«Ô ce jeu avec le feu et la nièce du chanoine !»
Jean Teulé, Héloïse, ouille ! Roman, Paris, Julliard, 2015, 336 p., p. 28.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Ô ce jeu avec le feu et la nièce du chanoine !»
Jean Teulé, Héloïse, ouille ! Roman, Paris, Julliard, 2015, 336 p., p. 28.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Julie avait aussi des chaussures compensées, un petit copain, un chat, une chambre qu’elle ne partageait avec personne, et elle avait même même le droit d’organiser des fêtes dans le garage de son père pour ses anniversaires» (p. 16).
«Dounia, qui est tout de même une femme intelligente, malgré ses certitudes et un morceau de câpre entre les dents, l’a senti et a dit […]» (p. 171-172)
«Le premier inspecteur qui transpirait le magnésium, la vitamine C et l’enthousiasme, a pris la parole en premier» (p. 179).
«Claude a repris la main, et un peu de vin au passage» (p. 260).
Faïza Guène, Un homme, ça ne pleure pas, Paris, Fayard, 2014, 314 p.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)
Dans ses Notules dominicales de culture domestique, Philippe Didion évoque un ami «mort au champ d’Alzheimer» (2008, p. 119).
Dans la Nageuse au milieu du lac (sous-titre : Album), un des personnages de Patrick Nicol dit : «Quand je la nomme, François, cette maladie, c’est pour dire que ma mère vaut plus cher au Scrabble que dans la vie» (2015, p. 82).
À chacun sa façon de dire l’oubli et la perte.
P.-S. — Dans un autre registre, sur la même maladie, on lira l’extraordinaire Barney’s Version de Mordecai Richler (1997).
[Complément du 6 novembre 2016]
Autre lecture suggérée sur le même sujet : On n’est pas là pour disparaître d’Olivia Rosenthal (2007). Extrait : «Si on vous demandait de porter le nom de votre conjoint, aimeriez-vous que ce nom soit Alzheimer ? Aimeriez-vous vous appeler comme ça, signer comme ça, répondre comme ça quand on vous demanderait de décliner votre identité : je m’appelle Alzheimer. Alzheimer est mon nom» (p. 115).
[Complément du 5 janvier 2022]
Un adjectif ? «Si j’en crois vos gourous nombre d’entre vous finiront alzheimerisés, ce qui ne vaut pas mieux que dingues» (le Dernier Bain de Gustave Flaubert, p. 158).
Références
Didion, Philippe, Notules dominicales de culture domestique, Saint-Cyr-sur-Loire, publie.net, coll. «Temps réel», 2008, 355 p. Édition numérique.
Jauffret, Régis, le Dernier Bain de Gustave Flaubert. Roman, Paris, Seuil, 2021, 328 p.
Nicol, Patrick, la Nageuse au milieu du lac. Album, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 85, 2015, 154 p.
Richler, Mordecai, Barney’s Version. With Footnotes and an Afterword by Michael Panofsky, Toronto, Alfred A. Knopf, 1997, 417 p. Paru en français sous le titre le Monde de Barney. Accompagné de notes et d’une postface de Michael Panofsky, Paris, Albin Michel, coll. «Les grandes traductions», 1999, 556 p. Traduction de Bernard Cohen. Édition originale : 1997.
Rosenthal, Olivia, On n’est pas là pour disparaître, Paris, Gallimard, coll. «Folio», 4890, 2007, 235 p.
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)
Souvenons-nous d’Un an (1997), le roman de Jean Echenoz : «flottait une puissante odeur de chien bien qu’il n’y eût pas de chien» (p. 64); «Régnaient de suffocantes odeurs d’essence et de chien, mais cette fois avec un chien» (p. 66); «flottait une odeur de grésil et de cendre mais pas de chien bien qu’il y en eût un» (p. 68).
Ouvrons maintenant Six degrés de liberté (2015) de Nicolas Dickner : le sergent M. F. Gamache «passe à la division C une fois par semaine, avec une douzaine de bagels au sésame et des renseignements de première main sur les enquêtes en cours» (p. 38); «le sergent Gamache se pointe brièvement (avec bagels, mais sans information)» (p. 158); «le sergent ne transporte pas ses habituels bagels» (p. 325).
Apprécions.
P.-S.—L’Oreille tendue a présenté Six degrés de liberté le 6 avril 2015.
Références
Dickner, Nicolas, Six degrés de liberté, Québec, Alto, 2015, 380 p.
Echenoz, Jean, Un an. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 1997, 110 p.
«J’ai reçu un appel téléphonique de Jérôme Lindon. J’ai reçu une gifle de mon grand-père parce que je me penchais sur une vipère pourtant coupée en deux par sa pelle» (p. 81).
«J’accablai de ma mauvaise ironie son petit personnel, ces prêtres accoutrés comme pour enterrer leur vie de célibataire qui raflaient à la fin des offices les maigres économies des veuves, qui taquinaient si brutalement la muse dans leurs homélies et l’enfant de chœur dans la sacristie» (p. 94).
Éric Chevillard, le Désordre azerty, Paris, Éditions de Minuit, 2014, 201 p.
P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 28 mars 2015.
(Une définition du zeugme ? Par là.)