Autopromotion 701

Benoît Melançon, les Yeux de Maurice Richard, éd. de 2012, couverture

Depuis plusieurs années, l’Oreille tendue s’intéresse aux représentations de Maurice Richard — c’est du hockey.

En 2006, elle lui consacrait un livre, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle.

La Société internationale de recherche sur le hockey a retenu ce livre parmi ses «15 livres remarquables sur le hockey en français» (la liste complète, en PDF, est ici).

L’Oreille est honorée. Merci.

 

Référence

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Tataouinage baseballistique

Baseball, dessin de presse, 1901

Soit la phrase suivante, tirée de la Presse+ du jour : «De nouvelles tactiques, comme la multiplication des releveurs, ont ralenti le rythme du jeu. Mais le vrai coupable, c’est le tataouinage.»

Elle demande deux explications.

Les tactiques dont il est question sont celles des joueurs de baseball. Elles ont pour effet d’allonger indûment les matchs. La direction des ligues majeures vient d’imposer de nouvelles règles pour y mettre fin.

Le tataouinage, dans le français populaire du Québec, désigne le fait de prendre trop de temps, de ralentir une action, de perdre et de faire perdre son temps. Pierre Corbeil parle de «complication inutile» (p. 37); Léandre Bergeron, de «niaisage» (p. 481).

À votre service.

 

P.-S.—Oui, on peut dire des personnes qui tataouinent qu’elles brettent.

P.-P.-S.—Le Fichier lexical du Trésor de la langue française au Québec propose 33 citations comportant tataouinage.

 

[Complément du 9 décembre 2024]

Un lecteur de l’Oreille lui indique l’étymologie proposée par la suite logicielle Antidote :

Remarque. — Le verbe québécois tataouiner résulte probablement du croisement de dérivés dialectaux du verbe tâter. Son sens correspond, de fait, à celui généralement véhiculé par ces dérivés, soit «faire de petits aller-retour (physiques ou mentaux)», qui constitue une extension du sens «toucher plusieurs fois avec les mains» de tâter. Ainsi, en gallo, on a tantouiller (ou tantouillë) «agiter un objet dans l’eau ou dans la boue». En normand, on a tatouiller «barbouiller». Dans la même langue, on a enfin tatiner «marchander à l’excès». Les meilleurs candidats pouvant prétendre à la paternité du mot québécois sont tatouiller et tatiner.

Merci.

 

Références

Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.

Corbeil, Pierre, Canadian French for Better Travel, Montréal, Ulysse, 2011, 186 p. Ill. Troisième édition.

Bouteille (hockeyistique) à la mer

Article du Petit Journal du 18 juin 1939 sur la tournée européenne des Canadiens de Montréal

«Le commissaire de la Ligue nationale [de hockey], Gary Bettman, a ouvert la porte récemment à un séjour du Canadien en Europe dans les prochaines années», écrit Alexandre Pratt dans la Presse+ du jour. Le journaliste évoque alors sept villes qui pourraient accueillir l’équipe et demande à ses lecteurs des suggestions d’autres villes intéressantes. Au passage, il rappelle qu’elle a joué à Paris en 1938.

L’Oreille tendue, en 2011, a consacré quelques lignes à la tournée de 1938.

À leur retour d’une tournée européenne, des joueurs des Canadiens de Montréal et des Red Wings de Détroit — c’est du hockey — signent une lettre qu’ils mettent dans une bouteille. Ils jettent celle-ci à la mer, du pont de l’Aurania, le 20 mai 1938. Un douanier la retrouve à Hendaye, au Pays basque, un an et trois jours plus tard. Le Petit Journal du 18 juin 1939 s’en réjouit, carte maritime à l’appui. Voilà un mode de communication fiable, encore qu’un peu lent.

Si les Canadiens retournent bientôt en Europe, peuvent-ils prendre le bateau et relancer cette pratique ? Ce serait bienvenu.

P.-S.—En effet, il a déjà été question de bouteilles à la mer ici.

 

Référence

Melançon, Benoît, Écrire au pape et au Père Noël. Cabinet de curiosités épistolaires, Montréal, Del Busso éditeur, 2011, 165 p. Le texte sur l’Aurania se trouve p. 79. https://doi.org/1866/32393

Benoît Melançon, Écrire au pape et au Père Noël, 2011, couverture

Accouplements 198

The Harder They Fall, 1956, affiche

(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

C’était il y a plus de sept lustres, peut-être même huit.

L’après-midi, l’Oreille tendue avait lu un album de Régis Franc, Nouvelles histoires (1978). Une référence lui échappait : qui était ce Toro Moreno dont il était question dans «Plus dure sera la chute !…» (p. 8-12) ?

Le soir même, par hasard, elle visionnait le film The Harder They Fall (1956), de Mark Robson. Titre français : Plus dure sera la chute. Le récit est librement inspiré de la vie du boxeur Primo Carnera. Mark Lane joue le rôle de ce boxeur, sous le nom de Toro Moreno, et donne la réplique à Humphrey Bogart, dont c’est la dernière prestation cinématographique. Voilà la référence éclaircie.

Régis Franc ne s’en tiendra pas à la bande dessinée. Il coscénarisera le court métrage Toro Moreno (réalisation de Gérard Krawczyk, 1981, 10 minutes).

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Cette semaine, l’Oreille revoyait À bout de souffle (1960), de Jean-Luc Godard. Au cinéma Normandie, Michel Poiccard (Jean-Paul Belmondo) regarde une affiche, celle, bien sûr, de Plus dure sera la chute.

Ce sera tout (pour l’instant).

P.-S.—Ce n’est pas la première fois que l’Oreille parle de son rapport à la boxe. Voir ici.

 

Référence

Franc, Régis, Nouvelles histoires, Paris, Dargaud, coll. «Pilote», 1978, 48 p.

Pronom hockeyistique

Publicité de la Banque Scotia en faveur de la diversité dans le hockey, comportant le pronom iel.

En 2021, les dictionnaires Le Robert ont ajouté à leur nomenclature le pronom iel. Tout le monde n’avait pas apprécié. L’Oreille tendue en avait parlé à la radio.

Hier soir, elle regardait un match des Canadiens de Montréal — c’est du hockey — quand elle est tombée sur la publicité dont l’image ci-dessus est tirée.

La Banque Scotia souhaite lutter contre plusieurs aspects de la culture du hockey au Canada, notamment son manque de diversité. Pour ce faire, elle évoque l’ouverture envers diverses communautés (les homosexuels, les jeunes filles, les «communautés culturelles», les Premières nations, etc.), notamment celles où iel se pratique.

Il y a un chroniqueur qui ne doit pas être content.