Autopromotion 778

«Architecture et parties qui en dépendent. Première partie», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche VII

La 621e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 73 100 titres.

À partir de cette page, on peut interroger l’ensemble des livraisons grâce à un rudimentaire moteur de recherche et soumettre soi-même des titres pour qu’ils soient inclus dans la bibliographie.

Illustration : «Architecture et parties qui en dépendent. Première partie», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche VII

Accouplements 244

Mordecai Richler, Barney’s Version, 1997, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Mickey Haller, le héros de la série télévisée The Lincoln Lawyer, a été marié deux fois. Quand ses ex l’appellent, il est facile de les départager : c’est soit «First Wife», soit «Second Wife», qui s’affiche sur l’écran de son téléphone.

Barney Panofsky, le narrateur du fabuleux roman Barney’s Version de Mordecai Richler, a été marié trois fois. Sa deuxième femme s’appelle «the second Mrs. Panofsky».

Ces deux cas sont légèrement différents. Dans la série télévisée, sauf pour l’ordre (première, deuxième), les épouses de Mickey Haller sont sur le même pied : elles n’ont pas de nom (téléphonique). Chez Richler, Clara Charnofsky (la première) et Miriam Greenberg (la troisième) ont un nom, pas «the second Mrs. Panofsky». Ce n’était peut-être pas sa préférée.

P.-S.—Ne l’oublions pas : la mère de «the second Mrs. Panofsky» n’aime pas qu’on siffle à table.

 

Référence

Richler, Mordecai, Barney’s Version. With Footnotes and an Afterword by Michael Panofsky, Toronto, Alfred A. Knopf, 1997, 417 p. Paru en français sous le titre le Monde de Barney. Accompagné de notes et d’une postface de Michael Panofsky, Paris, Albin Michel, coll. «Les grandes traductions», 1999, 556 p. Traduction de Bernard Cohen. Édition originale : 1997.

Autopromotion 777

[En librairie durant la semaine du 21 octobre 2024 : Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.]

Benoît Melançon, Langue de puck, édition revue et augmentée, 2024, projet de couverture

Au printemps 2013, pendant les séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey, l’Oreille tendue a publié quotidiennement les entrées de son «Dictionnaire des séries», auquel elle a fait des ajouts au fil du temps.

L’année suivante, elle en tirait un petit livre intitulé Langue de puck. Abécédaire du hockey (voir ici).

Une version revue et augmentée de ce livre paraîtra en octobre, toujours chez Del Busso éditeur, avec une préface d’Olivier Niquet (merci !) et des illustrations de Julien Del Busso (bis).

L’abécédaire a été actualisé et six textes synthétiques ont été ajoutés : «Le gardien et les autres», «Le bal du printemps», «Les temps d’une puck», «La chaise du gestionnaire», «Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini», «Et maintenant ?»

En primeur : un projet de couverture (ci-dessus); sa quatrième de couverture (ci-dessous).

Pourquoi faut-il que les joueurs de hockey trouvent leur chaise ? Qu’arrive-t-il quand on leur donne du temps et de l’espace ? Trouvez-vous acceptable qu’ils purgent une mineure sur le banc ? Qui est ce l’aveuglette à qui tant de passes sont destinées ?

En 2014, avec Langue de puck, Benoît Melançon proposait un premier périple dans les mots du hockey. Il a séduit la critique et les lecteurs, amateurs ou pas.

Aujourd’hui, plutôt que de couper son banc, il offre une version revue et augmentée de son Abécédaire du hockey. Il continue à marier sa passion pour les mots à son amour du sport.

Professeur émérite de l’Université de Montréal, Benoît Melançon est essayiste et blogueur (oreilletendue.com). Dix-huitiémiste de formation, il travaille actuellement sur les questions de langue au Québec et sur les rapports du sport et de la culture. Lauréat du prix Georges-Émile-Lapalme, la plus haute distinction du gouvernement du Québec en matière de rayonnement et de qualité de la langue française, il patine sur la bottine.

 

[Complément du 20 octobre 2024]

Pour les amateurs de statistiques…

Plus de 900 mots et expressions du hockey

200 citations, de sources diverses : médias, roman, poésie, théâtre, chanson, cinéma, etc.

