Soutien à l’insulte

L’Oreille tendue aime beaucoup sacrer, et sacrer beaucoup. Elle a toute une série de textes là-dessus.

Le Tampographe / The Stampographer vient de lui faciliter la tâche : au lieu de dire des jurons (et des insultes diverses), pourquoi ne pas les imprimer et les réimprimer à répétition ?

Cela donne un coffret de 24 «injures québécoises», pour 65 euros.

Le Tampograhe / The Stampographer , «Étampes vulgaires. French Canadian Vulgar Stamps»

Le Tampographe / The Stampographer propose des explications et des traductions anglaises de quelques-uns de ces termes choisis. L’Oreille peut aussi offrir ses services pour…

plotte,

graine,

crosser,

criss,

tarla,

marde,

innocent,

poche,

char,

colon,

tabarnac,

épais,

ostie,

câlisse

et

niaiseux.

À votre service.

Prudence

Mauricio Segura, Viral, 2020, couverture

Soit la phrase suivante, tirée d’un dialogue de Viral, le roman récent de Mauricio Segura :

Certains immigrants, poursuivit Alexandre, c’est plate à dire, arrivent ici avec une mentalité, euh… peu évoluée ? (p. 62)

Plate à dire : qu’est-ce à dire ?

En 2004, l’Oreille tendue coproposait l’explication suivante de cette expression :

Précède un commentaire dont on sait qu’il est déplacé. C’est plate à dire, mais les allophones / les autochtones / les ethnies / les Québécois de souche, y consomment (p. 165).

Synonymes : J’veux rien dire, mais; C’est triste à dire, mais.

P.-S.—La polysémie de plate est, en effet, considérable.

 

[Complément du 27 février 2021]

Existe en version écrite : «C’est plate à écrire, mais le compte Instagram de Britney Spears, tellement bizarre, ne donne pas non plus l’impression qu’elle est en pleine possession de ses moyens» (la Presse+, 27 février 2021).

 

[Complément du 12 décembre 2021]

Existe en version sportive, dans la Presse+ du 16 janvier 2021 :

L’expression «plate à dire» dans un texte sur le sport dans la Presse+

 

Références

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Segura, Mauricio, Viral. Roman, Montréal, Boréal, 2020, 294 p.

Benoît Melançon, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, éd. de 2019, couverture

x

En 2017, sur Twitter, @rafov74 et @JulienLefortF s’inquiétaient.

Deux tweets sur «être sur son x»

Être sur son x ? L’expression existe depuis quelques années et elle est appréciée des chroniqueurs culturels et autres omnicommentateurs aussi bien que des gestionnaires et des artistes.

Son sens ? «Être exactement à l’endroit où l’on veut être dans sa vie, autant personnellement que professionnellement, c’est ça, être sur son X» (les Inspirés, 5 octobre 2015).

Un synonyme (surtout sportif) ? Être dans la bonne chaise.

Un danger ? Perdre son x. Heureusement, le chanteur Louis-Jean Cormier vient de retrouver le sien.

 

[Complément du 27 mars 2021]

Le x, pour certains, est une destination : «C’est un cliché, certes, mais Solange Drouin décide de l’assumer : en se joignant à l’ADISQ, en 1992, elle est arrivée sur son X» (la Presse+, 27 mars 2021).

 

[Complément du 17 août 2025]

Un antonyme ? Être hors de son X. Exemple : «Latifah Abdu et Tanya Boychuk ont semblé particulièrement hors de leur X, samedi» (la Presse+, 17 août 2025).