Épluchage du jour

Publicité dans le métro de Montréal, 20 novembre 2025

Épluchons, si vous le voulez bien, cette publicité de la région de Lanaudière («Osez grand • Voyez grand»), vue dans le métro de Montréal.

Cette région est juste à l’extérieur des grands centres : l’air y est plus frais.

Il n’est donc pas étonnant que ses légumes, à leur tour, soient frais.

Qui a «l’air frais», dans le français populaire du Québec, n’est guère apprécié : ce peut être, en effet, un frais chié. C’est un peu plus inattendu.

À votre service.

 

P.-S.—Ce devait être à l’école primaire. Quelqu’un a reproché à l’Oreille d’avoir «l’air frais» («l’air fraîche» ?). Était-ce vrai ? Était-ce nécessaire ?

Curiosité voltairienne (et hivernale)

Michel Coulombe, le Québec en cinémascope, 2025, couverture

Le critique de cinéma Michel Coulombe vient de publier un ouvrage thématique sur le cinéma québécois, le Québec en cinémascope.

Un de ses chapitres porte sur des films mettant en scène la neige. Son titre ? «Quelques arpents qu’on déneige.»

 

Au début du vingt-troisième chapitre de Candide (1759), le conte de Voltaire, «Candide et Martin vont sur les côtes d’Angleterre; ce qu’ils y voient», Candide discute avec Martin sur le pont d’un navire hollandais : «Vous connaissez l’Angleterre; y est-on aussi fou qu’en France ? — C’est une autre espèce de folie, dit Martin. Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu’elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut.»

 

Voltaire est toujours bien vivant.

 

Référence

Coulombe, Michel, le Québec en cinémascope. Un grand voyage cinématographique de l’Abitibi à Anticosti, Laval, Saint-Jean éditeur, 2025, 248 p.

Accouplements 270

Jean-François Chassay, la Forme d’une ville, le cœur d’une littérature, 2025, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Gendreau, Vickie, Testament. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 60, 2012, 156 p.

«Dans la marée étudiante en révolte, il n’y a pas de pancartes avec des fautes» (p. 32).

Biz, la Chaleur des mammifères, Montréal, Leméac, 2017, 160 p.

«C’est vrai qu’ils écrivent bien. Y a même pas de fautes sur leurs pancartes» (p. 132).

 

P.-S.—L’Oreille tendue emprunte cet accouplement au plus récent livre de son ami Jean-François Chassay, la Forme d’une ville, le cœur d’une littérature (2025, p. 97 et p. 101-102).

P.-P.-S.—Les pancartes dont il est question sont celles des manifestations étudiantes de 2012. L’Oreille en a rassemblé quelques exemples ici et elle en a causé .

 

Référence

Chassay, Jean-François, la Forme d’une ville, le cœur d’une littérature, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Champ libre», 2025, 219 p.

L’oreille tendue de… Mauricio Segura

Maurice Segura, les Amandiers en fleurs, 2025, couverture

«À voix basse, ce qui m’oblige à tendre l’oreille, elle me raconte que pendant la dictature, au deuxième étage de ce lieu, à l’insu même des commerçants autour, des militaires torturaient à leur guise, de jour comme de nuit, sans que personne en sache rien, et qu’aujourd’hui encore aucune plaque n’en fait mention.»

Maurice Segura, les Amandiers en fleurs. Roman, Montréal, Boréal, 2025, 193 p., p. 38-39.