(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Numérologie littéraire.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Numérologie littéraire.
A la « une » du « Monde des livres », cette semaine : vive le Québec livres ! Le bouillonnant printemps littéraire de la Belle Province s’impose aussi en France.
Avec, notamment, en « une », la critique de « Mille secrets mille dangers », d’Alain Farah. https://t.co/ChTvSNJf1d— Le Monde des livres (@MondedesLivres) March 24, 2022
En 1967, le général de Gaulle, du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, lance son «Vive le Québec libre !»
De libre à livre, il n’y a qu’un pas, d’où «Vive le Québec livres !»
C’est le titre du dossier qui paraît aujourd’hui dans le Monde des livres.
On le trouvait déjà en 1981 (Lire), en 1982 (le Point), en 1996 (Ma cavale au Canada), en 1999 (l’Express), en 2000 (Paris), en 2013 (Villa Marguerite-Yourcenar), en 2015 (Presses académiques francophones) et en 2018 (Zurich).
Faudrait-il envisager un (autre) moratoire ?
[Complément du 14 avril 2024]
Dans Libération de vendredi dernier… (Cela permet à l’Oreille tendue de mesurer l’influence de ses propositions de moratoire.)
«À l’abri dans l’habitacle et le secret du soir, elles s’embrassaient, elles faisaient parfois l’amour, mais surtout, elles parlaient.»
Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], Héroïne. Roman. Chroniques de la place carrée. II, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 03, 2022, 350 p., p. 88.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Geoffrey téléconférençait sur Zoom, il n’avait pas entendu. Sophie répéta. Il finit par tendre une oreille, la supposa toujours mal portante, car quelle femme dans son bon sens renoncerait aux avantages du nom et de la fortune pour une vie de divorcée ? Sophie considéra l’argenterie, la véranda sur le parc, reconnut qu’il y avait de la logique dans ce raisonnement.»
Julia Deck, Monument national. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2022, 204 p., p. 140-141.
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Comment fait-on pour vivre entre deux continents ?
Deck, Julia, Monument national. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2022, 204 p.
«Ambre avait grandi entre la Côte d’Azur et la Martinique, ainsi qu’on dit des privilégiés qui ont plusieurs ports d’attache, comme s’il était possible de vivre au milieu de l’océan» (p. 28).
Michel Tremblay, entretien avec l’Oreille tendue, Université de Montréal, 22 mai 2018 (à 47 minutes 30 secondes).
«C’était un film qui n’s’adressait à personne. Personne au monde n’avait parlé cette langue-là. Les Français n’ont jamais parlé comme ça, les Québécois n’ont jamais parlé comme ça. Les Américains ont une expression que j’aime beaucoup, quand c’est un anglais comme ça qui est entre l’Angleterre et les États-Unis, ils appellent ça le Mid-Atlantic English, l’anglais parlé au milieu de l’Atlantique. Et dans Caïn [film de Pierre Patry, 1965], c’était du Mid-Atlantic French. C’était un français que personne… Si tu tournes un film dans une langue que personne n’a jamais parlée au monde, ben qui c’est qui va aimer ça, qui est-ce qui va pouvoir apprécier ? Ça parle pas comme eux, pis personne a jamais parlé comme ça. Alors, c’est à partir de ça, ç’a été le moment déclencheur peut-être le plus important de ma vie.»