[Ce texte s’inscrit dans la série Tombeau d’Ella. On en trouvera la table des matières ici.]
Ella Fitzgerald ne chante pas toujours seule.
À la télévision, elle a multiplié les duos avec nombre de vedettes, de Frank Sinatra à Dinah Shore. Sur disque, on connaît notamment les chansons qu’elle a interprétées avec Louis Armstrong. De cela, il sera question un autre jour.
Aujourd’hui, un mot à propos des chœurs qui accompagnent Ella Fitzgerald, surtout au début de sa carrière. Par la suite, c’est elle qui prendra toute la place.
Étonnamment présents sur «My Happiness» (1947) et sur «I Hadn’t Anyone Till You» (1949), ils sont discrets sur «Lullaby of Birdland» (1954).
Lorsque le chœur répond («So do we So do we So do we») à la chanteuse ou qu’il lui pose des questions («Was it green ?») auxquelles elle répond à son tour, il y a dialogue («A-Tisket, A-Tasket» et «I Found my Yellow Basket», 1938).
En revanche, quand Ella Fitzgerald scate, le chœur ne peut que se tenir en retrait; personne ne sait l’égaler («Smooth Sailing», 1951; «Airmail Special», 1952; «Later», 1954).
Une pièce à retenir ? Contrairement à «That’s my Desire» (1947), où les voix discordantes des chœurs contrastent douloureusement avec celle de l’interprète principale, «It’s Only a Paper Moon» (1945) est une merveille. Voilà l’exception qui confirme la règle : le mariage de la voix d’Ella Fitzgerald, paroles et scat, et du chœur masculin des Delta Rhythm Boys est parfait.
L’Oreille tendue ne s’en cache pas : elle écoute cette chanson en boucle.
[Les dates entre parenthèses devraient être celles des enregistrements. Elles ne sont pas toujours fiables.]
Illustration : Ella Fitzgerald, 1940, photo déposée sur Wikimedia Commons
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Amen. Ella, elle l’a, comme l’évoquait France Gall dans une scie des années 80. On peut lui préfèrer d’autres chanteuses plus ceci ou plus cela, reste qu’Ella est sans doute la plus versatile, la plus complète des chanteuses de cette période, et très certainement la meilleure du scat : inventive, juste et pleine de swing.