Les zeugmes du dimanche matin et de Yan Hamel

Yan Hamel, Paris en miettes, 2023, couverture

«Établie en toute précarité et en pleine forêt dans un chalet “trois saisons” d’Inverness (Abitibi) où elle cherche à se reconstruire, il lui arrive de se remémorer des moments déshumanisants de sa vie parisienne» (p. 25).

«elles t’agressent

te mettent à poil
et au pieu
pour t’agacer
te pousser à bout» (p. 172)

 

Yan Hamel, Paris en miettes, Montréal, Boréal, coll. «Liberté grande», 2023, 205 p. Ill.

 

P.-S.—Ce Yan Hamel-là ? Oui.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Accouplements 199

Podcast / balado Backstage at the Vinyl Cafe, logo, 2023

(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Dans le Devoir du jour, Jean-François Nadeau évoque la disparition de plusieurs espèces d’oiseaux. Comment la mesurer ? En faisant appel, avec prudence, aux relevés des ornithologues amateurs. Pourquoi parler de cela ? Parce que Nadeau a eu la surprise d’observer, près de chez lui, des durbecs des sapins.

Stuart McLean, il y a plusieurs années, a raconté la découverte par Dave, son personnage fétiche, d’un tangara d’été (en plein hiver) et des habitudes des ornithologues amateurs (nombreux) dans «Burd». Cette histoire vient d’être reprise dans le deuxième épisode de Backstage at the Vinyl Cafe.

Pas besoin d’être ornithologue pour apprécier l’un et l’autre.

L’oreille tendue de… Suzanne Myre

Suzanne Myre, le Sanatorium des écrivains, 2022, couverture

«J’ai réussi à ne rien produire de la journée. Je me suis pourtant bel et bien assis devant mon ordinateur, je l’ai même ouvert, mais rien ne se passait. Le curseur clignotait, attendant mon signal pour avancer vers la droite, mais il est resté sur sa faim, à gigoter sur place. Le son de la Remington me parvenait par vagues et commençait à m’agacer sérieusement en ce moment où mon clavier, à moi, ne fabriquait que du silence. Je suis sorti de ma chambre en tendant l’oreille, espérant en deviner la provenance, mais il s’est soudainement arrêté. Pour reprendre dès que je suis retourné dans ma chambre.»

Suzanne Myre, le Sanatorium des écrivains, Longueuil, L’instant même, 2022, 254 p. Édition numérique.

Pronom hockeyistique

Publicité de la Banque Scotia en faveur de la diversité dans le hockey, comportant le pronom iel.

En 2021, les dictionnaires Le Robert ont ajouté à leur nomenclature le pronom iel. Tout le monde n’avait pas apprécié. L’Oreille tendue en avait parlé à la radio.

Hier soir, elle regardait un match des Canadiens de Montréal — c’est du hockey — quand elle est tombée sur la publicité dont l’image ci-dessus est tirée.

La Banque Scotia souhaite lutter contre plusieurs aspects de la culture du hockey au Canada, notamment son manque de diversité. Pour ce faire, elle évoque l’ouverture envers diverses communautés (les homosexuels, les jeunes filles, les «communautés culturelles», les Premières nations, etc.), notamment celles où iel se pratique.

Il y a un chroniqueur qui ne doit pas être content.