De l’article Le Chandail de hockey
De l’article Dans cent ans
De l’article Dépanneur
De l’article Pétard
De l’article Prise
De l’article Se fouler une amygdale
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
De l’article Le Chandail de hockey
De l’article Dans cent ans
De l’article Dépanneur
De l’article Pétard
De l’article Prise
De l’article Se fouler une amygdale
Vendredi dernier, dans le quotidien montréalais le Devoir, Christian Rioux s’emportait contre l’inclusion du pronom iel dans le Dico en ligne Le Robert («“Iels” sont “fou.olles” !»). Le lendemain, l’Oreille tendue marquait son «désaccord» (à défaut de terme plus juste) avec lui.
Qu’arrive-t-il dans les pages du quotidien une semaine plus tard ? Dans les mots croisés, pour «Pronom personnel», il faut écrire «iel».

La zizanie règne !
En août 1938, le poète québécois De Saint-Denys Garneau écrit à son ami Jean Le Moyne qu’il dispose dorénavant d’un «vieux bazou» (De Saint-Denys Garneau, p. 375).
Dans le roman Morel (2021), de Maxime Raymond Bock, on lit ceci : «Un voisin s’est parqué en sens inverse, à moitié monté sur le trottoir, pour câbler un bazou qui a rendu l’âme» (p. 22).
Bazou, donc : «Automobile démodée ou en mauvais état», selon Usito.
Si l’on en croit Sylvain Hotte, une motoneige peut aussi être un bazou (Attaquant de puissance, p. 64).
À votre service (mécanique).
P.-S.—«Câbler un bazou» ? Faire démarrer un tacot par survoltage.
[Complément du 2 janvier 2022]
Le bazou est, évidemment, une minoune. Exemple : «Québec s’en prend aux “minounes”» (la Presse, 8 décembre 2011, p. A18).
[Complément du 23 janvier 2022]
En français de référence : un tacot.
[Complément du 2 avril 2023]
Vue aujourd’hui, dans le cadre de l’excellente exposition «Hochelaga. Montréal en mutation», de Joannie Lafrenière, au Musée McCord Steward, cette photo.
[Complément du 26 mai 2023]
Patrice Desbiens publiait récemment le recueil Fa que. En épigraphe, on trouve une citation de De Saint-Denys Garneau. Page 14, on lit le poème «Les vieux bazous». Tout est dans tout, et réciproquement.
En couverture ? Un bazou.
Références
Biron, Michel, De Saint-Denys Garneau. Biographie, Montréal, Boréal, 2015, 450 p. Ill.
Desbiens, Patrice, Fa que, Montréal, Mains libres, 2023, 69 p. Ill.
Hotte, Sylvain, Attaquant de puissance, Montréal, Les Intouchables, coll. «Aréna», 2, 2010, 219 p.
Raymond Bock, Maxime, Morel. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2021, 325 p.
En 2001, Shaka les chantait :
Méchants pétards, méchants pétards, méchants pétards
Méchants pétards, méchants pétards, méchants pétards
En 1972, Trevanian parlait de «beau pétard» (p. 11).
Dans les deux cas, il s’agissait de louanger la plastique de personnes du sexe.
L’expression est plus ancienne encore. On la trouve en 1953 chez Paul Verchères :
Le grand vieux se pencha vers son compagnon et lui dit assez haut, pour que les filles l’entendent :
— Deux beaux pétards, hein Aristide (p. 25).
Ce sera tout pour l’instant.
P.-S.—Il a été question du contact des langues chez Trevanian ici et de la langue de puck chez Verchères là.
[Complément du 6 décembre 2021]
«Les deux pétards» de Richard Desjardins (l’Existoire, 2012) sont une «déesse» et un «loup alpha en cuir d’agneau». On les retrouvera morts dans une chambre d’hôtel :
Le coroner lit le verdict
Ça s’est passé vers les minuit
Je suis formel catégorique
Nos beaux pétards
Sont morts d’ennui
Références
Desjardins, Richard, «Les deux pétards», l’Existoire, disque audionumérique, étiquette Foukinic, 2012, 5 minutes 1 seconde.
Shaka, «Méchants pétards», disque audionumérique, étiquette Guy Cloutier Communications, PGC-CD-132 DJ, 2001, 3 minutes 1 seconde.
Trevanian, The Main, New York, Harcourt Brace Jovanovitch, 1972. Réédition : New York, Jove, 1977, 332 p.
Verchères, Paul [pseudonyme d’Alexandre Huot ?], Meurtre au hockey, Montréal, Éditions Police journal, coll. «Les exploits policiers du Domino Noir», 300, [1953], 32 p.