L’oreille tendue de… Jean-François Vilar

Jean-François Vilar, les Exagérés, 1989, couverture

«Je lui parlai distraitement du musée Grévin, des cires, de mon attachement irraisonné à la figure de la princesse de Lamballe et à quelques autres départs d’itinéraires possibles. Il tendit l’oreille, toujours prêt à capter une idée récupérable.»

Jean-François Vilar, les Exagérés. Roman, Paris, Seuil, coll. «Fiction & cie», 1989, 351 p., p. 69.

P.-S.—En sa jeunesse, l’Oreille tendue a rendu compte de ce roman pour le magazine Spirale; c’est ici.

Accouplements 138

Portrait de Robert B. Parker et de Michael Connelly

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

L’Oreille tendue a passé des centaines d’heures à lire les romans policiers de Robert B. Parker et de Michael Connelly. Pourquoi ? C’est qu’elle aime savoir.

Parker, Robert B., Chasing the Bear. A Young Spenser Novel, New York, Philomel Books. Penguin Young Readers Group, 2009. Édition numérique.

«“Better to know than not know,” Susan said» (chapitre 5).

Connelly, Michael, Dark Sacred Night. A Renée Ballard and Harry Bosch Novel, New York et Boston, New York et Boston, 2019, 473 p. Ill. Édition originale : 2018.

«And it’s better knowing than not knowing, Mike» (p. 357).

Citation caniculaire du jour

Jo Nesbø, les Cafards, éd. de 2015, couverture

L’Oreille tendue n’aime pas avoir chaud. En voyage à Bangkok, elle a souffert. Jo Nesbø, au début de son roman les Cafards, rend parfaitement le climat de la mégapole thaïlandaise :

Fichue circulation ! Elle était paralysée aujourd’hui aussi, et Dim fit signe au chauffeur qu’elle voulait descendre, même si cela signifiait qu’elle devrait traverser six files de voitures pour parvenir au motel, de l’autre côté de la route. L’air s’enroula autour d’elle comme une serviette chaude et mouillée lorsqu’elle descendit du taxi (p. 404).

Collant mais juste.

 

[Complément du 25 mars 2019]

Ça ne se rafraîchit pas au fil des pages.

Harry Hole rajusta ses lunettes de soleil et parcourut du regard la file de taxis qui attendaient devant Don Muang International Airport. Il avait la sensation d’être entré dans une salle de bains où quelqu’un aurait tout juste achevé de prendre une douche bouillante (p. 432).

La chaleur n’avait pas dit son dernier mot, même si le soleil s’était couché; bien au contraire, le vent était totalement tombé et [Harry] avait l’impression que l’humidité jaillissait du sol sous leurs pieds pour épaissir l’air jusqu’à le rendre pratiquement buvable (p. 447).

Harry descendit de voiture. La chaleur et l’humidité l’atteignirent en pleine poire, et il eut l’impression de soulever le couvercle d’une casserole d’eau bouillante (p. 614).

 

Référence

Nesbø, Jo, les Cafards, dans l’Inspecteur Harry Hole. L’intégrale I, Paris, Gallimard, coll. «Folio policier», 770, 2015, p. 397-795. Traduction d’Alex Fouillet. Édition originale : 2003.

L’oreille tendue de… Jo Nesbø

Jo Nesbø, le Bonhomme de neige, 2008, couverture

«Sylvia courait vers le cœur de la forêt. L’obscurité gagnait.

[…]

Elle s’arrêta et tendit l’oreille. Sa respiration haletante et rauque égratignait le calme, produisait le même son que lorsqu’elle déchirait le papier destiné à emballer les casse-croûte que les filles emporteraient à l’école. Elle parvint à modérer sa respiration. Tout ce qu’elle entendait, c’était le sang qui battait dans ses oreilles, et le clapotis bas d’un ruisseau.»

Jo Nesbø, le Bonhomme de neige. Une enquête de l’inspecteur Harry Hole, Paris, Gallimard, coll. «Folio policier», 575, 2008, 583 p., p. 106. Traduction d’Alex Fouillet. Édition originale : 2007.