L’oreille tendue de… Arnaud Maïsetti

Arnaud Maïsetti, Saint-Just & des poussières, 2021, couverture

«La scène est atroce : l’Incorruptible devant la porte fermée de la prison exige qu’on lui ouvre, supplie qu’on le laisse croupir au-dedans des entrailles de la loi — refuse d’appeler aux armes contre la Convention sacrée. De force, on l’oblige à être libre, à être émeutier lui qui n’aspirait qu’au martyre, unique voie à ses yeux pour l’emporter. On hésite longtemps, on ne sait que faire, le garder, le libérer, le sauver pour le perdre : tout est renversé. La nuit est si noire. On tend l’oreille alors. Il est huit heures du soir : le tocsin sonne à l’Hôtel de Ville — la Commune appelle à l’Insurrection.»

Arnaud Maïsetti, Saint-Just & des poussières, Bordeaux, L’arbre vengeur, 2021, 327 p., p. 312-313.

Ce n’est peut-être pas le titre du siècle

 

En 1967, le général de Gaulle, du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, lance son «Vive le Québec libre !»

De libre à livre, il n’y a qu’un pas, d’où «Vive le Québec livres !»

C’est le titre du dossier qui paraît aujourd’hui dans le Monde des livres.

On le trouvait déjà en 1981 (Lire), en 1982 (le Point), en 1996 (Ma cavale au Canada), en 1999 (l’Express), en 2000 (Paris), en 2013 (Villa Marguerite-Yourcenar), en 2015 (Presses académiques francophones) et en 2018 (Zurich).

Faudrait-il envisager un (autre) moratoire ?

 

[Complément du 14 avril 2024]

Dans Libération de vendredi dernier… (Cela permet à l’Oreille tendue de mesurer l’influence de ses propositions de moratoire.)

«Vive le Québec livre !», Libération, une, 12 avril 2024