Portrait de souches

Le Code Québec, 2016, couverture

Il y a quelques semaines paraissait à Montréal l’ouvrage intitulé le Code Québec. Les sept différences qui font de nous un peuple unique au monde. On notera le nous du sous-titre, qui, malgré ce que semblent croire les auteurs, ne va pas du tout de soi (voir ici).

Ne faisons pas durer le suspense : les sept «traits identitaires» (p. 221) qui définiraient «la personnalité québécoise» (quatrième de couverture), «la psyché québécoise» (p. 87, p. 223) ou l’«âme des Québécois» (p. 9) tiendraient dans les mots heureux, consensuel, détaché, victime, villageois, créatif et fier.

Le choix de ces mots et les liaisons qui les unissent sont le fruit d’un travail dont il est répété à plusieurs reprises qu’il est «objectif et scientifique» (p. 237). Histoire d’arrêter leurs choix, les auteurs se seraient notamment appuyés sur une approche relevant de la «sémiométrie» ou de la «sémiologie» (les deux mots sont utilisés indistinctement, alors qu’ils ne renvoient pourtant pas à la même chose).

Le ton de l’ouvrage est nationaliste et triomphaliste, l’hyperbole (notamment autopublicitaire chez Jean-Marc Léger) règne, les lieux communs ne manquent pas, les jugements sont tranchants, particulièrement dans le septième chapitre, «Victime. La peur de l’échec» (en économie, les Québécois ne fonceraient pas assez), plus proche de l’éditorial que de l’analyse. C’est sur un plan différent que l’Oreille voudrait livrer quatre brèves remarques.

Il est difficile de s’affirmer scientifique et, dans le même temps, de parler de la «langue québécoise» (p. 39, p. 93) — cette chose n’existe pas —, pire : en appuyant sa démonstration sur les propos de Denise Bombardier (les auteurs ont un faible pour les commentateurs du Journal de Montréal). Cela n’est pas sérieux.

Ça ne va pas mieux quand il s’agit de comparer le Québec à la France ou aux États-Unis. Ce qui concerne le Québec est appuyé sur des données de toutes sortes; on sera d’accord ou pas, mais elles sont accessibles. Pour la France ou les États-Unis, rien de tel. On se contente d’impressions et de clichés. Sur quoi une phrase comme «Les gens de Québec sont tout simplement plus français que les Français eux-mêmes» (p. 156) peut-elle s’appuyer ? On ne le saura pas.

Le problème est le même quand Léger, Nantel et Duhamel ajoutent aux résultats de leurs enquêtes des bribes d’entretiens. On tombe alors dans des propos de tribunes téléphoniques ou de tavernes :

Plusieurs des personnes que nous avons interviewées ont souligné le détachement des Québécois face à leur réussite ou à leur accomplissement. «L’effort à l’école a disparu et les parents s’en lavent trop souvent les mains», soutient l’animateur de radio Gilles Parent, du 99,3 FM à Québec. Le professeur Jean-Jacques Stréliski parle quant à lui de manque d’ambition, de défaitisme, voire de fatalisme (p. 96).

En quoi ce genre d’opinions peut-il nourrir la réflexion ?

On notera pour terminer que la conception de la culture de l’ouvrage renvoie essentiellement à la culture populaire (festival, chanson, télévision, humour, jeu vidéo, cirque) ou folklorique (Fred Pellerin). La peinture (inexistante), la musique sérieuse et le théâtre (ramenés à Yannick Nézet-Séguin et à Robert Lepage), rien de cela ne ferait partie de l’identité québécoise. Pour avoir droit de cité dans le Code Québec, les créateurs doivent être des vedettes, si possible encensées à l’étranger, et attirer les foules. Le cas de la littérature est révélateur : Pierre Vadeboncoeur est cité, mais comme «avocat syndicaliste et écrivain québécois» (p. 93); Alice Parizeau est «auteure et femme de l’ancien premier ministre Jacques Parizeau» (p. 209). Si on compte le poète Gaston Miron (p. 209), cela fait trois écrivains.

Née native, l’Oreille tendue ne se reconnaît guère dans le portrait brossé par Jean-Marc Léger, Jacques Nantel et Pierre Duhamel, ce qui n’a aucune importance. Il est vrai qu’elle n’a pas d’âme.

