présente à partir du Québec ou du reste du Canada.

[Ce texte reprend des analyses publiées dans les Yeux de Maurice Richard (2006).]

 

[Complément du 5 mars 2021]

Qu’en est-il, sur le plan factuel, de la participation de Clarence Campbell au procès de Nuremberg ?

Gerald Redmond, dans l’article qu’il consacre à Campbell dans l’Encyclopédie canadienne (2015), décrit ainsi son rôle :

À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il devient membre de l’unité d’enquête canadienne sur les crimes de guerre et, à ce titre, il fait partie de l’équipe commandée par le lieutenant-colonel Bruce Macdonald qui met en accusation et condamne le général SS Kurt Meyer.

Le procès de Meyer a lieu à Aurich, non à Nuremberg.

Par ailleurs, le nom de Campbell n’apparaît pas dans «Les minutes du procès Nuremberg».

Les discours mythiques sur Richard n’ont que faire de pareilles précisions : «le procès de Nuremberg» leur suffit.

 

[Complément du 14 avril 2025]

Le rapport (supposé) entre Clarence Campbell et le procès de Nuremberg est déjà évoqué en 1955. Le 28 mars, le journaliste Gérard «Gerry» Gosselin publie, dans sa chronique «La cavalcade sportive» du quotidien le Devoir, une chanson de son cru, «Sur l’air de Cadet Roussel». Elle porte sur les événements du 13 au 17 mars. On peut y lire ceci :

Le hockey est une triste affaire (bis)
Ça, ça dépend d’la dernière guerre (bis)
Clarence se croit à Nuremberg,
De son record il reste fier.
Pousse pas, ôte-toi de là,
Tout ça ne te regarde pas.

Cinq ans plus tard, Gosselin publiera Monsieur Hockey, un livre consacré à Richard.

 

Références

Anstey, Robert G., Songs for the Rocket. A Collection of Notes and Comments with the Song Lyrics for Twenty-Seven Original Songs About Maurice «The Rocket» Richard, Sardis, West Coast Paradise Publishing, 2002, viii/144 p.

Bujold, Michel-Wilbrod, les Hockeyeurs assassinés. Essai sur l’histoire du hockey 1870-2002, Montréal, Guérin, 1997, vi/150 p. Ill.

Chassay, Jean-François, les Taches solaires. Roman, Montréal, Boréal, 2006, 366 p.

Farrow, John, la Dague de Cartier, Paris, Grasset, coll. «Grand format», 2009, 619 p. Pseudonyme de Trevor Ferguson. Traduction de Jean Rosenthal. L’original anglais a paru deux ans après sa traduction : River City. A Novel, Toronto, HarperCollins, 2011, 845 p.

Fire and Ice. The Rocket Richard Riot / L’émeute Maurice Richard, documentaire de 60 minutes, 2000. Réalisation : Brian McKenna. Production : Galafilm.

Gélinas, Pierre, les Vivants, les morts et les autres, Montréal, Cercle du livre de France, 1959, 314 p. Rééd. : Notre-Dame-des-Neiges, Éditions Trois-Pistoles, 2010, 324 p. Préface de Jacques Pelletier.

Germain, Jean-Claude, Un pays dont la devise est je m’oublie. Théâtre, Montréal, VLB éditeur, 1976, 138 p.

Gosselin, Gérard «Gerry», «La cavalcade sportive», le Devoir, 28 mars 1955, p. 13.

Gosselin, Gérard «Gerry», Monsieur Hockey, Montréal, Éditions de l’Homme, 1960, 125 p. Préface de Frank Selke.

Laurendeau, André, «Blocs-notes. On a tué mon frère Richard», le Devoir, 21 mars 1955, p. 4. Repris dans le Devoir les 29-30 janvier 2000, p. E9, le 29 mai 2000, p. A9 et le 17 mars 2015 (édition numérique).

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Pellerin, Jean-Marie, l’Idole d’un peuple. Maurice Richard, Montréal, Éditions de l’Homme, 1976, 517 p. Ill. Rééd. : Maurice Richard. L’idole d’un peuple, Montréal, Éditions Trustar, 1998, 570 p. Ill.

Peut-être Maurice Richard, documentaire de 66 minutes 38 secondes, 1971. Réalisation : Gilles Gascon. Production : Office national du film du Canada.

Redmond, Gerald, «Clarence Campbell», l’Encyclopédie canadienne, texte numérique, article de 2008 mis à jour en 2015 par Tabitha Marshall.

Reid, Scott M., «Maurice Richard’s legacy still felt, 60 years after riot», Orange County Register, 13 mars 2015.

Richard, Maurice et Stan Fischler, Les Canadiens sont là ! La plus grande dynastie du hockey, Scarborough, Prentice-Hall of Canada, 1971, vii/296 p. Ill. Traduction de Louis Rémillard.

«Saga of Maurice Richard», 1955, 2 minutes 53 secondes. Interprétation : Bob Hill and his Canadian Country Boys. Paroles : Bob Hill. Disque 78 tours. Étiquette : Sparton 136R.

Salutin, Rick, avec la collaboration de Ken Dryden, les Canadiens, Vancouver, Talonbooks, 1977, 186 p. Ill. «Preface» de Ken Dryden.

Ullman, Robert et Jeffrey Brown, «Libérez le Rocket», dans Old-Timey Hockey Tales, Volume One, Greenville, Richmond et Minneapolis, Wide Awake Press, 2011, s.p.

Wind, Herbert Warren, «Fire on the Ice», Sports Illustrated, 1, 17, 9 décembre 1954, p. 32-36, 70-75.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

Le zeugme du dimanche matin et de @machinaecrire

Nicolas Guay, l’Insoutenable Gravité de l’être (ou ne pas être), 2015, couverture

«Les mises en garde contre les frites, il faut prendre ça avec un grain de sel. Et de la mayonnaise.»

Nicolas Guay, l’Insoutenable Gravité de l’être (ou ne pas être), 2015, p. 21. Édition numérique. Deuxième édition.

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(Une définition du zeugme ? Par .)