Un abécédaire de 61 entrées, certaines revues depuis l’édition de 2014

23 illustrations

Six textes complètement nouveaux

Une préface, mais d’Olivier Niquet

Fil de presse 051

Charles Malo Melançon, logo, mars 2021

Ce n’est pas la canicule qui va empêcher les éditeurs de livres et de revues de publier sur la langue. Démonstration.

Auraix-Jonchière, Pascale, Frédéric Calas, Christiane Connan-Pintado, Agata Jackiewicz et Catherine Tauveron (édit.), Abécédaire de la forêt, Paris, Honoré Champion, coll. «Champion Les dictionnaires», 29, 2024, 400 p. Ill.

Austin, John Langshaw, Quand dire, c’est faire. Conférences William James prononcées à l’université de Harvard en 1955, Paris, Seuil, coll. «L’ordre philosophique», 2024, 264 p. Second édition inédite. Traduction et introduction de Bruno Ambroise. Postface de François Recanati.

Ayres-Bennett, Wendy et Mairi McLaughlin (édit.), The Oxford Handbook of the French Language, Oxford, Oxford University Press, 2024.

Baud, Charles, le Mythe et l’exactitude. L’ordonnance de Villers-Cotterêts à l’époque moderne, Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque d’histoire de la Renaissance», 23, 2024, 642 p.

Boutet, Josiane, Marcel Cohen linguiste engagé dans son siècle (1884-1974), Limoges, Éditions Lambert-Lucas, coll. «Linguistique et sociolinguistique», 2024, 256 p.

Les Cahiers de la Justice, 2, 2024. Dossier «Les langues du procès».

Cahiers de lexicologie, 124, 2024, 221 p. Dossier «Varia».

Carruthers, Janice, Mairi McLaughlin et Olivia Walsh (édit.), Historical and Sociolinguistic Approaches to French, Oxford, Oxford University Press, 2024, 480 p.

Delisle, Jean, les Traducteurs imaginaires. Représentation des traducteurs, traductrices et interprètes dans la littérature québécoise, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. «Littérature et imaginaire contemporain», 2024, 296 p.

Fougère, Marie-Ange et Philippe Hamon, Dictionnaire littéraire de la scatologie. D’Aristophane à Pierre Michon, Paris, Classiques Garnier, coll. «Dictionnaires et synthèses», 28, 2024, 424 p.

Khalfallah, Nejmeddine (édit.), D’une rive à l’autre, les mêmes mots du droit, Paris, Honoré Champion, coll. «Lexica — Mots et dictionnaires», 44, 2024, 202 p.

Langages, 234, 2024, 160 p. Dossier «Voix et émotions».

Le Cam, Jean-Luc et Erwan Le Pipec (édit.), l’École et les langues dans les espaces en situation de partage linguistique. Approche historique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. «Histoire», 2024, 386 p.

Lombardero, Emily, la Langue de la fiction dans la nouvelle historique et galante (1650-1700), Paris, Classiques Garnier, coll. «Investigations stylistiques», 27, 2024, 717 p. Préface de Claire Badiou-Monferran.

Lttr13, le Discours de la linguistique. Gestes et imaginaires du savoir, Lyon, ÉNS Éditions, coll. «Langages», 2024, 262 p.

Merrett, Robert James, Proper Words in Proper Places. Dialectical Explication and English Literature, Altona (Manitoba), FriesenPress, 2024, 300 p.

Neacsu, Vlad A., Linguistics Olympiad. Training Guide, Language Science Press, coll. «Textbooks in Language Sciences», 2024.

Neologica, 18, 2024, 208 p. Dossier «Pour une approche discursive de la néologie».

Pellat, Jean-Christophe, l’Orthographe française. Histoire, description, enseignement, Paris, Ophrys, coll. «L’essentiel français», 2023, 172 p.

Pratiques, 201-202, juillet 2024. Dossier «Didactique de la langue et élaboration grammaticale», sous la direction de Caroline Masseron et Danielle Coltier.

Savoirs en prisme, 18, 2024, 203 p. Dossier «Comment les mots écrivent l’histoire. Au croisement des approches linguistique, littéraire et historienne», sous la direction de Caroline Cunill et Dominique Neyrod.

