«Les jumelles d’Édolfius avaient dix-huit ans et rien à lui dire.»
Sylvain Tesson, Une vie à coucher dehors. Nouvelles, Paris, Gallimard, coll. «Folio», 5142, 2009, 205 p., p. 17.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Les jumelles d’Édolfius avaient dix-huit ans et rien à lui dire.»
Sylvain Tesson, Une vie à coucher dehors. Nouvelles, Paris, Gallimard, coll. «Folio», 5142, 2009, 205 p., p. 17.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Et, sans qu’il s’en rende vraiment compte, elle était restée un moment, une nuit, une année. Elle avait élu domicile dans son logis, son esprit et sa vie.»
Louis-Karl Picard-Sioui, Chroniques de Kitchike. La grande débarque. Nouvelles, Wendake, Éditions Hannenorak, 2021, 173 p., p. 18. Édition originale : 2017.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Avec ma tête à chiffres et ma règle à calcul, je traduisais à l’usage de mes patrons des situations ou des problèmes en apparence confus et lacunaires dont ils n’avaient ni le goût ni le temps de se demander par quels bouts il fallait les prendre; je leur procurais des langages clairs qui n’avaient au fond pas plus de rapport que les données premières avec la réalité mais qui, parce qu’ils les rassuraient, les laissaient s’immobiliser dans une décision plutôt que dans une autre comme sous la commande d’un faible signal, d’une légère chiquenaude administrative.»
André Belleau, «Ottawa, Ottawa, que me veux-tu ? L’automne», Liberté, 104 (18, 2), mars-avril 1976, p. 23-30, p. 29-30. https://id.erudit.org/iderudit/30932ac
P.-S.—André Belleau ? Par ici.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Dans la cellule adjacente, plus un bruit. Ils tendent l’oreille, tâchent de capter des bribes. La sonnerie les a fait sursauter. Enfin la caution qui s’annonce… Puis le déclic de l’appareil raccroché. Et le silence à nouveau.»
André Belleau, «Trois nouvelles», Écrits du Canada français, 16, 1963, p. 190-217, p. 211. [«Sous le pont de l’Est» (p. 191-202), «Ce jour-là à Deception Bay» (p. 203-210), «Liguori» (p. 211-217)]
Illustration : portrait d’André Belleau, le Devoir, 26 octobre 1963, p. 17.
P.-S.—André Belleau ? Par ici.
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
André Belleau, «Discours de Marcel Duchamp ivre sur la condition des filles du boulevard Saint-Laurent», Liberté, 76-77 (13, 4-5), décembre 1971, p. 5-10; repris dans Montréal en prose. 1892-1992. Anthologie présentée par Nathalie Fredette, Montréal, l’Hexagone, coll. «Anthologies», 5, 1992, p. 288-294. https://id.erudit.org/iderudit/30676ac
À l’instar de ces bègues qui cessent de l’être tout à fait lorsqu’ils se mettent à chanter, Marcel ne bredouillait ni ne bafouillait comme à l’accoutumée. Il continua d’une voix claire et nette :
«Aussi bien ai-je envie de redire ici même et pour tous vos beaux noms scintillants que publie Montréal-Matin :
Presseuses
Assembleuses
Coupeuses de fils.
Filles expérimentées dans les uniformes de coton.
Contremaîtresses dans les robes, jupes et pantalons.
Opératrices de machine régulière, simple, à bords, à section, à boutons, à boutonnières, goose neck, Overlock, Singer à une seule aiguille, Union Spécial à deux ou trois aiguilles, à points cachés et même invisibles (p. 9).
Gilles Desjardins, Twitter, 25 avril 2022 : «1943. Montréal. Belle pub féministe : “Ces ’couturières’ qui ’cousent’ des chars d’assaut avec leurs lampes à souder, trouvent dans l’ASPIRIN un soulagement presque immédiat.”»
P.-S.—Sans oublier Couturière (2012), de Martine Sonnet.