De l’article Agace
De l’article Ayoye
De l’article Bondrée
De l’article Lettre d’amour à…
De l’article Palindrome
De l’article Show de boucane
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
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Selon le Petit Robert (édition numérique de 2018), la locution adverbiale à pic aurait deux sens : «Verticalement» («Rochers qui s’élèvent à pic au-dessus de la mer. Route qui dévale à pic»), «À point nommé, à propos» («Vous arrivez à pic»).
Aucun de ces sens ne s’applique à la phrase suivante, tirée du roman Bondrée :
«Depuis que Gilles Ménard avait été arrêté et qu’elle avait sorti la bouteille de gros gin, ma mère était devenue une vraie furie, plus à pic que jamais.»
Si cette mère est désormais à pic, c’est qu’il faut la prendre avec des pincettes.
Synonyme, selon Léandre Bergeron : «Malcommode» (p. 367).
Vous aurez été prévenus.
P.-S.—Ce n’est pas la première fois, en effet, que nous croisons cette expression.
Références
Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.
Michaud, Andrée A., Bondrée. Roman, Montréal, Québec Amérique, 2014, 296 p. Format numérique.
Comment désigner un jeu planifié lors d’une mise au jeu au hockey (le positionnement des joueurs, leurs déplacements, les tirs, etc.) ? Au Réseau des sports (RDS), Marc Denis propose jeu chorégraphié. On ne confondra pas cette danse avec deux autres, tout aussi sportives.
P.-S.—Oui, c’est de la langue de puck.
Illustration : Nick Downes, «Chistmas At The Ice Rink», The New Yorker, 16 décembre 2019, détail
Dans la Presse+ d’hier, cette phrase : «Vivre avec une étiquette. Jonathan Sénécal connaît le tabac.» (Sénécal joue au football pour les Carabins de l’Université de Montréal.)
Au Québec, qui connaît le tabac est réputé avoir de l’expérience et tirer des leçons de celle-ci.
Autre exemple, chez Michel Tremblay : «C’est alors que Santuzza fit son entrée. Vêtue, elle, de noir, des pieds à la tête. La special guest connaissait le tabac !» (p. 84)
On l’aura compris : ce tabac est de même nature que la musique dans connaître la musique.
Référence
Tremblay, Michel, Offrandes musicales. Récits, Montréal et Arles, Leméac et Actes Sud, 2021, 165 p.
L’Oreille tendue vit dans une maison quasi centenaire. Au moment d’y emménager, elle s’est ouverte à son électricien favori d’un souci : l’intensité des appareils d’éclairage variait considérablement dans certaines pièces. «Les lumières zignent ? Je vais vous arranger ça.» Il le fit, au grand plaisir d’une maisonnée qui retrouva ses lumières chéries.
Ce n’est pas à ce sens du verbe zigner que pensait le critique de cinéma Marc Cassivi dans un article récent, quand il écrivait ceci : «Et la scène finale (avertissement au divulgâcheur) met en scène un chien incontinent qui zigne un pingouin sans défense. Vous avez bien lu.»
L’Oreille doit l’avouer : elle ne savait pas qu’il était possible de zigner un animal. Le Wiktionnaire est venu — Dieu merci — à sa rescousse : «Simuler l’accouplement, en parlant d’un animal, plus précisément un chien.» L’Oreille vous laisse aller apprécier les exemples; disons qu’ils ne correspondent pas tous à la définition donnée.
Avec son habituel sens de l’approximation, Léandre Bergeron propose deux fois une définition du verbe. En 1980 : «Se masturber» (p. 525). En 1981 : «Action de va-et-vient du bassin du mâle dans l’acte copulatoire. Ex. : Ton chien arrête pas de me zigner contre la jambe» (p. 168).
À votre service.
P.-S.—On ne confondra pas un chien qui zigne et fucker le chien.
Références
Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.
Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise précédé de la Charte de la langue québécoise. Supplément 1981, Montréal, VLB éditeur, 1981, 168 p.