Jacques Laurin (1931-2018)

Roland Jacob et Jacques Laurin, Ma grammaire, éd. de 1998, p. 188-189

«Linguiste, professeur, éditeur, chroniqueur à la radio et à la télévision, conférencier et auteur de nombreux ouvrages» («Avis de décès», le Devoir, 20-21 octobre 2018, p. B7), Jacques Laurin est mort le 27 septembre.

L’Oreille tendue a souvenir, jeune, de l’avoir entendu dans les médias.

Elle cite volontiers sa Grammaire de 1994, dans laquelle Maurice Richard, le célèbre joueur des Canadiens de Montréal — c’est du hockey —, sert d’exemple pour expliquer «Le déterminant numéral» (éd. de 1998, p. 188-189). On y apprend notamment que «Le Gentilhomme du hockey» ne cherchait «jamais» la bagarre. (Ça se discute.)

Troisième souvenir : lors d’une table ronde tenue le 8 octobre 2005, sous la gouverne de Noëlle Guilloton, à la librairie Le Fureteur de Saint-Lambert, Jacques Laurin et Guy Bertrand, le premier conseiller linguistique de Radio-Canada, avaient lu, sans y être préparés, un extrait dialogué du Dictionnaire québécois instantané, que l’Oreille avait (co)publié l’année précédente. Cela était inattendu et savoureux.

On savait Jacques Laurin chatouilleux en matière de grammaire. Il aurait probablement été marri de lire la phrase suivante dans l’«Avis de décès» que publiait le Devoir la fin de semaine dernière : «Le grand public a profité de ses conseils à partir des années 70 grâce aux chroniques sur la langue française qu’il a tenu à la radio et à la télévision […].» L’auteur d’Améliorez votre français et de Maîtrisez la conjugaison aurait sûrement déploré l’absence d’accord du participe passé du verbe tenir (il aurait fallu «tenues»). Cela lui aura été épargné.

 

Références

Jacob, Roland et Jacques Laurin, Ma grammaire, Montréal, Éditions de l’Homme, coll. «Réussite», 1998, xiii/434 p. Ill. Édition originale : 1994.

Laurin, Jacques, Améliorez votre français, Montréal, Éditions de l’Homme, coll. «Le bon mot», 2011, 92 p.

Laurin, Jacques, Maîtrisez la conjugaison, Montréal, Éditions de l’Homme, coll. «Le bon mot», 2011, 112 p.

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Benoît Melançon, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, 2004, couverture

Jean-Pierre Girerd (1931-2018)

Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny. On a volé la coupe Stanley, 1975, couverture

Caricaturiste au quotidien la Presse de 1968 à 1996, (Jean-Pierre) Girerd vient de mourir. Yves Boisvert lui rend hommage dans la Presse+ du jour.

Outre ses dessins d’humour liés à l’actualité, Girerd a signé les dessins d’une bande dessinée sur le hockey, On a volé la coupe Stanley, parue en 1975.

On y évoque, entre autres célébrités (péri)hockeyistiques, les joueurs Maurice Richard, Guy Lafleur et Guy Lapointe, de même que les commentateurs Lionel Duval, Gilles Tremblay et René Lecavalier.

P.-S.—L’impératif du verbe envoyer, au Québec, a droit à de nombreuses graphies. En 1981, Girerd proposait «enouaille».

P.-P.-S.—L’Oreille tendue aborde brièvement cet album dans un texte de 2016, «BDHQ : bande dessinée et hockey au Québec».

 

Références

Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny. On a volé la coupe Stanley, Montréal, Éditions Mirabel, 1975, 48 p. Bande dessinée. Premier et unique épisode des «Enquêtes de Berri et Demontigny». Texte : Arsène. Dessin : Girerd.

Girerd, Son honneur, Montréal, La Presse, 1981, [s.p.].

Melançon, Benoît, «BDHQ : bande dessinée et hockey au Québec», dans Benoît Melançon et Michel Porret (édit.), Pucks en stock. Bande dessinée et sport, Chêne-Bourg (Suisse), Georg, coll. «L’Équinoxe. Collection de sciences humaines», 2016, p. 101-117. https://doi.org/1866/28749

Paul Gérin-Lajoie (1920-2018)

Photographie de Paul Gérin-Lajoie, 2012, par Simon Villeneuve

Paul Gérin-Lajoie vient de mourir. On chante ses mérites — à juste titre — sur toutes les tribunes, tant pour son rôle dans le développement de l’éducation au Québec que pour son action internationale.

L’Oreille tendue, en 2013, avait eu le plaisir de côtoyer Paul Gérin-Lajoie pendant quelques heures. Elle était sortie de cette rencontre avec un seul souhait : avoir, en vieillissant, ne serait-ce qu’une partie de la lucidité et de la vivacité d’esprit de cet homme de plus de 90 ans.

C’est une vie bien pleine, jusqu’à la fin, qui vient de s’achever.

P.-S.—Le nom de Paul Gérin-Lajoie s’est déjà retrouvé à côté de celui de Maurice Richard. Cela ne s’invente pas.

 

Illustration : Paul Gérin-Lajoie au Forum mondial de la langue française en 2012, photo par Simon Villeneuve déposée sur Wikimedia Commons