De l’article Bar
De l’article Chaise (sportive)
De l’article René Lecavalier
De l’article Mots de la neige
De l’article Prolégomènes à une encyclopédie inutile du périfécal en hockey
De l’article Claude Provost
De l’article Siler / Silement
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
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(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)
Soit une première phrase, tirée d’un éditorial de presse :
C’est pourtant la voie qu’a choisie le ministère de la Santé et des Services sociaux en publiant, le 16 décembre dernier, un avis enjoignant aux enseignants, aux bibliothécaires et aux libraires à bannir le roman Le garçon aux pieds à l’envers : Les chroniques de Saint-Sévère, de l’auteur François Blais.
Soit une seconde, dans un (excellent) ouvrage sur le français :
Le livre cite des femmes célèbres dans tous les domaines (les arts, la morale mais aussi la guerre) et exalte leurs pouvoirs intellectuels en les enjoignant à sortir de leur dépendance aux hommes grâce à l’éducation.
Un seul verbe, enjoindre, pour deux constructions : enjoindre à quelqu’un à faire quelque chose; enjoindre quelqu’un à faire quelque chose.
Les deux constructions sont fautives, ainsi que le rappelle le gouvernement du Canada; il aurait fallu enjoindre à quelqu’un de faire quelque chose.
Donc :
enjoignant aux enseignants, aux bibliothécaires et aux libraires de bannir;
leur enjoignant de sortir.
À votre service.
P.-S.—C’est Gilles Marcotte qui n’aurait pas été content.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a récemment émis un avis au sujet d’un roman (posthume) de François Blais, le Garçon aux pieds à l’envers (2022) : il déconseille aux enseignants, aux bibliothécaires et aux libraires d’en faire la promotion Motif ? Ce roman pourrait inciter des adolescents à se suicider.
Le quotidien le Devoir, dans son édition du 5 janvier, commente l’affaire :
On appelle cet effet d’entraînement vers l’abîme le syndrome de Werther, à cause des effets du roman de jeunesse de Goethe. Les souffrances du jeune Werther (1774), après la mort volontaire du héros en mal d’amour, avait entraîné une épidémie de suicides.
C’est aller un peu vite en affaire. Les chercheurs sont loin de s’entendre sur la réalité de cette «épidémie de suicides». Certains y croient (Nicholas Karadaras, en 2022); d’autres sont plus réservés (Jan Thorson et Per-Arne Öberg, en 2003).
Coupons la poire en deux : «Les souffrances du jeune Werther (1774), après la mort volontaire du héros en mal d’amour, aurait entraîné une épidémie de suicides.»
P.-S.—«Prise deux» ? Il y eut, en effet, une première prise.
Références
Blais, François, le Garçon aux pieds à l’envers. Les chroniques de Saint-Sévère, Montréal, Fides, 2022, 320 p.
Kardaras, Nicholas, «How Goethe’s Sorrows of Young Werther Led to a Rare Suicide Cluster. Dr. Nicholas Kardaras on the Dangers of Social Contagion», article électronique, Literary Hub, 15 septembre 2022. https://lithub.com/how-goethes-sorrows-of-young-werther-led-to-a-rare-suicide-cluster/
Thorson, Jan et Per-Arne Öberg, «Was There a Suicide Epidemic After Goethe’s Werther ?», article électronique, Archives of Suicide Research, 7, 1, 2003. https://doi.org/10.1080/13811110301568
L’Oreille tendue est épistologue : elle s’intéresse à toutes les formes de la lettre, notamment à la carte postale.
L’Oreille tendue travaille aussi sur les représentations culturelles du sport, particulièrement sur celles de Maurice Richard.
L’Oreille tendue a donc réfléchi aux correspondances des sportifs, par exemple à celles d’Andre Agassi et de Jean Béliveau.
Ce matin, elle découvre ceci, sur eBay : une carte postale de Maurice Richard à sa femme, envoyée de Spokane en 1961.
Tout est dans tout, et réciproquement, comme le disait si justement le journaliste sportif Jean Dion.
Références
Melançon, Benoît, «Le cabinet des curiosités épistolaires. Le courrier des sportifs», Épistolaire. Revue de l’AIRE (Association interdisciplinaire de recherche sur l’épistolaire, Paris), 33, 2007, p. 279-283; repris, sous le titre «Sportifs épistolaires», dans Écrire au pape et au Père Noël. Cabinet de curiosités épistolaires, Montréal, Del Busso éditeur, 2011, p. 81-89. [Sur la correspondance des sportifs]
Melançon, Benoît, «Le cabinet des curiosités épistolaires», Épistolaire. Revue de l’AIRE (Association interdisciplinaire de recherche sur l’épistolaire, Paris), 43, 2017, p. 171-173. [Sur la carte postale à l’ère du numérique] [PDF] [PDF]
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De l’article Olivier Niquet et Voltaire
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