P.-S. — Si on se fie aux illustrations de l’ouvrage, l’«Homo quebecensis» (p. 11, p. 23), homme ou femme, est blanc. De souche, bref.

P.-P.-S. — Des hyperboles ? Deux exemples : Céline Dion est «la plus grande interprète francophone de tous les temps» (p. 174); «Il n’y a pas un Québécois qui ne soit pas fier de voir un Aldo là où s’y attendait le moins» (p. 212) — Cher Jacques Nantel, l’Oreille peut vous en nommer quelques-uns.

P.-P.-P.-S. de pion. — Utiliser «versus», parfois plusieurs fois par page ? L’Office québécois de la langue française et l’Oreille itou sont contre. La construction «pourquoi sommes-nous si semblables et si différents de nos compatriotes canadiens ?» (p. 19) ? Non. Confondre mise à jour et mise au jour (p. 19) ? Non. Les Québécois sont «épicuriens» (p. 35, p. 58, p. 66) ? Non. Quitter sans complément d’objet direct (p. 104, p. 107, p. 150) ? Non. Du jargon comme «il a créé Coveo, qui conçoit des engins de consolidation de l’information destinée aux entreprises» (p. 154) ? Non. Internet date du début des années 1990 (p. 185) ? Non. La «génération silencieuse», «née entre 1925 et 1945», «s’est urbanisée» (p. 223) ? Non, le Québec était déjà majoritairement urbain dès le recensement de 1921. «Imager» ? Non (p. 236).

 

Référence

Léger, Jean-Marc, Jacques Nantel et Pierre Duhamel, le Code Québec. Les sept différences qui font de nous un peuple unique au monde, Montréal, Éditions de L’Homme, 2016, 237 p. Ill.

Le nombre et la structure

Mahigan Lepage, Big bang city, 2016, couverture

«On fait comment, maintenant, pour raconter la ville ?»

À un bout du spectre : le nombre. À l’autre : la structure. Voilà la grille d’interprétation que propose Mahigan Lepage dans Big bang city. Voyages en mégapoles d’Asie (2016) : «Toute hyperville alterne sans cesse entre l’éclatement du nombre et les ressaisies de la structure.» De quatre voyages, entre mai et décembre 2013, Lepage a rapporté des «voyagécrits» de huit villes, ces «immensités urbaines de l’Asie en explosion» : Manille, Jakarta, Beijing, Shanghai, Kolkata, Delhi, Mumbai, Bangkok (plus un «hapax», Hong-Kong, «devenue structure tout en conservant le nombre»). Il ne se contente pas de les décrire; il essaie de «mettre du sens là-dedans». Ces mégapoles ne sont pas interchangeables et chacune a son propre rapport à l’espace et au temps : «Oui, dans les différents degrés du spectre, Beijing se rapproche bien plus du pôle “structure” que Jakarta.»

La «ville nombre» n’a plus grand-chose à voir avec la ville que la littérature a mise en texte depuis le XIXe siècle, par exemple chez Baudelaire. Le flâneur, ce personnage fondamental des villes occidentales modernes, n’y a plus de place : «Non, ce ne sont pas des villes où flâner.» La foule a changé de nature : «Le nombre, c’est la foule une fois qu’elle a été fragmentée, morcelée, séparée en individus ou en groupes combatifs, indifférents, impersonnels.» En «ville nombre», les transports sont ardus : on ne sait pas toujours comment aller d’un point à un autre; on ne trouve pas de centre. La coupure entre le dedans et le dehors n’y est pas nette, d’où l’importance de ce qui se passe sur les trottoirs : «Constante des villes nombres : le dedans se reporte au dehors. La langue anglaise a cette juxtaposition qui dit tout : inside out.» «Dans le dense du nombre», les principes d’organisation — si tant est qu’ils existent — sont difficiles à saisir, et encore plus pour un voyageur : «Je ne sais pas. On ne sait rien»; «Je ne comprends pas cette urbanité. De toute façon, je ne suis pas censé être ici.» Démesurée, plastique, accumulative, proliférante, la mégapole asiatique est «emplissement» : «Toute parcelle de territoire non revendiquée, le nombre l’investit. Il a horreur du vide.» Se pose alors une question récurrente : comment dire ?

