Pronom hockeyistique

Publicité de la Banque Scotia en faveur de la diversité dans le hockey, comportant le pronom iel.

En 2021, les dictionnaires Le Robert ont ajouté à leur nomenclature le pronom iel. Tout le monde n’avait pas apprécié. L’Oreille tendue en avait parlé à la radio.

Hier soir, elle regardait un match des Canadiens de Montréal — c’est du hockey — quand elle est tombée sur la publicité dont l’image ci-dessus est tirée.

La Banque Scotia souhaite lutter contre plusieurs aspects de la culture du hockey au Canada, notamment son manque de diversité. Pour ce faire, elle évoque l’ouverture envers diverses communautés (les homosexuels, les jeunes filles, les «communautés culturelles», les Premières nations, etc.), notamment celles où iel se pratique.

Il y a un chroniqueur qui ne doit pas être content.

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L’autre jour, l’Oreille tendue a mis en ligne quelques-unes de ses contributions aux Cahiers Voltaire. En voici d’autres, toujours en format PDF.

Contribution au dossier «Enquête sur la réception de Candide (II). Coordonnée par André Magnan», Cahiers Voltaire, 3, 2004, p. 213-214.

Sur Louis Dupire, le Petit Monde. Recueil de billets du soir, Montréal, L’Action française, 1919, 127 p.

Compte rendu du Calligraphe de Voltaire, Cahiers Voltaire, 4, 2005, p. 320-322.

Sur Pablo de Santis, le Calligraphe de Voltaire, Paris, Métailié, coll. «Bibliothèque hispano-américaine», 2004, 178 p. Traduction de René Solis. Édition originale : 2001.

Contribution au dossier «Enquête sur la réception de Candide (III). Coordonnée par André Magnan», Cahiers Voltaire, 4, 2005, p. 239-240.

Sur Lindsay Waters, Enemies of Promise. Publishing, Perishing, and the Eclipse of Scholarship, Chicago, Prickly Paradigm Press, coll. «Paradigm», 15, 2004, 89 p.

«Pot-pourri. Habiter Le Voltaire», Cahiers Voltaire, 5, 2006, p. 274-276; repris, sous le titre «Habiter le Voltaire», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 89-93.

Sur les plans de la maison Le Voltaire.

Contribution au dossier «Enquête sur les voltairiens et les anti-voltairiens (IV). Coordonnée par Gérard Gengembre», Cahiers Voltaire, 6, 2007, p. 215-216; repris, sous le titre «Nécrologie voltérienne», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 100-103.

Sur la notice nécrologique d’Arthur Prévost (1910-2004).

Contribution au dossier «Enquête sur les voltairiens et les anti-voltairiens (XI). Coordonnée par Gérard Gengembre», Cahiers Voltaire, 11, 2012, p. 218-220.

Sur la Cinquantaine dramatique de M. de Voltaire, suivie de l’Inauguration de sa statue, intermède en un Acte, orné de Chants & de Danses, par l’Auteur du Poeme du Luxe, Aux Fossez; et se trouve à Paris, Chez Durand, Libraire, rue Galande, Despilly, Libraire, rue S. Jacques, 1774, 68 p. Texte d’Alexandre-Jacques Du Coudray.

Deux contributions au dossier «Enquête sur la réception de Candide (X). Coordonnée par André Magnan», Cahiers Voltaire, 11, 2012, p. 202-204 et p. 215-216.

(1) Sur la série télévisée Mad Men (première saison, treizième épisode, «The Wheel»). Repris, sous le titre «Mad Men et Candide», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 80-81.

(2) Sur la bande dessinée de Jacques Lob et José Bielsa les Mange-bitume. Chronique de la civilisation roulière, Neuilly-sur-Seine, Dargaud éditeur, coll. «Histoires fantastiques», 1974, 63 p. Couleurs : Manuela Dopilar et Lionel Bianchi. Préface de René Goscinny.

