A ce que je sache, Elvis sera toujours vivant RT @chroniquespatio: @kick1972 @mdumais On peut pas en dire autant d'Elvis parzemple…
— Michel Dumais (@MDumais) August 16, 2011
Le dictionnaire en ligne Usito donne trois définitions de l’«adverbe complexe» par exemple.
La première est banale en français de référence : «Formule qui sert à introduire un élément démonstratif ou explicatif de ce dont il est question, une illustration, une citation, etc. […] Des auteurs québécois, par exemple Michel Tremblay ou Marie-Claire Blais…»
La deuxième, pareil : «Pour marquer la surprise, l’incrédulité, dans un contexte exclamatif. / Ça par exemple !»
La troisième, c’est un peu plus compliqué : «Fam. [Familier] Cependant, par contre. / “J’ai honte, mais j’ai raison d’avoir honte, par exemple !” (Y. Deschamps, 1998).»
Le Petit Robert (édition numérique de 2014) dit à peu la même chose au sujet de cette «locution adverbiale» familière : «Par exemple, marquant l’opposition. => mais (cf. En revanche, par contre). Il ne pouvait pas supporter le chou; par exemple, il aimait bien la choucroute.»
Ce troisième sens existe en français de référence, c’est incontestable.
«Je ne pourrais pas dire pourquoi, par exemple» (l’Équipée malaise, p. 50).
«J’ignore pourquoi, par exemple !» (Pas de bavards à la Muette, p. 160).
Au Québec, ce troisième sens est toutefois utilisé de façon quotidienne, ce qui ne paraît pas être le cas en France. On l’entend continuellement. Faudrait-il parler de québécisme de fréquence ?
N.B. L’expression par exemple est d’usage courant au Québec. La prononciation parzemp l’est aussi (mais pas autant). Le Dictionnaire de la langue québécoise de Léandre Bergeron a une entrée à «parzempe» (p. 357), mais ni à «exemple» (bien qu’il y ait «exempe», p. 216) ni à «par exemple».
[Complément du 25 août 2019]
Exemple théâtral, chez la Catherine Chabot de Lignes de fuite (2019) : «On va le faire carafer un peu, parzempe» (p. 42).
[Complément du 14 avril 2024]
Plus rare : «parixemp’» (le Devoir, le D magazine, 13-14 avril 2024, p. 27).
Références
Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.
Chabot, Catherine, Lignes de fuite, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 20, 2019, 130 p. Ill. Suivi d’Aurélie Lanctôt, «Une génération dans le miroir».
Echenoz, Jean, l’Équipée malaise. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 1986, 251 p.
Malet, Léo, Pas de bavards à la Muette, dans les Enquêtes de Nestor Burma et les Nouveaux Mystères de Paris, édition établie par Francis Lacassin, Paris, Robert Laffont, coll. «Bouquins», 1985, p. 107-235. Édition originale : 1956.
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