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« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
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(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Candea, Maria et Laélia Véron, Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique, Paris, La Découverte, coll. «Cahiers libres», 2019, 238 p.
«Il est illusoire de vouloir protéger la langue à tout prix : ce n’est pas une espèce menacée qu’on peut mettre dans un zoo, à l’écart, pour la regarder de loin ! La langue ne peut pas être déposée quelque part pour y être protégée; ce n’est pas un objet du monde, ce n’est pas un organisme vivant et ce n’est pas un simple outil» (p. 16).
Belleau, André, «Langue et nationalisme», Liberté, 146 (25, 2), avril 1983, p. 2-9; repris, sous le titre «Pour un unilinguisme antinationaliste», dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 88-92; repris, sous le titre «Pour un unilinguisme antinationaliste», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 115-123; repris, sous le titre «Langue et nationalisme», dans Francis Gingras (édit.), Miroir du français. Éléments pour une histoire culturelle de la langue française, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Espace littéraire», 2014 (troisième édition), p. 425-429; repris, sous le titre «Pour un unilinguisme antinationaliste», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 113-121. https://id.erudit.org/iderudit/30467ac
«J’estime […] qu’il faut renoncer au plus vite à l’idéologie nationaliste de la conservation linguistique, qui consiste à pleurnicher : vous savez, il faut comprendre, dans la situation où nous sommes, en Amérique du nord, le français doit être protégé, aidé, entouré de barrières, etc. […] Je me demande qui sont les débiles profonds qui ont convaincu les hommes politiques québécois depuis quinze ans de tenir pareil langage. Pensez-vous que nos enfants vont accepter bien longtemps cette approche muséologique ?… Notre langue vit-elle dans une réserve comme certaines plantes ou certaines espèces animales menacées d’extinction ? Mieux vaut disparaître que vivre ainsi. Mieux vaut changer de langue et vivre en liberté que survivre dans une sorte de “Parc national linguistique”» (éd. de 1983, p. 8).
[Complément du 30 mai 2023]
Les linguistes atterré(e)s, Le français va très bien, merci, Paris, Gallimard, coll. «Tracts», 49, 2023, 60 p.
«Une langue ne peut pas et n’a pas à être protégée dans un zoo ou dans un musée» (p. 47).
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Entre 14 h et 15 h, l’Oreille tendue sera à la radio de Radio-Canada, à l’émission Plus on est de fous, plus on lit !, au micro de Marie-Louise Arsenault, avec Martine Delvaux, pour parler de changement linguistique et du mot autrice.
[Complément du jour]
On peut (ré)entendre l’entretien ici.
Deux lectures :
Candea, Maria et Laélia Véron, Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique, Paris, La Découverte, coll. «Cahiers libres», 2019, 238 p.
Evain, Aurore, «Histoire d’autrice, de l’époque latine à nos jours», Sêméion, 6, 2008. http://siefar.org/wp-content/uploads/2015/09/Histoire-dautrice-A_-Evain.pdf
Une vidéo :
http://mediateur.radiofrance.fr/chaines/radio-france/autrice-maria-candea/
Un tweet :
“All of us accept that language changes over time … we just don’t accept the changes that happen in our time.” @PeterSokolowski #ACESstylejam #ACES2019
— Dragonfly Editorial (@DragonflyEdit) March 29, 2019
Dans sa chronique du jour du quotidien montréalais la Presse+, Yves Boisvert répond aux gens qui, pour cause d’écoanxiété, décident de ne pas faire d’enfant : «Oui, cette idée de déprocréation, ça se comprend. Les raisons de désespérer sont nombreuses et spectaculaires.» Boisvert ne partage pourtant pas cette idée.
L’oreille de l’Oreille tendue s’est tendue devant le préfixe dé- dans déprocréation. Pourquoi pas refus de la procréation ou non-procréation, voire improcréation ?
Le préfixe dé- a les sens suivants suivant le Petit Robert (édition numérique de 2018) : «Élément, du latin dis-, qui indique l’éloignement (déplacer), la séparation (décaféiné), la privation (décalcifier), l’action contraire (décommander, défaire, démonter).» S’appliquent-ils ici ?
Éliminons «l’éloignement» et «la séparation» : ce n’est manifestement pas ce qui est en cause. De même, «l’action contraire» n’est pas envisageable : il ne s’agit pas de revenir à un état antérieur à la création (en décommandant, en défaisant ou en démontant un enfant — façon de parler).
Reste «la privation». Prenons l’exemple du Robert, décalcifier : «Priver d’une partie de son calcium.» Encore une fois, il est difficile d’enlever quelque chose au type de création dont il est question. L’enfant existe ou pas.
Bref, l’Oreille tendue n’est pas convaincue par le mot (par les arguments de Boisvert, en revanche, si), ce qui ne veut rien dire : l’usage tranchera.
P.-S.—Pour l’instant, si l’on se fie à Google, Yves Boisvert est une des très rares personnes à avoir employé le mot. (Ô ironie ! L’Oreille s’ajoutera bientôt à ce petit nombre.)