Contribution au dossier «Enquête sur la réception de Candide (XI). Coordonnée par Stéphanie Géhanne Gavoty et André Magnan», Cahiers Voltaire, 12, 2013, p. 270-272; repris, sous le titre «Voltaire en bulles», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 104-107.

Sur la bande dessinée de Francis Desharnais et Pierre Bouchard Motel Galactic. 3. Comme dans le temps, Montréal, Éditions Pow Pow, 2013, 107 p.

Deux contributions au dossier «Enquête sur la réception de Candide (XII). Coordonnée par Stéphanie Géhanne Gavoty et André Magnan», Cahiers Voltaire, 13, 2014, p. 239-243.

(1) Sur Laurent Tremblay, Hommage à la langue française (Chœur parlé), Hull, Maison du Sacré-cœur, Comité central des Ligues de retraitants, 1937, 20 p.

(2) Sur Henri Vernes, «Hommage de Henri Vernes au Québec nouveau. L’auteur de Bob Morane à la Manicouagan », le Petit Journal, 4 avril 1965, p. 62.

Contribution au dossier «Enquête sur la réception de Candide (XIII). Coordonnée par Stéphanie Géhanne Gavoty et André Magnan», Cahiers Voltaire, 14, 2015, p. 266-267.

Sur Roch Carrier, «Comment suis-je devenu romancier ?», dans Antoine Naaman et Louis Painchaud (édit.), le Roman contemporain d’expression française. Introduit par des propos sur la francophonie, Sherbrooke, Université de Sherbrooke, Faculté des arts, Centre d’étude des littératures d’expression française, 1971, p. 266-272.

Contribution au dossier «Enquête sur la réception de Candide (XV). Coordonnée par Stéphanie Géhanne Gavoty», Cahiers Voltaire, 16, 2017, p. 174-175.

Sur les films Pour quelques arpents de neige… (documentaire, Georges Dufaux et Jacques Godbout, 1962) et Quelques arpents de neige (fiction, Denis Héroux, 1972).

«Pot-pourri. Le projet Voltaire», Cahiers Voltaire, 16, 2017, p. 189-192; repris, sous le titre «Drame sadovoltairien chez Patrick Senécal», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 82-88.

Sur la série Malphas, de Patrick Senécal, quatre romans, 2011-2014.

Compte rendu de Voltaire’s Revolution, Cahiers Voltaire, 16, 2017, p. 227-228.

Sur Voltaire’s Revolution. Writings from his Campaigns to Free Laws from Religion, Amherst (New York), Prometheus Books, 2015, 397 p. Edited, Translated, and with an Introduction by G.K. Noyer.

 

[Complément du 18 janvier 2025]

Une contribution au dossier «Enquête sur la réception de Candide (XIV). Coordonnée par Stéphanie Géhanne Gavoty», Cahiers Voltaire, 15, 2016, p. 261-263.

Sur l’exposition, itinérante et bilingue, Neige / Snow de Pointe-à-Callière, le Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal (18 février 2015 au 3 janvier 2016).

 

[Complément du 23 janvier 2025]

Sept contributions au dossier «Enquête sur la réception de Candide (II). Coordonnée par André Magnan», Cahiers Voltaire, 2, 2003, p. 244-246, p. 250-251, p. 251-252, p. 252-254, p. 257-258, p. 258, p. 261-262.

Sur Lévis ou Abandon de la Nouvelle-France. Drame historique en cinq actes (1902), du révérend Moïse-Joseph Marsile.

Sur «Rires : les bijoux distraits ou la cantatrice sauve» (1972), de Michel Serres.

Sur le jeu Trivial Pursuit (1982).

Sur la publication en feuilleton de Candide dans la Presse (Montréal, 1989).

Sur 99 francs (2000), de Frédéric Beigbeder.

Sur «Comme Candide au champ de bataille» (la Presse, Montréal, 2000).

Sur Au piano (2003), de Jean Echenoz.

Trois contributions au dossier «Enquête sur la réception de Candide (II). Coordonnée par André Magnan», Cahiers Voltaire, 3, 2004, p. 207-209, 221-222, 222-224.

