Double titre du mardi

Du cochon et de la tirelire

Qui joue cochon, au Québec, ne respecte pas les règles. Par exemple, Brad Marchand, des Bruins de Boston — c’est du hockey —, est la quintessence du joueur cochon.

Dans les échanges internationaux entre la Chine et le Canada, ça joue dur ces jours-ci, notamment en matière de commerce du porc. La Chine ne respecterait pas les règles du jeu, d’où le titre suivant, tiré de la Presse+ du 5 mai 2019 : «La Chine joue “cochon”. Les représailles chinoises contre les exportations de porc canadien démontrent clairement la frustration de Pékin envers Ottawa.»

Joli.

 

[Complément du 8 février 2023]

Dans une manchette du jour, la Presse+ laisse tomber les guillemets : «Ça joue cochon dans le porc.»

Accouplements 133

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Je hais le hockey : deux couvertures de livre

Tant de haine. Pourquoi ?

 

Références

Barcelo, François, J’haïs le hockey. Roman, Montréal, Coups de tête, coll. «Roman noir», 45, 2011, 111 p.

Bertschy, Pascal, Je hais le hockey, Genève, Slatkine, 2016, 248 p.

Autopromotion 423

Affiche de la 24e édition du Colloque interuniversitaire en études littéraires (CIEL)

La 24e édition du Colloque interuniversitaire en études littéraires — CIEL XXIV, pour parler la langue du Super Bowl — se tiendra le 1er mai à l’Université de Montréal. L’Oreille tendue fait partie du comité d’organisation. Ci-dessous, le programme.

Université de Montréal
Pavillon Lionel-Groulx
Local C-8141 (salle du CRILCQ)

 

9 h — Accueil

 

Première séance : Renversements de pouvoir
Présidence : Émilie Bauduin (Université du Québec à Montréal)

9 h 15 — Mélodie Drouin : «Penser l’horizontalité des oppressions : les stratégies narratives performatives et politiques d’Édouard Louis»

9 h 35 — Catherine Fortin : «L’écriture de l’abjection comme un joyeux sabbat»

9 h 55— Discussion

 

10 h 15 — Pause

 

Deuxième séance : Questions de genre
Présidence : Jolianne Bourgeois (Université McGill)

10 h 30 — Fabrice C. Bergeron : «Barbey d’Aurevilly contre Eugène Poitou. L’œuvre de Balzac au centre d’une querelle journalistique»

10 h 50 — Virginie Turcot : «La polygénéricité de la Vengeance Nostre Seigneur : de la chanson de geste au récit hagiographique»

11 h 10 — Discussion

 

11 h 30 — Dîner

 

Troisième séance : L’écriture du deuil
Présidence : Eugénie Matthey-Jonais (Université de Montréal)

13 h — Élise Achille-Sautrelle : «L’écriture du deuil dans l’œuvre diaristique et poétique de Simone Routier»

13 h 20 — Sophie Marcotte : «Le rôle de l’imagination dans l’écriture post-mémorielle»

13 h 40 — Discussion

 

14 h — Pause

 

Quatrième séance : Lieux et littérature
Présidence : Éric Debacq (Université de Montréal)

14 h 20 — Alexandre Jutras : «Entre la tchén’ssâ et le livre»

14 h 40 — Maxime Leblond : «Sources thermales et sources livresques — la description des bains de Bade chez Le Pogge, Montaigne, Münster et Lescarbot»

15 h — Discussion

 

15 h 30 — Pot de fin de colloque

La clinique des phrases (ii)

La clinique des phrases, logo, 2020, Charles Malo Melançon

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit la légende suivante :

Il s’agissait de la première victoire à Durban depuis 2004 pour le club australien [les Reds de Queensland] qui est de passage sur le continent africain dans le cadre du tournoi Super Rugby qui s’y déroule.

Ce «qui s’y déroule», qui redouble «à Durban» ou bien «sur le continent africain» (ce n’est pas clair), n’est-il pas pléonastique ?

Simplifions (sans toutefois parvenir à lever le mystère géographique) :

Il s’agissait de la première victoire à Durban depuis 2004 pour le club australien [les Reds de Queensland] qui est de passage sur le continent africain dans le cadre du tournoi Super Rugby.

À votre service.

Chanter Jacques Plante

Jacques Plante (1929-1986) a été gardien de but dans la Ligue nationale de hockey, notamment pour les Canadiens de Montréal. Il n’a pas inventé le masque pour les gardiens, mais il est celui qui a fait le plus pour le rendre obligatoire. (Pour un portrait de Plante en lecteur, vous pouvez aller de ce côté.)

On l’a assez peu chanté en français. En 1954, La famille Soucy, dans «Le club de hockey Canadien», loue le «grand Plante» : «Pour un gardien d’but c’en est un.» Six ans plus tard, Oswald («Les sports») lui recommande le calme : «Fais pas le fou Ti-Jacques Plante.» André Brazeau («Ti-Guy», 2002), Mes Aïeux («Le fantôme du Forum», 2008) et Loco Locass («Le but», 2009) jettent son nom au milieu d’une théorie de grands joueurs du passé.

Ogden Ridjanovic — à la scène : Robert Nelson — vient de lancer Nul n’est roé en son royaume, album contenant la pièce «Jacques Plante». 

Il y a des jours où l’Oreille tendue pense avoir l’oreille. Aujourd’hui n’en est pas un. (Paroles ici.)

P.-S.—L’ancien entraîneur des Canadiens Jacques Demers a droit à sa chanson sur le même album. (Paroles .)

P.-P.-S.—Le groupe Rheostatics, dans «The Ballad of Wendel Clark», un an après la mort du cerbère, rapporte une entrevue de Clark avec Ken Hodge : «He said that he was confident and keen / He said that Jacques Plante didn’t die / So all of us could glide / He said that hard work is the ethic of the free.» Leçon morale : le travail («hard work») libère («free»).

P.-P.-P.-S.—L’Oreille a déjà publié un article savant sur la place des Canadiens de Montréal dans la chanson québécoise francophone : Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751