Histoire de la littérature québécoise contemporaine 101

[Que les amateurs de statistiques le notent. Cette entrée est la millième du blogue.]

 

«[Samuel Archibald] aurait brandi
une scie mécanique de marque Mikita au-dessus de sa tête»
(Jean-Philippe Martel,
blogue Littéraires après tout, 12 février 2012).

«Ce n’est pas une raison pour hurler à un
“nouveau mouvement littéraire québécois” […]»
(Pierre Lefebvre, Liberté, avril 2012).

«Après une longue lutte, elle note sur le babillard :
“Benoît, emprunter chainsaw”»
(Danielle Phaneuf, la Folle de Warshaw. Roman, 2004).

 

Pendant de nombreuses années, l’Oreille tendue a enseigné l’histoire de la littérature à l’université, des Grecs à aujourd’hui, en une trentaine d’heures. Il lui arrivait de parler d’écoles, de mouvements ou de périodes littéraires, encore que ce ne fût pas sa tasse de thé pédagogique.

Réfléchissant à des textes de la littérature québécoise récente, elle propose néanmoins aujourd’hui d’en regrouper les auteurs sous l’étiquette École de la tchén’ssâ.

(Qu’est-ce qu’une tchén’ssâ ? Qui n’est pas de souche ne sait peut-être pas qu’il s’agit du mot anglais [chainsaw] désignant la tronçonneuse, mais acclimaté en français du Québec.)

Cette école est composée de jeunes écrivains contemporains caractérisés par une présence forte de la forêt, la représentation de la masculinité, le refus de l’idéalisation et une langue marquée par l’oralité.

L’Oreille tendue surplombe une station de métro de la fenêtre du bureau où elle écrit ceci et elle possède une tchén’ssâ, mais il reste que cet outil est surtout utile hors de la ville, en forêt. La tchén’ssâ est d’un maniement relativement aisé — encore que l’ajustement de sa chaîne demande du doigté —, elle est bruyante et salissante, et elle peut être dangereuse. Parmi les membres de l’école dont il est question, il y a ceux pour lesquels la tchén’ssâ sert essentiellement à abattre et à débiter des arbres; d’autres sont plutôt inspirés par le film The Texas Chainsaw Massacre (1974). Certains critiques préfèrent parler de néoruralité, de posterroir ou de néoterroir pour désigner ces écrivains de la région ou du bois.

Il n’est pas nécessaire d’être un homme pour faire partie de l’École de la tchén’ssâ, mais plusieurs personnages que représentent ses membres sont des hommes, saisis dans un décor non urbain, souvent un fusil à la main. Parfois, ils se contentent d’une canne à pêche.

L’écriture réaliste des auteurs tchén’ssâ ne recule devant aucune matière. Le sang coule dans leurs textes au moins autant que l’huile à moteur. (École du pickup serait un synonyme tout à fait acceptable d’École de la tchén’ssâ.) Ce réalisme n’est évidemment pas incompatible avec la création de mythologies personnelles ou avec des passages proches de la littérature fantastique.

Les écrivains de l’École de la tchén’ssâ, enfin, aiment faire entendre la langue populaire québécoise. Pour eux, une tchén’ssâ s’appelle une tchén’ssâ, pas une tronçonneuse ou une scie mécanique, et il ne leur viendrait pas à l’idée de mettre ce mot en italique dans leurs textes.

Quels sont les membres de l’École de la tchén’ssâ ? Parmi ses figures emblématiques, on compte Samuel Archibald, Raymond Bock et William M. Messier, mais on pourrait aussi leur associer Daniel Grenier, voire Madame Chose.

Sur le plan biographique, on notera — sans en faire une règle absolue — que ces auteurs sont nés à la fin années 1970 ou durant les années 1980, qu’ils ont commencé à publier durant la deuxième décennie du XXIe siècle et qu’ils ont été associés, ou le sont encore, au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. Ils sont souvent publiés, à Montréal, par Le Quartanier.

De qui s’inspirent-ils ? Sans qu’on puisse toujours parler d’une filiation directe, il est possible de rapporter leur travail littéraire, du côté du roman, à celui de Louis Hamelin, d’André Major ou de Victor-Lévy Beaulieu, parfois de Réjean Ducharme. Pour la poésie, il faudrait plutôt penser à Patrice Desbiens.

