Les zeugmes du dimanche matin et d’Erri de Luca

Erri de Luca, Impossible, 2020, couverture

«La pièce qui m’accueille vingt-trois heures par jour s’appelle cellule d’isolement, mais elle ne m’isole pas du tout de toi et de ce qui compte pour moi. J’ai vécu dans des endroits plus inconfortables. J’ai du papier, un stylo et du temps. Je fais de la gymnastique, je répète mentalement ce que je sais, chansons, vers, proverbes.»

«À mon âge, la prison prive de peu. Une peine appropriée serait de retirer les montagnes de mon passé, de les effacer de mes mains, de ma respiration.»

«J’ai retrouvé ensuite mes origines, elles étaient devenues des souvenirs, des années, des bouteilles vidées.»

Erri de Luca, Impossible. Roman, Paris, Gallimard, coll. «Du monde entier», 2020. Traduction de Danièle Valin. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et de Michel Jean

Michel Jean, Kukun, 2019, couverture

«Quand nous avons eu fini de boire le thé, Marie m’a entraînée en me tirant par la manche. Je me suis installée entre elle et Christine devant le caribou. Elles avaient d’abord retiré la peau de l’animal avec du silex et l’avaient suspendue. Ensuite, avec une côte d’orignal et beaucoup de patience, elles avaient gratté jusqu’à ce que la graisse s’imprègne dans les tissus.»

«J’ai planté ma tente dans ce désert. Si je mourais, personne ne le saurait. Si je survivais, c’est que l’Être supérieur en aurait décidé ainsi. Arrivé au bout du chemin et de mes forces, je m’en remettais à lui.»

Michel Jean, Kukum, Montréal, Libre expression, 2019. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)