Chantons le hockey avec Marie-Chantal Toupin

Musique du film Maurice Richard, 2005, pochette de l’album

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Marie-Chantal Toupin, «J’irai au sommet pour toi», Maurice Richard, 2005

 

C’est par des gestes
Que l’on apprend
Sur la sagesse des grands
Je n’ai pas peur
Des blessures
Ni injures lancées à ma figure
Je suis
Grande et fière
Et le resterai
Ma vie entière
Même si
Je parle peu
Je t’aime encore
Plus qu’hier
Qu’hier
J’irai
Au sommet pour toi
Même si
Si je dois souffrir
Sans faiblir
J’irai
Tout droit
Devant moi
C’est dans les gestes
Que j’ai appris
À gagner
Dans la vie
Dans l’adversité
Que j’ai trouvé
Le courage de foncer
Je suis
Grande et fière
Et le resterai
Ma vie entière
Même si
J’ai des bleus
Je n’ai jamais
Froid aux yeux
J’irai
Au sommet pour toi
Même si
Si je dois souffrir
Sans faiblir
J’irai
Tout droit
Devant moi
Je n’ai pas peur
D’être vaincue
Ni peur de mon destin
Mes bras meurtris par l’usure
Combattront encore pour toi demain
C’est dans ton cœur
Qu’on m’éclaire
Rempli de chaleur
Quoi qu’il advienne
J’irai
Au sommet pour toi
Même si
Si je dois souffrir
Sans faiblir
J’irai
Tout droit
Devant moi
J’irai
Au sommet
Pour toi
Au sommet pour toi
Au sommet pour toi

 

P.-S.—On l’aura compris : la chanteuse se glisse dans la peau de Maurice Richard.

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

In memoriam. Jean-Claude Germain (1939-2025)

Jean-Claude Germain, Un pays dont la devise est je m’oublie, 1976, couverture

En 1976, dans sa pièce Un pays dont la devise est je m’oublie, Jean-Claude Germain imagine le dialogue entre un homme fort, Louis Cyr (mort en 1912), et un hockeyeur, Maurice Richard (né en 1921). Cyr a parfaitement compris ce que Richard va représenter : «T’es Mau-ri-ce Ri-chard !… Ç’avait jamais été… pis ça sra jamais !… Çé !… Pis çé là astheure pour tout ltemps !» Cyr, c’est de l’historique; Richard, c’est du mythique.

Jean-Claude Germain est mort le 24 avril.

 

Référence

Germain, Jean-Claude, Un pays dont la devise est je m’oublie. Théâtre, Montréal, VLB éditeur, 1976, 138 p.

Autopromotion 816

Serge Giguère, Maurice, film de 2025, affiche

Dans sa longue vie, l’Oreille tendue a beaucoup parlé de Maurice Richard. Elle le fait encore dans Maurice, le plus récent film de Serge Giguère, dont la première a eu lieu jeudi dernier, dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma.

Sortie en salle le 7 mars 2025.

Timothée Chalamet n’a qu’à bien se tenir.

Bande-annonce :

 

[Complément du 29 mai 2025]

Le film est désormais disponible en format DVD.

 

[Complément du 24 juin 2025]

Après le DVD, la vidéo sur demande (Telus, Cogeco, Illico, Bell et Apple TV) et la télévision : le 25 juin 2025, à 20 h, sur les ondes de Télé-Québec.

Accouplements 257

Portraits de Giacomo Casanova et de Denise Filiatrault, collage

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Hoffmann, Benjamin, les Minuscules. Roman, Paris, Gallimard, coll. «NRF», 2024, 285 p.

«Un examen minutieux, inspiré par la jalousie la plus vive qui ne me laissait ignorer ni recoins, ni cachettes, qui me poussait à explorer les pages des livres et le revers du matelas, les profondeurs des chaussures et l’envers des édredons, m’apprit une vérité qui me déchira le cœur : la lettre de ma rivale devait reposer contre le sien puisque je ne la trouvais nulle part. Mon imagination troublée me représentait Giacomo [Casanova] relisant pour la millième fois les mots d’Henriette, les baisant avec des transports passionnés puis les plaçant contre sa peau comme le substitut d’une caresse» (p. 178-179).

Filiatrault, Denise, «Rocket Rock and Roll», 1957, 2 minutes 37 secondes, disque 45 tours et disque 78 tours, étiquette Alouette CF 45-758; repris dans Une simple mélodie. Une anthologie de la chanson québécoise de 1900 à 1960, coffret de dix disques audionumériques, 2007, étiquette Disques XXI XXI-CD 2 1571 et dans les Légendes des Canadiens, Musicor, disque audionumérique, 2009.

«J’ai beau chercher
Tout retourner
Tout chavirer
Je n’peux pas l’trouver

Rock’n’roll Rocket Rocket
Rock’n’roll Rocket Rocket

C’est vraiment bête
De manquer son Rocket
Pour un ticket

Monsieur le placier, quel bonheur
J’ai retrouvé mon ticket
Il était là sur mon cœur
Je vais voir mon Rocket
Ah ! zut ! La partie est finie»

L’oreille tendue de… Jean-François Nadeau

Jean-François Nadeau, les Têtes réduites, 2024, couverture

«Jamais [Maurice Richard] ne parvient, même de loin, à maîtriser le discours comme il maîtrise une rondelle sur la patinoire. À cet égard, Richard n’est pas bien différent d’autres idoles sportives. Surtout, il est semblable à la majorité de ses compatriotes, qu’on tient précisément pour silencieux faute de tendre l’oreille pour les écouter.»

Jean-François Nadeau, les Têtes réduites. Essai sur la distinction sociale dans un demi-pays, Montréal, Lux éditeur, 2024, 236 p., p. 205.