Ces récits de voyage ont d’abord eu une existence numérique, sous forme de «carnet Web». Il s’agissait d’écrire et de publier au fur et à mesure des «explorations», de pratiquer, de café en hôtel, une «écriture numérique nomade», de donner à lire, aussitôt perçu, «l’extraordinaire urbain». Point de tourisme durant ce «voyage connecté» : «Voyager est épuisant. Écrire aussi.» Lui qui fait partie des «êtres du dedans», Mahigan Lepage est allé voir dehors, dans des conditions difficiles, souvent contre lui-même : «À moi aussi, elles font peur, les villes. C’est même pour ça que j’y viens»; «C’est tout le défi, justement : surmonter la peur qui nous prend à l’abord de ces villes. Y séjourner encore, y séjourner seulement, et l’écriture devrait bien venir, au jour le jour…» Cela a été difficile : «Chaque jour, s’acharner à arracher un texte au béton»; «Jour après jour, chercher les mots, une forme. Avancer à tâtons. Peu à peu, des lignes de sens prennent forme.» Il a fallu lutter :

Chaque fois que j’arrive dans une nouvelle mégapole, ça ne manque pas : l’angoisse. Ça, qui gruge la santé. Les premiers jours, je me sens complètement dépassé. Il y a l’énormité de la ville. Il y a mon extrême insuffisance devant l’incommensurable. Je ne sais pas ce que je vais écrire, par quel bout je vais bien pouvoir prendre le réel. Je me sens muet, incapable de rien.

Le «corps-à-corps avec le monstre» est une épreuve à raconter en temps réel, flux d’écriture inscrit dans le flux urbain, avant d’en faire un livre, ce livre, à la fois livre numérique et livre papier. «Et l’écriture quotidienne : une discipline. Une discipline de combat.»

L’Oreille tendue, pour des raisons familiales, a séjourné deux fois, pour un total de six semaines, à Bangkok. Elle en a tiré un petit livre en 2009. Le Krungthep de Mahigan Lepage — «Je préfère employer les noms de ville rénovés» — est aussi le sien. Les voyages nous ramènent toujours à nous-mêmes et à «nos villes».

 

[Complément du 21 octobre 2017]

Le livre a paru récemment à Montréal, chez Leméac, accompagné d’un épilogue inédit.

 

Références

Lepage, Mahigan, Big bang city. Voyages en mégapoles d’Asie, publie.net, coll. «La machine ronde», 2016. L’édition numérique contient des photos et des vidéos. Préface de Sébastien Ménard.

Melançon, Benoît, Bangkok. Notes de voyage, Montréal, Del Busso éditeur, coll. «Passeport», 2009, 62 p. Quinze photographies en noir et blanc.

Autopromotion 264

Benoît Melançon, l’Oreille tendue, 2016, couverture

Le plus récent livre de l’Oreille tendue, chez Del Busso éditeur, arrive en librairie cette semaine :

Melançon, Benoît, l’Oreille tendue, Montréal, Del Busso éditeur, 2016, 411 p. ISBN : 978-2-923792-99-6. (27,95 $ CAN)

Sa bande-annonce

Sa présentation

Sa quatrième de couverture

Essayiste, professeur et éditeur, Benoît Melançon est l’auteur de plusieurs livres remarqués : Les yeux de Maurice Richard (2006); Écrire au pape et au Père Noël (2011); Langue de puck (2014); Le niveau baisse ! (2015). En 2012, il recevait du gouvernement du Québec sa plus haute distinction en matière de qualité et de rayonnement de la langue française, le prix Georges-Émile-Lapalme.

L’Oreille tendue reprend 300 textes publiés sur son blogue.

Avoir l’oreille tendue…

…c’est se souvenir que son grand-père disait slices pour sandwichs.

…c’est regarder, sourire en coin, le plombier qui déplore la problématique de son tuyau.

…c’est réentendre une chanson où il était question des djos de Ginette.

…c’est retrouver intact, au détour d’un discours, un mot oublié depuis quarante ans.

…c’est lire ou regarder la télévision, crayon à la main, à la recherche du mot rare, de l’expression incongrue, de l’invention spectaculaire, du tic à la mode.

…c’est s’interroger en entendant des tournures comme passer un tapis, faire du pouce sur mon voisin, prédécéder, avoir une poignée dans le dos, être swag, se garder une petite gêne, gosser les poils de grenouille.

