Perdre connaissance est à la portée de tout le monde.
Perdre sans connaissance ou venir sans connaissance ne semble guère se pratiquer que dans le français populaire du Québec.
«J’me sus promenée dans le quartier, j’ai été faire ma commande chez Provost. Monsieur Provost a failli perdre sans connaissance quand y m’a vue arriver !» (Survivre ! Survivre !, p. 1204)
«elle venait sans connaissance quand il se paquetait de même» (la Bête creuse, p. 652).
Dans certains cas, la perte de connaissance peut aller jusqu’à l’inconscience. Dans d’autres, comme dans la citation de la Bête creuse, sans connaissance n’est là que marquer l’ébahissement. Autre exemple :
«Quelque chose s’écroule. On est le 25 décembre. Zoey a oublié que c’est le jour où ses parents se l’échangent, le jour où il passe d’une famille à l’autre. Émie est sans connaissance, Zoey est distrait, toujours mêlé dans son horaire. Ils avaient des plans pour l’après-midi, pour la soirée, pour le lendemain…» (les Sentiers de neige, p. 224)
À votre service.
P.-S.—On ne confondra pas cette connaissance-là avec cette connaissance-ci.
Illustration : Sarah Bernhardt dans la Dame aux camélias (1912). Source : imdb.
Références
Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.
Lambert, Kev, les Sentiers de neige. Conte d’hiver, Montréal, Héliotrope, 2024, 412 p.
Tremblay, Michel, Survivre ! Survivre !, dans la Diaspora des Desrosiers, préface de Pierre Filion, Montréal et Arles, Leméac et Actes sud, coll. «Thesaurus», 2017, 1393 p., p. 1101-1251. Édition originale : 2014.