L’ascenseur du laitier

C’était hier. L’Oreille tendue était dans l’ascenseur (rappel : mot masculin). Les voyageurs y montaient un par un, chacun en route pour un étage différent. Il y aurait donc plusieurs arrêts.

Une expression lui est alors revenue : run (à prononcer ronne) de lait. Au Québec, qui fait une run de lait, tels les laitiers livrant à domicile, s’arrête continuellement, puis repart. Il ne doit pas être pressé.

Combien de temps cette expression restera-t-elle compréhensible ? L’est-elle encore ?

 

[Complément du 5 janvier 2016]

La run n’est pas que de lait : «Pendant des années, j’ai utilisé les sous amassés grâce à ma ronne de journal dominicale pour acheter à la tabagie d’Arvida [les] briques [de Stephen King] de plus en plus grosses et aux couvertures affreuses», écrit Samuel Archibald («Dialogues américains», p. 19).

 

Référence

Archibald, Samuel, «Dialogues américains», l’Inconvénient, 63, hiver 2015-2016, p. 19-22. https://id.erudit.org/iderudit/80603ac

CC BY-NC 4.0 Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.

4 réponses sur “L’ascenseur du laitier”

  1. Je ne m’inquiéterais pas trop: l’expression « bécosse » a bien survécu.
    Chez certains programmeurs (je ne voudrais pas généraliser), j’ai entendu l’expression « run de lait » pour désigner le fait d’éplucher toute la documentation d’une librairie, élément par élément, afin de comprendre le fonctionnement des objets, méthodes et fonctions la constituant.

      1. Ah, je n’avais pas fait ce lien ! Malheureusement pas, je crois ; on dira plutôt, simplement, « exécuter le programme » (mais pas « runner le script »).

      2. Lorsque j’étais enfant, un laitier livrait le lait, la crème et peut-être même le fromage cottage à la maison. Il courait. En déposant ses pintes et demiards de verre dans un panier de métal, en transportant sa charge du camion jusqu’à la porte arrière de la maison, en frappant à la porte, en nous saluant – une Export et le sourire chaleureux aux lèvres, sa bourse de cuir patinée remplie de billets et de pièces de monnaie qui sonnaient au rythme de ses mouvements –, en nous laissant notre commande, en prenant l’argent et en nous rendant la monnaie, en nous re-saluant, en retournant vers son camion, en jetant son panier derrière son siège qu’il enfourchait pour mieux repartir vers le prochain client. Beau temps mauvais temps.
        To run. La run de lait : un déplacement rapide marqué par des arrêt fréquents. Rien d’une balade à la campagne.

Laissez un commentaire svp