[Ce texte s’inscrit dans la série Tombeau d’Ella. On en trouvera la table des matières ici.]
«In olden days a glimpse of stockings
was looked down as something shocking»
«Anything Goes» (1956)
Ella Fitzgerald aimait les tenues flamboyantes, les chapeaux osés, les capes, les boas et les étoles, les manteaux de fourrure, les décolletés amples, les perruques colorées. (Un coup d’œil sur Google devrait le confirmer.)
Les textes qu’elle chante décrivent des vêtements. Les bas (stockings) sont lustrés, mais ils n’ont pas le même attrait selon qu’on est l’ancienne ou la nouvelle flamme de monsieur («Shiny Stockings», 1963). Dans «Misty» (1960), on porte un chapeau et un (seul) gant; dans «Miss Otis Regrets» (1956), une robe de velours («her velvet gown»). Le pyjama de «Hard Hearted Hannah» (1955), «The vamp of Savannah / The meanest gal in town», siérait à un ours polaire. Pas de fourrure de martre, cependant, pour celle qui chante «I Got a Guy» (1937). L’homme qui s’exprime par la voix d’Ella Fitzgerald dans «Brown-Skin Gal (In the Calico Gown)» (1965) parle chiffons : «gown», «sarong», «necklace», «a sky-blue bonnet with pink ribbons».
Ce sont cependant les pantalons qui devraient retenir l’attention, par exemple ceux de «Too Darn Hot» (1956 : «Mr Pants») ou de «Cutie Pants» (1964). À certains moments, on regrette de ne pas les avoir froissés : «I’ve never mussed the crease in your blue serge pants» («A Fine Romance», 1957). À d’autres, on les vénère : «I’ll sing to him / Each spring to him / And worship the trousers that cling to him» («Bewitched», 1956). Il arrive encore qu’il faille se résigner à mettre fin à ce qu’ils nous font ressentir : «Romance / Fini / Your chance / Fini / Those ants that invaded my pants / Fini» («Bewitched», 1956).
[Les dates entre parenthèses devraient être celles des enregistrements. Elles ne sont pas toujours fiables.]
Illustration : Ella Fitzgerald, 1968, photo déposée sur Wikimedia Commons
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