(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)
Soit une phrase tirée d’une chronique récente parue dans un quotidien montréalais.
J’ai déjà évoqué en ces pages ces nombreuses critiques adressées au fameux test sur les biais implicites qui prétend mettre à jour ces biais que nous aurions sans le savoir, et donc notre racisme inavoué et inavouable.
Les trois «ces» posent deux problèmes : d’une part, de répétition; d’autre part, et c’est plus ennuyeux, de cohérence — le deuxième et le troisième devraient renvoyer à quelque chose dans le texte qui les précède, ce qui n’est pas le cas.
Commençons :
J’ai déjà évoqué en ces pages les nombreuses critiques adressées au fameux test sur les biais implicites qui prétend mettre à jour les biais que nous aurions sans le savoir, et donc notre racisme inavoué et inavouable.
Par ailleurs, l’auteur confond mettre à jour (actualiser) et mettre au jour (révéler).
Continuons :
J’ai déjà évoqué en ces pages les nombreuses critiques adressées au fameux test sur les biais implicites qui prétend mettre au jour les biais que nous aurions sans le savoir, et donc notre racisme inavoué et inavouable.
Notons encore que «biais implicites» et «biais que nous aurions sans le savoir» est un pléonasme.
Persévérons :
J’ai déjà évoqué en ces pages les nombreuses critiques adressées au fameux test prétendant mettre au jour les biais implicites, et donc notre racisme inavoué et inavouable.
Comment passe-t-on de «les biais» à «notre racisme» ?
Ne baissons pas les bras :
J’ai déjà évoqué en ces pages les nombreuses critiques adressées au fameux test prétendant mettre au jour nos biais implicites, et donc notre racisme inavoué et inavouable.
Que vient faire le «donc» ici ?
Achevons :
J’ai déjà évoqué en ces pages les nombreuses critiques adressées au fameux test prétendant mettre au jour nos biais implicites, et par là [ou : voire] notre racisme inavoué et inavouable.
À votre service.