Les membres de l’École de la tchén’ssâ sont d’abord prosateurs, mais on compte aussi des poètes parmi eux (Alexandre Dostie de Duo Camaro, Marjolaine Beauchamp, Érika Soucy). Ils pratiquent volontiers la nouvelle (Grenier), parfois appelée histoire (Archibald, Bock). Le numérique n’a pas de secret pour eux : on les lit dans la blogosphère (Grenier) ou dans la twittosphère (Madame Chose). Ils ont leur exégète, Mathieu Arsenault, le fondateur de l’Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle et l’auteur d’un texte éclairant sur la «ruralité trash» (Liberté, 295, avril 2012).

On peut posséder une tchén’ssâ, sans pour autant être de cette école. C’est le cas d’un poète apprécié de l’Oreille tendue, François Hébert.

On peut décrire des lieux non montréalais, sans non plus en être. Le Rivière-du-Loup de Nicolas Dickner ou le Shawinigan de François Blais ne nécessite pas qu’on y coupe du bois.

L’Oreille tendue a bien cherché une façon de rattacher Éric Plamondon à l’École de la tchén’ssâ — à cause de ses allusions à la pêche à la ligne et au tir à l’arc (sur écureuil) —, mais sans être elle-même parfaitement convaincue.

Mélanie Vincelette écrit sur le Nord (Polynie, Paris, Robert Laffont, 2011), mais on ne lui confierait pas une tchén’ssâ; ce pourrait être risqué. En revanche, Catherine Mavrikakis ferait de beaux ravages avec un outil comme celui-là : qu’on se souvienne de ce qu’un de ses personnages est capable de faire avec une pelle au début de Ça va aller. Roman (Montréal, Leméac, 2002).

Nicolas Langelier, l’auteur du roman Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles (Montréal, Boréal, 2010), se situe aux antipodes des auteurs rassemblés ici, même si son personnage se réfugie dans l’ex-chalet familial.

Les textes de l’École de la tchén’ssâ sont encore peu nombreux, et beaucoup de leurs auteurs en sont encore au début de leur carrière. L’historien de la littérature suivra leur évolution avec attention et bienveillance.

Exercices

1. Répartissez les tenants de l’École de la tchén’ssâ en deux catégories : auteurs possédant une tchén’ssâ; auteurs ne possédant pas de tchén’ssâ.

2. Démontrez pourquoi Gabriel Anctil (Sur la 132, Montréal, Héliotrope, 2012), Jean-François Caron (Rose Brouillard, le film, Chicoutimi, La Peuplade, 2012) ou Ariane Gélinas (les Villages assoupis, Montréal, Marchand de feuilles, 2012) se rattachent, ou ne se rattachent pas, à l’École de la tchén’ssâ.

3. Traduisez le passage suivant en français hexagonal : «Big Lé allait assez souvent aux États avec moi pour savoir que la frontière entre le Canada et les States était une passoire. Il a dit à Luis qu’il pourrait la passer, América, et la lui domper à San Francisco s’il y mettait le prix. Ils s’en sont parlé pas mal le temps que Big Lé était là-bas. C’est resté de même pis Lé est rentré au Québec» (Arvida, p. 84).

4. Complétez la citation suivante : «Tu peux pas comprendre si tu viens de __________» (Arvida Crew).

Citations choisies

Daniel Grenier : «Et quand elle veut se rendre d’ici au comptoir de la cuisine, pour aller chercher le Windex, parce qu’en gossant sur sa plaie encore molle, elle a fait gicler le pus dans le miroir de la salle de bain, quand elle veut se rendre d’ici à là-bas, elle s’aligne un peu à gauche, histoire de ne pas dériver, dériver, dériver» (Malgré tout on rit à Saint-Henri, p. 73).

Raymond Bock : «[…] Jason s’est soudain précipité pour aller chercher une pinte d’huile à moteur dans le coffre et est revenu détacher ce qui restait de Turbide, qui s’est écrasé au sol, des aiguilles de pin collées dans sa face tuméfiée. Jason a arraché les pantalons à plis beiges du vieux et lui a abondamment aspergé le derrière avec l’huile. J’ai cru qu’il voulait l’immoler. J’allais lui dire d’au moins l’éloigner de l’arbre, mais Jason bougeait plus, les shorts baissés à mi-cuisse, bandé comme un démon» (Atavismes, p. 21-22).

