Ce n’est peut-être pas le titre du siècle

 

En 1967, le général de Gaulle, du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, lance son «Vive le Québec libre !»

De libre à livre, il n’y a qu’un pas, d’où «Vive le Québec livres !»

C’est le titre du dossier qui paraît aujourd’hui dans le Monde des livres.

On le trouvait déjà en 1981 (Lire), en 1982 (le Point), en 1996 (Ma cavale au Canada), en 1999 (l’Express), en 2000 (Paris), en 2013 (Villa Marguerite-Yourcenar), en 2015 (Presses académiques francophones) et en 2018 (Zurich).

Faudrait-il envisager un (autre) moratoire ?

 

[Complément du 14 avril 2024]

Dans Libération de vendredi dernier… (Cela permet à l’Oreille tendue de mesurer l’influence de ses propositions de moratoire.)

«Vive le Québec livre !», Libération, une, 12 avril 2024

L’oreille tendue de… Julia Deck

Julia Deck, Monument national, 2022, couverture

«Geoffrey téléconférençait sur Zoom, il n’avait pas entendu. Sophie répéta. Il finit par tendre une oreille, la supposa toujours mal portante, car quelle femme dans son bon sens renoncerait aux avantages du nom et de la fortune pour une vie de divorcée ? Sophie considéra l’argenterie, la véranda sur le parc, reconnut qu’il y avait de la logique dans ce raisonnement.»

Julia Deck, Monument national. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2022, 204 p., p. 140-141.

Accouplements 181

Julia Deck, Monument national, 2022, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Comment fait-on pour vivre entre deux continents ?

Deck, Julia, Monument national. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2022, 204 p.

«Ambre avait grandi entre la Côte d’Azur et la Martinique, ainsi qu’on dit des privilégiés qui ont plusieurs ports d’attache, comme s’il était possible de vivre au milieu de l’océan» (p. 28).

Michel Tremblay, entretien avec l’Oreille tendue, Université de Montréal, 22 mai 2018 (à 47 minutes 30 secondes).

«C’était un film qui n’s’adressait à personne. Personne au monde n’avait parlé cette langue-là. Les Français n’ont jamais parlé comme ça, les Québécois n’ont jamais parlé comme ça. Les Américains ont une expression que j’aime beaucoup, quand c’est un anglais comme ça qui est entre l’Angleterre et les États-Unis, ils appellent ça le Mid-Atlantic English, l’anglais parlé au milieu de l’Atlantique. Et dans Caïn [film de Pierre Patry, 1965], c’était du Mid-Atlantic French. C’était un français que personne… Si tu tournes un film dans une langue que personne n’a jamais parlée au monde, ben qui c’est qui va aimer ça, qui est-ce qui va pouvoir apprécier ? Ça parle pas comme eux, pis personne a jamais parlé comme ça. Alors, c’est à partir de ça, ç’a été le moment déclencheur peut-être le plus important de ma vie.»