Vuille, Antoine, Qu’est-ce qu’une manière ? Une approche métaphysique et linguistique, Lausanne, Épistémé, coll. «Philosophie», 2024, 208 p

Mémoires richardiennes de Montréal

En masse, «Vibrante Montréal», 2022, murale, MEM — Centre des mémoires montréalaises, détail

Maurice Richard est le plus célèbre joueur des Canadiens de Montréal — c’est du hockey. L’Oreille tendue a beaucoup écrit sur lui (voir ici).

Le visage de Richard orne plusieurs murs de Montréal : sur un restaurant, rue Ontario Est, et à l’intérieur d’un café-friperie, boulevard Saint-Laurent (); sur un immeuble de la rue Fleury, au siège social montréalais de la banque TD et dans l’enceinte de l’ancien Forum de Montréal (de ce côté-ci); dans deux hôtels montréalais (de ce côté-là).

Le MEM — Centre des mémoires montréalaises, le ci-devant Centre d’histoire de Montréal, accueille dorénavant ses visiteurs avec une murale du collectif En masse, «Vibrante Montréal» (2022). Au centre, en haut, on y voit Richard.

S’agissant de sport, il est entouré d’une enseigne du Forum, du logo des Canadiens, du stade olympique et du portrait d’un célèbre homme fort du Québec, Louis Cyr. Ce voisinage n’est pas étonnant. Dans une pièce de théâtre de 1976, Un pays dont la devise est je m’oublie, Jean-Claude Germain a en effet fait se rencontrer les deux hommes, même si c’est impossible : Cyr est mort en 1912, neuf ans avant la naissance de Richard.

Cette «grande gigue épique» en huit tableaux et deux épilogues fait dialoguer Berthelot Petitboire et Épisode Surprenant, comédiens ambulants dont les spécialités sont les «Sketches d’hiver» et les «Tableaux d’histoire du pays». De la Nouvelle-France au Québec des années 1950, ils rejouent des événements de l’histoire nationale. Les deux derniers tableaux et le deuxième épilogue font se côtoyer le célèbre hockeyeur et le non moins célèbre homme fort.

Le dramaturge fait d’abord discourir Louis Cyr sur sa propre difficulté à s’assumer en tant que légende vivante (septième tableau). Il fait ensuite entendre l’enregistrement d’une entrevue de Maurice Richard avec le commentateur Michel Normandin, puis monologuer un Richard furieux à cause de son double statut, de dieu lorsqu’il est sur la glace et d’«arriéré» dès qu’il la quitte (huitième tableau). Il organise finalement la rencontre des deux légendes nationales que sont Cyr et Richard (deuxième épilogue). Cyr se voit obligé de rassurer Richard sur sa valeur et de lui expliquer sa place dans l’imaginaire québécois. À une remarque de son interlocuteur — «Chus même pas sûr d’êtte encore un souvnir !» —, Cyr répond :

Toué un souvnir ? Même si tu voulais vieillir tranquille, ben au chaud dans les pages jaunies d’un album de vieilles photos pis d’découpures de presse… t’es pas un souvnir pis t’en seras jamais un !… T’es Mau-ri-ce Ri-chard !… Ç’avait jamais été… pis ça sra jamais !… Çé !… Pis çé là astheure pour tout ltemps !

Maurice Richard n’aurait pas de raison d’être inquiet en ce qui concerne l’Histoire : sa nature de mythe lui permettrait de s’éterniser dans un présent immobile («çé là astheure pour tout ltemps !»). Louis Cyr, lui, pourrait disparaître; de fait, c’était assez largement le cas avant que Paul Ohl ne lui consacre un livre en 2005. Maurice Richard n’est jamais disparu et il ne pourra pas disparaître.

Les murs de Montréal ne cessent de le répéter.

 

[Ce texte reprend des analyses publiées dans les Yeux de Maurice Richard (2006).]

 

Références

Germain, Jean-Claude, Un pays dont la devise est je m’oublie. Théâtre, Montréal, VLB éditeur, 1976, 138 p.

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Ohl, Paul, Louis Cyr, une épopée légendaire, Montréal, Libre expression, 2005, 632 p. Ill.

Benoît Melançon, les Yeux de Maurice Richard, éd. de 2012, couverture