De P en P en P

L’Oreille tendue s’est déjà interrogée sur l’extension du domaine du PPP.

Deux nouvelles définitions, celles de Stéphane Laporte : «PPP à la québécoise : le public paie pour le privé» (la Presse, 8 avril 2006, p. A1); «Le CHUM [Centre hospitalier de l’Université de Montréal] demeure un PPP : Projet Pas Prêt» (la Presse, 2 décembre 2010, p. A1).

Joli.

Où l’art du portrait croise celui du zeugme

 Timothy Hallinan, The Fourth Watch, 2008, couverture

N.B. : L’Oreille est surtout tendue en français, mais pas seulement. Voilà pourquoi il existe, en bas à droite, une catégorie «Langue de Shakespeare». Voilà aussi pourquoi elle ajoute le portrait suivant à sa collection (voir «Portraits»), d’autant qu’il contient un fort joli zeugme.

«He was un-evolved, one foot in the Mesozoic, and the other in his mouth» (ch. 25).

Timothy Hallinan, The Fourth Watcher. A Novel of Bangkok, HarperCollins, 2008. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Sexisme ordinaire ?

«Ta race est d’une stupidité rare
et d’un sexisme affligeant,
Nikopol.»
Enki Bilal, la Foire aux immortels

Hélène Desmarais a récemment été nommée à l’Académie des grands Montréalais. Comment le Devoir la présente-t-elle ? «“Une grande dame de Montréal.” Hélène Desmarais fréquente les conseils» (17 novembre 2010, p. C3).

Faut-il comprendre que l’«épouse de Paul Desmarais» fréquente «les conseils» — entendre : «les conseils d’administration» — comme d’autres «fréquentent» les salons de thé ou les ventes de garage ? Non : elle préside, par exemple, les conseils d’administration de HEC Montréal, de la Société de développement économique Ville-Marie, de la Société d’investissement Jeunesse et de l’Institut économique de Montréal. Ce n’est pas tout à fait la même chose.

Le triomphe des études littéraires

L’entraîneur des Canadiens de Montréal, Jacques Martin, n’était pas content après une défaite de son équipe contre les Flyers de Philadelphie — c’est du hockey..

Ce qu’il a fait ? «Il a convié le Canadien à une réunion d’équipe à 10 h 30, suivie d’une courte séance de patinage sans rondelle, puis d’un entraînement intensif» (la Presse, 24 novembre 2010, cahier Sports, p. 2).

Commentaire du journaliste qui rapporte les faits ? «Le sous-texte était clair.»

Voilà que le vocabulaire de la critique littéraire («sous-texte») se retrouve sous la plume des journalistes sportifs. Victoire ! crie-t-on dans les départements universitaires de lettres.