Conseils du jour de Madame Chose : «La jeune femme moderne devrait savoir faire du caramel et graisser un moteur» (Twitter, 16 mai 2012); «La jeune femme moderne devrait savoir partir une génératrice en battant des cils» (Twitter, 11 mai 2012); «La jeune femme moderne devrait savoir creuser une rigole et appliquer ses fards avec les doigts» (Twitter, 9 mai 2012); «La jeune femme moderne devrait savoir faire un bas de pantalon et chasser l’outarde» (Twitter, 8 mai 2012); «La jeune femme moderne devrait savoir déveiner un cerf et poser des rouleaux chauffants» (Twitter, 2 mai 2012).

Lectures recommandées

Archibald, Samuel, Arvida. Histoires, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 04, 2011, 314 p. Ill.

Bock, Raymond, Atavismes. Histoires, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 03, 2011, 230 p.

Grenier, Daniel, Malgré tout on rit à Saint-Henri. Nouvelles, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 07, 2012, 253 p.

Liberté, 295 (53, 3), avril 2012, p. 5-47 : dossier «Les régions à nos portes». Textes de Pierre Lefebvre, Raymond Bock, Samuel Archibald, William S. Messier et Mathieu Arsenault.

Messier, William S., Townships. Récits d’origine, Montréal, Marchands de feuilles, 2009, 111 p.

 

[Complément du 28 janvier 2013]

Pour en savoir plus sur l’imprévisible fortune de l’expression «École de la tchén’ssâ», on va ici.

L’École de la tchén’ssâ

Autopromotion 031

[Ce qui suit est d’abord destiné aux bibliographes et aux dix-huitiémistes, voire aux bibliographes dix-huitiémistes.]

C’était le 16 mai 1992. L’Oreille tendue n’était pas encore l’Oreille tendue. En stage postdoctoral à Paris, elle eut l’idée de préparer une liste de quinze parutions récentes concernant le XVIIIe siècle français — on peut la retrouver ici —, uniquement des livres, et de distribuer cette liste aux abonnés du groupe de discussion électronique Balzac-L (le groupe est disparu depuis, sans qu’il y ait de rapport de cause à effet). Cet envoi était accompagné d’une question : «Ça vous paraît utile ? Si oui, je pourrais continuer» (la formulation n’était pas exactement celle-là, les archives numériques n’étant pas toujours ce qu’elles devraient être). Réponse (prévisible) ? Oui. Depuis, XVIIIe siècle : bibliographie a paru à raison d’une dizaine de livraisons par année.

Aujourd’hui, 16 mai 2012, 20 ans plus tard, la 213e livraison vient d’être mise en ligne. Un bref bilan s’impose.

La bibliographie compte aujourd’hui 25 974 titres : 7700 livres, 1813 ouvrages collectifs, 5884 chapitres de livres, 9430 articles, 599 mémoires ou thèses, 517 publications électroniques, 31 cédéroms (on le voit : les temps changent). En théorie, les textes recensés ont paru en 1990 ou plus tard (mais il y a des exceptions [11]). Presque 28 % des titres (7269) ont passé entre les mains de l’Oreille tendue; les autres ont été découverts chez leur auteur (1637) ou chez leur éditeur (4995), ou repris de sources diverses (catalogues de libraires, bibliographies disponibles sur papier ou dans Internet — notamment celle de Kevin Berland —, etc.).

Quels sont ses objectifs ? Un texte de 2007, présentant XVIIIe siècle : bibliographie et Selected Readings, la bibliographie de Kevin Berland, les définissait ainsi (et n’a guère perdu de son actualité) :

Quels sont les objectifs de ces bibliographies ? On peut en relever au moins quatre. 1. Faire connaître rapidement les travaux sur le XVIIIe siècle. 2. Faire connaître gratuitement ces travaux. 3. Permettre à l’information bibliographique d’être réutilisée sans risque d’erreur par les internautes. Tout lecteur de ces bibliographies peut en effet en copier les données directement sur son poste de travail sans avoir à les saisir de nouveau. 4. Faciliter l’interrogation. À cet égard, des progrès restent à faire, car les fichiers des deux bibliographies sont encore des fichiers en mode texte, plutôt que d’être rassemblés dans une banque de données. Ni l’une ni l’autre n’a la prétention de se substituer aux outils déjà existants (Klapp, MLA, Revue d’histoire littéraire de la France, etc.), et cela pour plusieurs raisons. Comme il s’agit, dans une large part, d’entreprises individuelles, on n’y a pas les ressources nécessaires pour s’assurer de l’exhaustivité du dépouillement. Pour les mêmes raisons, tous les titres recensés n’ont pas été vus par les bibliographes, ce qui fait que toutes les entrées n’ont pas le même degré de précision. N’existant que sur support électronique, elles ne connaissent pas encore une diffusion aussi étendue que les ressources traditionnelles. Pour l’instant, ces deux types de ressources bibliographiques — traditionnelles et électroniques — restent complémentaires.

