Fil de presse 032

Logo, Charles Malo Melançon, mars 2021

Quelques ouvrages récents sur la langue ? Encore ? Toujours !

Audouze, Jean, les 100 mots de l’astronomie, Paris, Presses universitaires de France, coll. «Que sais-je ?», 4171, 2020, 128 p.

Berré, Michel, Béatrice Costa, Adrien Kefer, Céline Letawe, Hedwig Reuter et Gudrun Vanderbauwhede (édit.), la Formation grammaticale du traducteur, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2019, 240 p.

Carré, Nathalie et Raphaël Thierry (édit.), Langues minorées, Bibliodiversity, 2020.

Cerquiglini, Bernard, la Naissance du français, Paris, Presses universitaires de France, coll. «Que sais-je ?», 2576, 2020, 128 p.

Dunlop, Jérôme, les 100 mots de la géographie, Paris, Presses universitaires de France, coll. «Que sais-je ?», 3824, 2019, 128 p.

Dupuis, Serge, Deux poids, deux langues. Brève histoire de la dualité linguistique au Canada, Québec, Septentrion, 2019, 234 p. Ill.

European Journal of Language Policy / Revue européenne de politique linguistique, 11, 2, octobre 2019.

Fili-Tullon, Touriya (édit.), Maroc. Les langues de la discorde, Grenoble, UGA Éditions de l’Université Grenoble Alpes, 2019, 227 p.

Fonteneau, Anne, la Révision linguistique. Connaître les normes pour détecter et corriger les fautes, Montréal, Éditions JFD, 2020, 383 p.

Germoni, Karine et Claire Stolz (édit.), Aux marges des discours rapportés. Formes louches et atypiques en synchronie et en diachronie, Paris, L’Harmattan / Academia, coll. «Au cœur des textes», 2019, 466 p.

GLAD ! Revue sur le langage, le genre, les sexualités, 7, 2019. Dossier «Varia».

Goux, Mathieu, le Pronom-déterminant relatif lequel en français préclassique et classique (1580-1720), Paris, Classiques Garnier, coll. «Histoire et évolution du français», 6, 2019, 367 p.

Guillaumin, Jean-Yves, Dictionnaire de la terminologie latine ancienne de l’arithmétique et de la géométrie, Paris, Les Belles Lettres, 2020, 328 p.

Langage et société, 168, 2019, 200 p. Dossier «Langage et formation professionnelle. Vers une linguistique sociale de la formation ?»

Langages, 215, septembre 2019, 128 p. Dossier «Français, dialectes galloromans et di(a)glossie», sous la direction de Mathieu Avanzi et André Thibault.

Lardon, Sabine et Michèle Rosellini (édit.), l’Imaginaire des langues. Représentations de l’altérité linguistique et stylistique (XVIe-XVIIIe siècle), Genèvre, Droz, coll. «Cahiers du GADGES», 15, 2019, 322 p.

Le discours et la langue, 11, 1, 2019, 190 p. Dossier «Les défis de l’écriture inclusive», sous la direction d’Alain Rabatel et Laurence Rosier.

Lexique, 25, 2019. Dossier «Variations autour du mot ok / Variations on the Word ok», sous la direction de Gilles Col et Juliette Delahaie.

Martin, Heather et Wendy Ayres-Bennett, How Languages Changed My Life. Project MEITS, Cambridge, University of Cambridge, 2020.

Ouellet, Jacques, les Parties du discours et les phrases. Précis de grammaire et de lexicologie du français. Systématique du langage, Montréal, Éditions JFD, 2020, 246 p.

Pennel, Frédéric, Guerre des langues. Le français n’a pas dit son dernier mot, Paris, François Bourin, 2019, 292 p.

Repères-Dorif, 19, 2019. Dossier «Enjeux de l’acquisition des langues secondes en contextes migratoires», dirigé par Guy Achard-Bayle, Enrica Galazzi et Aurora Fragonara.

Sellier, Jean, Une histoire des langues et des peuples qui les parlent, Paris, La Découverte, 2019, 600 p.

