«Ignorant de ce qui se passait à l’étage, l’inspecteur Mordaunt achevait d’interroger le professeur Lalla-Poor :
“Ne vous croyez pas obligé de répondre à cette question, professeur. J’aimerais cependant apprendre de quelle contrée de l’Inde vous êtes originaire ?”
Le prestidigitateur répondit sans hésiter :
“De Sirsa, naturellement.
— Sirsa… Dans le Bengale ?
— Le Penjab.
— Curieux ! Le major Fairchild vous aurait — selon lui — adressé la parole en penjabi et vous ne lui auriez pas donné la réplique attendue.”
Pour la première fois, un sourire entrouvrit les lèvres minces de l’Hindou :
“Je ne l’aurais naturellement pas pu, inspecteur.
— Pourquoi ?
— Bienheureux l’homme mûr sujet à l’illusion. Le cher major croit qu’il parle penjabi !»
Stanislas-André Steeman, L’assassin habite au 21, Paris, Le livre de poche, coll. «Le livre de poche policier», 1965 (1939), 192 p., p. 74.
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