Sur Charles Dantal, le dernier lecteur de Frédéric II.

Sur Mike Tyson, le boxeur.

Sur Christian Gerondeau, l’économiste.

Jackie Robinson aujourd’hui

Michael G. Long (édit.), 42 Today, 2021, couverture

«Not even Jackie Robinson subscribed
to this magical construction of Jackie Robinson
»
(Kevin Merida).

L’Oreille tendue l’a dit et répété : elle admire l’ancien joueur de baseball Jackie Robinson. Elle se devait donc de lire l’ouvrage collectif qu’on lui a consacré en 2021 sous le titre 42 Today. Que reste-t-il de Robinson aujourd’hui ?

Les auteurs rassemblés par Michael G. Long avaient pour mission de réévaluer l’héritage du célèbre numéro 42 en allant, au besoin, contre la vulgate robinsonienne, voire contre la mémoire défendue par sa veuve, Rachel Robinson (p. 3). Il s’agissait de rendre toute sa complexité à cet homme entier, farouchement indépendant d’esprit, à ses convictions et à ses combats comme à ses contradictions. Pareilles attitudes mènent à des interprétations parfois divergentes dans le public et chez les chercheurs, et à une relative solitude chez le principal intéressé.

Certains textes de 42 Today reprennent des choses connues, par exemple sur le style de jeu batailleur de Robinson (George Vecsey). Un autre, sur sa religion, le méthodisme, manque de relief (Randal Maurice Jelks). Celui de Yohuru Williams, sur la lutte de Robinson pour la défense des droits des Noirs aux États-Unis, fait double emploi avec plusieurs textes de l’ouvrage collectif.

Des approches sont plus neuves : sur la signification du numéro 42 (Jonathan Eig) et sur l’interdiction de le porter parmi les joueurs de la Ligue nationale de baseball depuis 1997 (David Naze); sur le choix tout pragmatique de la non-violence par Robinson, comme chez Martin Luther King (Mark Kurlansky); sur l’incapacité des médias «blancs» à reconnaître l’importance du recrutement de Robinson par Branch Rickey au milieu des années 1940 (Chris Lamb); sur son adhésion ponctuelle au Parti républicain et sur son appui temporaire à Richard Nixon (Gerald Early).

Sridhar Pappu montre que les échecs de Robinson ne doivent pas être minimisés — il parle de «tragédie» (p. 85) —, mais qu’il faut les mesurer à ses ambitions. Alors qu’il était peut-être, au début des années 1960, la personnalité noire la plus puissante des États-Unis (p. 88), il n’aura pas pu parvenir à ses objectifs. En fait, un des leitmotive du livre est que personne, à ce jour, n’a modifié profondément la nature raciste de ce pays.

Si Robinson n’a pas obtenu ce qu’il revendiquait, Peter Dreier, dans le plus long chapitre de l’ouvrage, «The First Famous Jock for Justice», rappelle combien d’athlètes ont, à sa suite, mené un combat politique : Billie Jean King, Megan Rapinoe, Curt Flood, Colin Kaepernick, plusieurs autres encore. Ils sont ses émules, mais aucun ne l’a surpassé dans ses luttes sociales : «Robinson set the stage for other athletes to speak out, but no other professional athlete, before or since, has been so deeply involved in social change movements» (p. 136).

Une réflexion comme celle de Dreier permet de réfléchir à des questions peu abordées jusqu’à maintenant par les spécialistes, par exemple le rôle de modèle de Robinson pour les athlètes féminines (Amira Rose Davis). Dans le dernier texte de l’ouvrage, en contrepoint à celui de Davis, Adam Amel Rogers souligne combien la recherche par la communauté LGBTQ du «gay Jackie Robinson» est vouée à l’échec : c’est mettre la barre beaucoup trop haut («an unrealistic standard of excellence», p. 200).