Concrètement, comment XVIIIe siècle : bibliographie est-elle constituée ? Au départ, il s’agissait de simples listes saisies dans un traitement de texte. Ensuite, elles ont été importées dans un logiciel bibliographique, ProCite, malheureusement décédé après quelques trop brèves années de loyaux services. À la suite de cette disparition, une tentative de conversion de ProCite en EndNote n’a pas fonctionné. Depuis, toutes les entrées sont saisies dans une banque de données FileMaker, bidouillée maison, puis exportées dans un logiciel de traitement de texte, où elles sont toilettées avant leur mise en page finale dans un éditeur Web (en l’occurrence Dreamweaver). Dans le meilleur des mondes possibles, Zotero serait mis à contribution, mais nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes possibles (ça se saurait).

À l’origine, la bibliographie circulait par courriel, auprès des abonnés de Balzac-L, puis de ceux de C18-L, de SECFS-L ou de la liste des dix-huitiémistes norvégiens (qui paraît être disparue). Il fut même une époque, évidemment héroïque, où elle existait en deux versions, l’une accentuée, l’autre pas. Le courriel est toujours utilisé, mais uniquement pour annoncer les nouvelles livraisons.

Archivée, dans un premier temps, sur le gopher Litteratures (sans accent) de l’Université de Montréal, elle est aujourd’hui disponible sur deux sites, celui de son auteur et celui de Bibliothèque et Archives Canada (XVIIIe siècle : bibliographie possède son ISSN depuis 1996). Elle n’a connu qu’une seule incarnation papier, en 1998, à la demande de Marianne Pernoo, dans la Revue d’histoire littéraire de la France.

Elle est recommandée par la Société française d’étude du dix-huitième siècle et elle est recensée dans les Signets de la Bibliothèque nationale de France. En 2000, le site l’Astrolabe. Recherche littéraire et informatique de l’Université d’Ottawa lui donnait une note de 3 sur 5; exactement à la même époque, Fabula la considérait «remarquable».

Quoi qu’il en soit, ça continue.

 

Références

Melançon, Benoît, «Annexe 2. XVIIIe siècle : bibliographie sur Internet», Revue d’histoire littéraire de la France, 98, 5, septembre-octobre 1998, p. 923-990.

Melançon, Benoît, «Bibliographies informatiques du XVIIIe siècle», Bulletin de la Société française d’étude du XVIIIe siècle, troisième série, 23, janvier 1997, p. 15-16. Repris dans le Bulletin de la Société canadienne d’étude du dix-huitième siècle, décembre 1996, p. 24-25.  Version numérique mise à jour en 2007 ici.

Nancy, Dominique, «Littérature française du 18e siècle sur le Web. Benoît Melançon a répertorié plus de 6500 références consacrées au Siècle des lumières», Forum, 34, 8, 18 octobre 1999, p. 8.

Divergences transatlantiques 021

Votre gâteau est bon ? Au Québec, il pourra être écœurant. En France, ce sera une tuerie.

Autrement dit, ce qui est dégoûtant peut ravir et l’assassinat peut donner la vie.

***

Brèves remarques sur ces deux mots.

Dans la Belle Province, le mot écœurant, quand il est mélioratif, se prononce souvent é—cœu—rant, avec trois accents toniques. Exemple d’utilisation : «[Les] photos sont écœurantes» (la Presse, 10 août 2001).

Selon des sources parisiennes proches de l’Oreille tendue, la tuerie est fréquemment alimentaire, mais pas seulement. Ce qu’elle désigne est génial et tout le monde se l’arrache.

Le jour même où l’Oreille découvre l’existence de ce mot, elle lit ceci chez François Bon : «Puis l’autre tuerie (mais pourquoi les autres ne le font pas ? – ni même iPad, même si fonctions proches…), l’adresse e-mail attachée à votre bécane.» Merci, François, de la confirmation.

 

[Complément du 8 décembre 2018]

Le toujours excellent Michel Francard consacre sa chronique de la semaine à «C’est une tuerie».