…c’est prendre la langue au sérieux, sans montée de lait, mais en pestant à l’occasion.

Illustration de la couverture : Samuel Cantin

Son avant-propos

L’Oreille tendue est née le 14 juin 2009. Ma vie numérique était intense depuis plusieurs années, mais, jusque-là, je n’avais pas trouvé l’approche qui me permettrait de créer un blogue.

J’ai pourtant utilisé, au fil des âges numériques, au moins quatre formats de disquettes. J’ai eu des adresses de courriel, dès la fin des années 1980, sur aol.com et sur compuserve.com, puis sur un serveur universitaire à partir de 1991. L’année suivante, de Paris, j’ai lancé une bibliographie numérique sur le XVIIIe siècle à partir d’un Minitel branché à Internet (si, si). J’ai monté mes premières pages Web, dans un éditeur de texte, presque au moment même de l’apparition d’Internet pour le grand public. J’ai publié un livre sur le courrier électronique, Sevigne@Internet, en 1996, fruit d’une conférence de l’année précédente. Le 18 mars 1997, je donnais pour la première fois une séance de cours, à l’Université de Montréal, sur «Informatique et littérature» (j’ai été reçu assez fraîchement). J’ai géré — les plus vieux se souviendront peut-être de la chose — un site gopher pendant quelques années. Bref, mes expériences numériques étaient nombreuses et anciennes, mais il m’en manquait une.

C’est en dirigeant un mémoire de maîtrise à l’Université de Montréal que j’ai découvert les deux principes qui allaient me permettre de bloguer. Ce mémoire, «Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue», ne portait pas stricto sensu sur le blogue, mais sur la transformation en livres du contenu de trois blogues québécois. Son auteur, Éric Vignola, y formulait deux hypothèses : que les blogues qui durent proposent très régulièrement de nouveaux textes; que ces blogues ont une thématique forte.

Pour moi, cette thématique serait la langue, et la périodicité, pendant plusieurs années, quotidienne. Je pouvais devenir blogueur. À ces deux principes fondateurs, un troisième s’est rapidement ajouté : un personnage y parlerait, l’Oreille tendue; ce serait moi sans être moi, l’enseigne à laquelle je logerais.

Pourquoi m’obliger à écrire tous les jours ? Au moment de lancer mon blogue, j’occupais des postes de direction dans mon université. Pour écrire autre chose que de la prose administrative, rien de tel qu’une obligation comme celle-là. (Cela va sans dire : écrire rend heureux.)

Avoir une thématique forte, en l’occurrence les questions de langue, surtout au Québec, mais pas uniquement, n’interdit pas d’aborder d’autres sujets. L’Oreille tendue parle donc aussi de sport et de culture, de politique, d’actualité, de livres.

Les pages qui suivent reprennent quelques-uns des 2797 textes publiés à ce jour sur mon blogue. Des ensembles de textes ont été complètement laissés de côté : les citations, les portraits choisis, les annonces autopromotionnelles, les entrées collées sur l’actualité, les néologismes et leurs définitions, les bibliographies, les entrées de mon dictionnaire personnel de rhétorique. Il en va de même pour ceux déjà repris sous forme de livre, dans Langue de puck. Abécédaire du hockey (2014), puis dans Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue) (2015). Le blogue est illustré; pas ce livre. En ligne, il y a des commentaires des lecteurs; point ici. L’Oreille tendue s’appuie souvent sur le Dictionnaire québécois instantané que j’ai cosigné avec Pierre Popovic (2004); quand c’est le cas, je n’ai généralement pas retenu ces textes.

Les textes conservés ont été regroupés thématiquement et, très souvent, réécrits, découpés, réorganisés, augmentés, sans que soit retenue leur date de parution initiale. Ils devraient donner une idée du contenu de L’Oreille tendue, mais sans s’y substituer. Un blogue, ce n’est pas un livre. Ce livre n’est pas mon blogue.