Verbum, 1, 2019, 146 p. Dossier «Le discours indirect libre dans la fiction de la première modernité (XVIe-XVIIIe s.)», sous la direction de Suzanne Duval.

L’insoutenable légèreté de la titraille

Milan Kundera, l’Insoutenable Légèreté de l’être, éd. de 2019, couverture

L’Oreille tendue aime bien se considérer comme un service public. C’est pourquoi il lui arrive de proposer des moratoires, notamment en matière de titraille : ne pas s’inspirer de Laclos, de Gabriel García Márquez (ici ou ), de Marivaux, de Houellebecq, de Denys Arcand ou de Réjean Ducharme, ne pas marier la tradition à la modernité, ne pas pratiquer le chiasme, ne pas adresser des lettres d’amour.

Accueillons aujourd’hui, dans ce club sélect, Milan Kundera.

«L’insoutenable inutilité de l’être» (le Devoir, 3 avril 2020).

«L’insoutenable légèreté de l’être occidental» (le Devoir, 21 mars 2020).

«Investiture démocrate. L’insoutenable dangerosité du (mot) socialisme» (la Presse+, 5 mars 2020).

«L’insoutenable légèreté du sentiment» (Fabula, janvier 2020).

«“Celle que vous croyez” : l’insoutenable légèreté du virtuel» (le Devoir, 27 septembre 2019).

«L’insoutenable légèreté de Jason Kenney» (la Presse+, 17 juin 2019).

À votre service.

 

[Complément du 22 mars 2022]

Ajoutons encore ceci, pour ceux qui n’écoutent pas dans le fond de la salle…

«Le psy et l’insoutenable légèreté» (le Devoir, 21 mars 2022).

«L’insondable légèreté du sondeur» (la Presse+, 25 septembre 2021).

«L’insoutenable lenteur des tests rapides» (la Presse+, 26 août 2021).

«L’insoutenable lourdeur du marketing» (le Devoir, 29 avril 2021).

«L’insoutenable légèreté du capitalisme vis-à-vis de notre santé» (le Nouvel Observateur, 23 mars 2020).

Lire en confinement : ébauche de typologie médiatique

Albert Camus, la Peste, édition de 1972, couverture

«Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.»
Jean de La Fontaine, «Les animaux malades de la peste», 1678

À distance, l’Oreille tendue termine, de peine et de misère, l’enseignement de son cours Questions d’histoire de la littérature (PDF). Lors des deux premières séances de cours, elle avait abordé les formes (parfois étonnantes) de la présence des classiques parmi nous. (Oui, comme dans ce livre.)

La crise actuelle donne d’autres exemples de cette présence. En ces temps de coronavirus, on peut noter la très forte récurrence de quelques titres littéraires dans l’espace public, et notamment dans les médias. Rassemblons-les, pour l’instant, en deux catégories.

1. Les titres qui évoquent la maladie. Depuis quelques semaines, on entend à répétition des allusions à la Peste (Albert Camus, 1947), à Journal de l’année de la peste (Daniel Defoe, 1722), à l’Amour aux temps du choléra (Gabriel García Márquez, 1985). S’agissant de ce dernier titre, on notera que l’auteur emploie le pluriel (aux temps), alors que la plupart de ceux qui lui font allusion ont recours au singulier (au temps). Même les œuvres que l’on croit connues ne le sont pas toujours correctement.

2. Les titres qui évoquent le confinement. Deux textes anciens sont fréquemment cités. Le Décaméron (XIVe siècle) est constitué de narrations enchaînées, par des narrateurs confinés à cause de la peste. Voyage autour de ma chambre (1794), de Xavier de Maistre, comme son titre l’indique, se déroule en un seul lieu.

Italo Calvino le disait : «Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire» (p. 9).

 

Référence

Calvino, Italo, «Pourquoi lire les classiques», dans Pourquoi lire les classiques, Paris, Seuil, coll. «La librairie du XXe siècle», 1993, 245 p., p. 7-14. Traduction de Michel Orcel et François Wahl. Édition originale : 1981.