«Quand je passe, j’essaie de rétablir un peu d’ordre dans son esprit et dans sa maison, je fais la chasse aux objets manquants et aux papiers nécessaires à son hébergement car la situation ne peut s’éterniser.»
Philippe Didion, Notules dominicales de culture domestique, 26 février 2023.
Soit la phrase suivante, tirée de la Presse+ du jour : «De nouvelles tactiques, comme la multiplication des releveurs, ont ralenti le rythme du jeu. Mais le vrai coupable, c’est le tataouinage.»
Elle demande deux explications.
Les tactiques dont il est question sont celles des joueurs de baseball. Elles ont pour effet d’allonger indûment les matchs. La direction des ligues majeures vient d’imposer de nouvelles règles pour y mettre fin.
Le tataouinage, dans le français populaire du Québec, désigne le fait de prendre trop de temps, de ralentir une action, de perdre et de faire perdre son temps. Pierre Corbeil parle de «complication inutile» (p. 37); Léandre Bergeron, de «niaisage» (p. 481).
À votre service.
P.-S.—Oui, on peut dire des personnes qui tataouinent qu’elles brettent.
«Par fidélité envers ses déceptions d’enfance, Gabriela a souhaité devenir architecte, continuant de se traîner sur cette voie souffrante où l’imagination volante et libre rencontre la concrétude du dessin, les limites des matériaux et des capacités humaines» (p. 51).
«“le Capital [de Marx] épuise trois choses : la nature, la force de travail et mes nerfs”» (p. 64).
«Dina sait qu’elle fait plaisir à son amie en lui donnant accès à un monde qu’elles ont fantasmé adolescentes et que Dina a fini par gagner à force d’efforts, en fabriquant des puces électroniques, des connecteurs mémoriels et sa propre chance» (p. 74).
«De longues larmes de gratitude et de vin blanc roulent sur ses joues» (p. 85).
«Pourtant, malgré la buée méphitique et l’odeur pestilentielle qui embrumaient constamment le bâtiment, les latrines du Petit Camp étaient un endroit convivial, une sorte de refuge où retrouver des compatriotes, des copains de quartier ou de maquis : un lieu où échanger des nouvelles, quelques brins de tabac, des souvenirs, des rires, un peu d’espoir : de la vie, en somme.»