Benoît Melançon
31 août 2016

Sa table des matières

Autoportraits

Avoir l’oreille tendue

Brèves 01

Lubies

Scènes de la vie de famille

Jeunesse de la langue

Listes

Sacrons

Accouplements

Travaux pratiques

Images

Brèves 02

Québécismes

Figures

Tu

Langue parlée

Langues en contact

Brèves 03

Politique

Langues de bois

L’amatrice de sport

Bibliothèque linguistique

Ma cabane au Canada

Lectures d’ailleurs

Lectures d’ici

Péripéties d’une tchén’ssâ

Remerciements

Bibliographie

Un long entretien avec l’auteur

Dans les médias

«Le livre que M. Melançon lance ces jours-ci reprend les textes de son blogue qu’il a remaniés et regroupés par thèmes. Ce n’est pas un livre qu’on lit d’un trait, on le déguste plutôt à petites doses» (Nathalie Collard, la Presse+, 6 novembre 2016).

«Benoît Melançon autant vous le dire tout de suite, a l’oreille très fine. Si fine d’ailleurs qu’il détecte tous les modernismes que l’on fait entrer dans notre langage, les incongruités qui sortent de notre bouche, même celle du très visible maire de Montréal Denis Coderre. Sans être sentencieux il s’en amuse. Mais que de dérives. C’est un bouquin qui amuse énormément […]. L’oreille tendue est une fine récréation pour l’esprit» (Culturehebdo.com, novembre 2016).

«Un petit bijou de livre. Ses plus de 400 pages ne doivent pas vous faire ­remettre à ­demain sa lecture. Vous bouderez ainsi votre plaisir. Ouvrez ce livre à n’importe quelle page et je vous garantis que vous allez prendre quelques minutes pour lire au complet la rubrique sur ­laquelle vous êtes tombé par hasard. Tout est question de langue, donc d’oreille et d’écriture. Melançon relève joyeusement tous nos travers. À lire absolument avant que la situation ne devienne “problématique”. Car ce serait “malaisant au carré”» (Jacques Lanctôt, le Journal de Montréal, 10 décembre 2016).

François Bon, le Tiers livre, 12 janvier 2017, vidéo, vers la 30e minute.

«Benoît Melançon, professeur à l’université de Montréal, est un observateur constant et passionné du parler du français d’Amérique. Souvent il critique les façons de dire de ses concitoyens ; souvent il en apprécie la créativité. […] Le florilège intéressera tous les observateurs du français parlé au Québec et dans son voisinage» (Gaston Bernier, Défense de la langue française, 263, 1er trimestre 2017).

«On prend plaisir à suivre les errements linguistiques de Benoît Melançon dans ce recueil inhabituel dont le ton léger et malicieux dégage un charme certain» (Thomas Merle, France Forum, Paris, nouvelle série, 65, avril 2017, p. 107).

 

[Complément du 9 mai 2021]

Sur sa chaîne YouTube, Sébastien Bailly rendu compte de deux livres de l’Oreille tendue, Dictionnaire québécois instantané (éd. or. : 2004; éd. de poche : 2019) et l’Oreille tendue (2016). Merci, l’ami.

 

Références

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Melançon, Benoît, Épistol@rités, Saint-Cyr-sur-Loire, publie.net, coll. «Washing Machine», 2013. Édition numérique. Recueil de trois textes : Sevigne@Internet. Remarques sur le courrier électronique et la lettre (1996), «Postface inédite : Quinze ans plus tard» (2011) et «Épistol@rités, d’aujourd’hui à hier» (2011). http://www.publie.net/fr/ebook/9782814506602/epistol@rites

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Melançon, Benoît, l’Oreille tendue, Montréal, Del Busso éditeur, 2016, 411 p.

Vignola, Éric, «Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue», Montréal, Université de Montréal, mémoire de maîtrise, juillet 2009, x/114 p. https://doi.org/1866/3754

Des nouvelles de l’imprimerie

Benoît Melançon, l’Oreille tendue, 2016, couverture

Si tout va comme prévu, l’Oreille tendue : le livre arrivera aujourd’hui de l’imprimerie et sera en librairie au début de la semaine prochaine.

Au cours des dernières semaines, vous avez pu découvrir sa couverture (signée Samuel Cantin), sa quatrième de couverture et sa bande-annonce.

Ci-dessous, son avant-propos.

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L’Oreille tendue est née le 14 juin 2009. Ma vie numérique était intense depuis plusieurs années, mais, jusque-là, je n’avais pas trouvé l’approche qui me permettrait de créer un blogue.