 

[Complément du 21 décembre 2023]

Une déclaration d’un gardien de but des Canadiens de Montréal — c’est du hockey —, publiée aujourd’hui dans le quotidien montréalais la Presse+, pourrait étonner : «Je suis juste vraiment bien quand je suis à la maison avec ma famille. C’est tout le temps simple. On a du fun, on s’écœure. On est vraiment tissés serré

S’écœurer serait donc positif : «Je suis juste vraiment bien»; «On a du fun.»

Dans ce contexte, s’écœurer pourrait avoir comme synonyme tirer la pipe : il s’agit bien de se mettre au défi, de se moquer, de se narguer, mais toujours amicalement.

Ne le prenez pas en mauvaise part.

Fil de presse 013

Logo, Charles Malo Melançon, mars 2021

Des livres sur la langue ? Il y en a pour tous les goûts.

Pour ceux qui se sentent menacés : 11 + 1 propositions pour défendre le français de Xavier Combe (Paris, L’Harmattan, 2011, 68 p.).

Pour ceux qui n’ont pas peur : Aventures et mésaventures des langues de France d’Henriette Walter (Paris, Honoré Champion, coll. «Champion classiques. Références et dictionnaires», 5, 2012, 304 p. Préface de Jean Pruvost).

Pour ceux qui aiment les lettres qui bougent : Anagrammes renversantes d’Étienne Klein et Jacques Perry-Slakow (Paris, Flammarion, 2011, 105 p.).

Pour ceux qui sont attentifs à leur corps : Histoire des expressions populaires relatives à l’anatomie, à la physiologie et à la médecine d’Édouard Brissaud (Genève, Slatkine reprints, 2012, 350 p. Réimpression de l’édition de Paris, 1899).

Pour ceux qui veulent bien prononcer : De la prononciation française depuis le commencement du seizième siècle, d’après le témoignage des grammairiens de Charles Thurot (Genève, Slatkine reprints, 2012, 2 vol., 1540 p. Réimpression de l’édition de Paris, 1881-1883).

Pour ceux qui défendent la francophonie : Privilège et rayonnement du français du XVIIIe siècle à aujourd’hui d’Axel Maugey (Paris, Honoré Champion, coll. «Champion Essais», 12, 2012, 280 p.).

Pour ceux qui ont voté ou qui vont voter : les Élections ou comment «s’eslire quelque manière de vivre» ? de Jean Pruvost (Paris, Honoré Champion, coll. «Champion. Les mots», 2012, 144 p.); Paroles, paroles. Formules de nos politiques de Frédéric Pommier (Paris, Seuil et France inter, 2012, 202 p.); les Mots du spectacle en politique du collectif Théâtrocratie (Montreuil-sous-Bois, Éditions Théâtrales, 2012, 94 p.).

Pour ceux qui savent ce que ponctuer veut dire : Esthétique de la ponctuation d’Isabelle Serça (Paris, Gallimard, 2012, 307 p.).

Pour ceux qui surfent incognito : Se nommer pour exister. L’exemple du pseudonyme sur Internet de Marcienne Martin (Paris, L’Harmattan, coll. «Nomino ergo sum», 2012, 220 p.).

Pour ceux qui causent «américain» : Dictionary of American Regional English (cinquième et dernier volume, Cambridge, Harvard University Press, 2012, 1296 p. Ill.).

Pour ceux qui veulent se rappeler le bon vieux temps : Manuel des difficultés les plus communes de la langue française, adapté au jeune âge, et suivi d’un recueil de locutions vicieuses de Thomas Maguire (Québec, Fréchette & cie, 1841; édition numérique, Project Gutenberg, 2012). Dans un ouvrage récent, Chantal Bouchard a longuement analysé ce manuel (Méchante langue. La légitimité linguistique du français parlé au Québec, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Nouvelles études québécoises», 2012, 178 p.).

Pour ceux qui apprécient l’anaphore : Anaphore et anaphoriques : variété des langues, variété des emplois, collectif sous la direction de Camille Denizot et Emmanuel Dupraz (Rouen, Publications des universités de Rouen et du Havre, coll. «Cahiers de l’ERIAC», 4, 2012, 370 p.).

Pour ceux qui veulent apprendre de nouvelles langues : From Elvish to Klingon. Exploring Invented Languages, collectif sous la direction de Michael Adams (New York, Oxford University Press, 2011, 304 p.).

Pour ceux qui tendent l’oreille : Mots en toc et formules en tic : petites maladies du parler d’aujourd’hui de Frédéric Pommier (Paris, Seuil, coll. «Points. Le goût des mots», P2721, 2011 [2010], 216 p.).