La contribution la plus forte de 42 Today est toutefois la première. Dans «The Owner», Howard Bryant oppose deux façons de défendre les droits des Noirs aux États-Unis. Beaucoup prônent l’«advancement»; ils espèrent que ces droits seront progressivement reconnus par l’ensemble de la population. Jackie Robinson pensait exactement le contraire : selon sa logique («ownership»), il était un Américain comme les autres, avec les mêmes droits et les mêmes responsabilités. Il n’attendait pas que quelqu’un lui accorde quoi que ce soit. Ce patriote, parfois conservateur, parfois progressiste, était chez lui aux États-Unis, et il n’a cessé de le clamer.

Cette façon de penser n’était certainement pas la plus facile à défendre, mais c’était la sienne et il n’a jamais hésiter à l’affirmer. Son principal héritage n’est-il pas là ?

 

Référence

Long, Michael G. (édit.), 42 Today. Jackie Robinson and His Legacy, New York, New York University Press, A Washington Mews Book, 2021, xiv/239 p. Ill. Foreword by Ken Burns, Sarah Burns, and David McMahon. Afterword by Kevin Merida.

Curiosité sportivo-épistolaire du jour

L’Oreille tendue est épistologue : elle s’intéresse à toutes les formes de la lettre, notamment à la carte postale.

L’Oreille tendue travaille aussi sur les représentations culturelles du sport, particulièrement sur celles de Maurice Richard.

L’Oreille tendue a donc réfléchi aux correspondances des sportifs, par exemple à celles d’Andre Agassi et de Jean Béliveau.

Ce matin, elle découvre ceci, sur eBay : une carte postale de Maurice Richard à sa femme, envoyée de Spokane en 1961.

Carte postale de Maurice Richard à sa femme, Spokane, Washington, 1961, recto

Carte postale de Maurice Richard à sa femme, Spokane, Washington, 1961, verso

Tout est dans tout, et réciproquement, comme le disait si justement le journaliste sportif Jean Dion.

 

Références

Melançon, Benoît, «Le cabinet des curiosités épistolaires. Le courrier des sportifs», Épistolaire. Revue de l’AIRE (Association interdisciplinaire de recherche sur l’épistolaire, Paris), 33, 2007, p. 279-283; repris, sous le titre «Sportifs épistolaires», dans Écrire au pape et au Père Noël. Cabinet de curiosités épistolaires, Montréal, Del Busso éditeur, 2011, p. 81-89. [Sur la correspondance des sportifs]

Melançon, Benoît, «Le cabinet des curiosités épistolaires», Épistolaire. Revue de l’AIRE (Association interdisciplinaire de recherche sur l’épistolaire, Paris), 43, 2017, p. 171-173. [Sur la carte postale à l’ère du numérique] [PDF] [PDF]

Benoît Melançon, Écrire au pape et au Père Noël, 2011, couverture

La clinique des phrases (108)

La clinique des phrases, Charles Malo Melançon, logo, 2020

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit la quatrième de couverture d’un livre récent :

Après une carrière de 35 ans, au cœur du vestiaire du Tricolore, Pierre Gervais a été un témoin privilégié de nombreux moments qui ont ponctué l’histoire de nos Glorieux.

(«Tricolore» ? «Glorieux» ? Cela désigne l’équipe des Canadiens de Montréal — c’est du hockey et, donc, de la langue de puck.)

On peut légitimement penser que ledit Pierre Gervais a surtout été un «témoin privilégié» du temps où il travaillait «au cœur du vestiaire du Tricolore», et non pas «après» sa carrière. De même la virgule entre «ans» et «au» est évidemment inutile.

Bref :

Durant une carrière de 35 ans au cœur du vestiaire du Tricolore, Pierre Gervais a été un témoin privilégié de nombreux moments qui ont ponctué l’histoire de nos Glorieux.

À votre service.

P.-S.—Le livre où apparaît cette phrase bancale fait partie du catalogue d’une nouvelle maison d’édition. Ce n’est pas la seule chose qui mériterait d’être corrigée : appositions mal ponctuées, constructions fautives, caractères italiques jetés au petit bonheur la chance, personnages nommés par leur seul prénom avant d’être présentés, etc. Ne s’improvise pas éditeur qui le veut.