J’ai pourtant utilisé, au fil des âges numériques, au moins quatre formats de disquettes. J’ai eu des adresses de courriel, dès la fin des années 1980, sur aol.com et sur compuserve.com, puis sur un serveur universitaire à partir de 1991. L’année suivante, de Paris, j’ai lancé une bibliographie numérique sur le XVIIIe siècle à partir d’un Minitel branché à Internet (si, si). J’ai monté mes premières pages Web, dans un éditeur de texte, presque au moment même de l’apparition d’Internet pour le grand public. J’ai publié un livre sur le courrier électronique, Sevigne@Internet, en 1996, fruit d’une conférence de l’année précédente. Le 18 mars 1997, je donnais pour la première fois une séance de cours, à l’Université de Montréal, sur «Informatique et littérature» (j’ai été reçu assez fraîchement). J’ai géré — les plus vieux se souviendront peut-être de la chose — un site gopher pendant quelques années. Bref, mes expériences numériques étaient nombreuses et anciennes, mais il m’en manquait une.

C’est en dirigeant un mémoire de maîtrise à l’Université de Montréal que j’ai découvert les deux principes qui allaient me permettre de bloguer. Ce mémoire, «Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue», ne portait pas stricto sensu sur le blogue, mais sur la transformation en livres du contenu de trois blogues québécois. Son auteur, Éric Vignola, y formulait deux hypothèses : que les blogues qui durent proposent très régulièrement de nouveaux textes; que ces blogues ont une thématique forte.

Pour moi, cette thématique serait la langue, et la périodicité, pendant plusieurs années, quotidienne. Je pouvais devenir blogueur. À ces deux principes fondateurs, un troisième s’est rapidement ajouté : un personnage y parlerait, l’Oreille tendue; ce serait moi sans être moi, l’enseigne à laquelle je logerais.

Pourquoi m’obliger à écrire tous les jours ? Au moment de lancer mon blogue, j’occupais des postes de direction dans mon université. Pour écrire autre chose que de la prose administrative, rien de tel qu’une obligation comme celle-là. (Cela va sans dire : écrire rend heureux.)

Avoir une thématique forte, en l’occurrence les questions de langue, surtout au Québec, mais pas uniquement, n’interdit pas d’aborder d’autres sujets. L’Oreille tendue parle donc aussi de sport et de culture, de politique, d’actualité, de livres.

Les pages qui suivent reprennent quelques-uns des 2797 textes publiés à ce jour sur mon blogue. Des ensembles de textes ont été complètement laissés de côté : les citations, les portraits choisis, les annonces autopromotionnelles, les entrées collées sur l’actualité, les néologismes et leurs définitions, les bibliographies, les entrées de mon dictionnaire personnel de rhétorique. Il en va de même pour ceux déjà repris sous forme de livre, dans Langue de puck. Abécédaire du hockey (2014), puis dans Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue) (2015). Le blogue est illustré; pas ce livre. En ligne, il y a des commentaires des lecteurs; point ici. L’Oreille tendue s’appuie souvent sur le Dictionnaire québécois instantané que j’ai cosigné avec Pierre Popovic (2004); quand c’est le cas, je n’ai généralement pas retenu ces textes.

Les textes conservés ont été regroupés thématiquement et, très souvent, réécrits, découpés, réorganisés, augmentés, sans que soit retenue leur date de parution initiale. Ils devraient donner une idée du contenu de L’Oreille tendue, mais sans s’y substituer. Un blogue, ce n’est pas un livre. Ce livre n’est pas mon blogue.

Benoît Melançon
31 août 2016

 

Références

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Melançon, Benoît, Épistol@rités, Saint-Cyr-sur-Loire, publie.net, coll. «Washing Machine», 2013. Édition numérique. Recueil de trois textes : Sevigne@Internet. Remarques sur le courrier électronique et la lettre (1996), «Postface inédite : Quinze ans plus tard» (2011) et «Épistol@rités, d’aujourd’hui à hier» (2011). http://www.publie.net/fr/ebook/9782814506602/epistol@rites

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Melançon, Benoît, l’Oreille tendue, Montréal, Del Busso éditeur, 2016, 411 p.

Vignola, Éric, «Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue», Montréal, Université de Montréal, mémoire de maîtrise, juillet 2009, x/114 p. https://doi.org/1866/3754

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