Le zeugme du dimanche matin et de Joseph Marmette

Portrait de Joseph Marmette

«Mais toi, fastueuse et superbe Montréal, est-il donc vrai que tu doives, au dire de certaine prédiction, périr dans un immense débordement des eaux ? Oh ! alors, comme tu auras froid dans le linceul de limon dont les flots du grand fleuve couvriront des restes, en s’enfuyant rapides vers l’Océan et l’oubli !»

Joseph Marmette, François de Bienville, 1870, cité dans Gilles Marcotte, Une littérature qui se fait. Essais critiques sur la littérature canadienne-française, Montréal, Bibliothèque québécoise, 1994, 338 p., p. 36. Présentation de Jean Larose. Édition originale : 1962.

 

Illustration : Joseph Marmette, photo déposée sur Wikimedia Commons

 

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Les zeugmes du dimanche matin et de Caroline Dawson

Caroline Dawson, Là où je me terre, 2022, couverture

«Elle avait alors trente-cinq ans, trois enfants et un avenir tremblant qui tenait à la petite clé de la chambre d’un hôtel peuplé d’étrangers» (p. 29).

«Dans l’entrée commune délabrée, là où traînaient par dizaines des circulaires et les commères du building, subsistaient perpétuellement des effluves de friture et de pauvreté. Notre odeur» (p. 40).

«Un jour de tempête et de Vilain Pingouin, dans la nuit assez avancée, tandis que je tentais vainement d’attirer l’attention d’une petite vedette locale aux Foufounes électriques, j’ai arrêté de respirer» (p. 175).

Caroline Dawson, Là où je me terre. Roman, Montréal, Éditions du remue-ménage, 2022, 201 p. Édition originale : 2020.

 

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Le zeugme du dimanche matin et de Casanova

Portrait de Giacomo Casanova par Francesco Narici

«Vers la fin du carnaval, Don Diego zapatero de viecco, père de Donna Ignacia, me porta mes bottes, et les compliments de sa femme et de sa fille, qui parlait toujours du plaisir qu’elle avait eu au bal, se louant des procédés que j’avais eus vis-à-vis d’elle.»

Giacomo Casanova, Histoire de ma vie. Anthologie. Le voyageur européen, édition préfacée, commentée et annotée par Jean M. Goulemot, Paris, Le livre de poche, coll. «Classiques de poche», 32695, 2014, 597 p., p. 483.

 

Illustration : portrait de Casanova attribué à Francesco Narici déposé sur Wikimedia Commons

 

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Les zeugmes du dimanche matin et d’Arnaud Maïsetti

Arnaud Maïsetti, Saint-Just & des poussières, 2021, couverture

«Au nom de toutes les mères qui ont perdu leur fils dans les tavernes, les bras d’une jeune fille et la colère, elle réclame une lettre de cachet qu’elle obtient» (p. 35-36).

«Il appartenait à Saint-Just d’exécuter un rapport, pas des Députés» (p. 191).

«Un ravitaillement en chaussures et en blé, en armes, en chemises, en espoir» (p. 208).

«Comment comprendre que tant de siècles soient balayées d’une seule décision, à laquelle obéir pour la seule raison que l’homme qui l’énonce avec de grands mots porte la voix insolente et une écharpe tricolore» (p. 248-249).

«Le long couloir qui pénètre dans les entrailles de la Petite Galerie distribue d’innombrables bureaux traversés par les courants d’air et les hommes pressés […]» (p. 251).

Arnaud Maïsetti, Saint-Just & des poussières, Bordeaux, L’arbre vengeur, 2021, 327 p.

P.-S.—Arnaud Maïsetti aime beaucoup les zeugmes. À vue d’Oreille, son livre en contient plus d’une vingtaine. Qui oserait le lui reprocher ?

 

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