Il ne faut pas confondre faire popo et aller faire un tour chez Popo.
Merci à Luc Jodoin pour l’inspiration.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
Il ne faut pas confondre faire popo et aller faire un tour chez Popo.
Merci à Luc Jodoin pour l’inspiration.
Il y a trois lustres, l’Oreille tendue publiait un livre sur Maurice Richard — c’est du hockey. Son titre, les Yeux de Maurice Richard, visait à rappeler un lieu commun des discours sur ce joueur mythique : il aurait parlé avec son regard.
À certains moments, depuis, l’Oreille s’est demandé si son essai n’aurait pas pu s’appeler le Système pilaire de Maurice Richard. On a comparé la chevelure du Rocket à celle de Samson. On a interviewé plusieurs fois son coiffeur, Tony Bergeron, et le fils de celui-ci. On lui a confié la publicité des lotions capillaires Vitalis («My hair shapes up like a league leader after the Vitalis “60-Second Workout !”») et Grecian Formula («Paraissez aussi jeune que vous vous sentez grâce à Grecian Formula 16 en liquide ou en crème»). On lui a fait vendre des rasoirs. On a commenté la luxuriance de ses poils, semblables, disait-on, à ceux d’un ours ou d’un gorille.
Et son image a orné la réclame de la mousse à raser Williams — en espagnol : «El campeón de “hockey” Maurice Richard / Se afeita mejor con WILLIAMS / porque Williams contiene Lanolina confortante.»
Petite histoire de cette image. L’Oreille l’a achetée en ligne d’un vendeur en Amérique du Sud (en Argentine ?) au début des années 2000. Ce vendeur faisait partie de cette étrange confrérie de commerçants qui découpent des périodiques pour en vendre les publicités sans, évidemment, le moindre souci bibliographique : ni titre du périodique, ni date de publication. Bref, l’Oreille ne sait rien de l’origine de cette publicité, malgré des questions adressées au vendeur. Autre souvenir : les frais de poste avaient été au moins cinq fois plus élevés que le coût de l’image.
Se pose aussi la question de la destination de cette publicité : quel public compte-t-on séduire avec un Rocket hispanisé ? Hypothèse : les hommes du Sud des États-Unis. C’était du moins ce que pensait une Espagnole interrogée sur la provenance de la variété de langue du texte. Si quiconque a des suggestions plus précises, l’Oreille est intéressée : les commentaires ci-dessous sont ouverts.
P.-S.—Pourquoi parler de cela aujourd’hui. Parce que.
Référence
Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.
«En fait, [Denis Coderre] aurait sagement gardé les deux mains sur le volant. Ça lui aurait coûté moins cher — en contravention, en crédibilité et en amour-propre» (la Presse+, 8 novembre 2021).
«Dans le nouveau James Bond, Daniel Craig tire du gun et sa révérence» (Twitter, 8 octobre 2021).
«Ses écrits suivants auront moins de succès et dès les années 1970, [Richard Brautigan] tombe progressivement dans l’anonymat et l’alcoolisme» (Wikipédia, 12 novembre 2021).
«À l’école de la pandémie et de la professeure Duflo» (le Devoir, 24 septembre 2021).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
En 2015, les productions Murale A’shop commandent à Zek One et Dodo Ose une murale pour honorer Maurice Richard, l’ancien joueur des Canadiens — c’est du hockey. Elle se trouve rue Fleury, à Montréal.
À l’été 2020, pour le siège social montréalais de la banque TD, le même Zek a proposé une série sur les «Grands Montréalais». Parmi eux, encore une fois, Maurice Richard.
À ces deux œuvres ajoutons celle-ci, qu’on peut voir à l’intérieur du Forum Pepsi AMC.
Les murs montréalais parlent du Rocket.
P.-S.—Le visage de Maurice Richard se trouve aussi sur des murs d’hôtel.
[Complément du 28 novembre 2024]
La murale de la rue Fleury évolue. Photo du 27 novembre 2024, gracieuseté du Bibliothécaire Hispanophone.
Les recrues des Canadiens de Montréal — c’est du hockey — ont commencé hier leur camp d’entraînement. L’Oreille tendue a pensé à elles en tombant sur cette photo des années 1920 dans l’ouvrage Howie Morenz. Hockey’s First Superstar de Dean Robinson (1982, p. 61).
Sur Twitter, on a quelquefois commenté la photo, le plus souvent avec humour. «Cette photo a également le mérite de prouver une fois pour toutes la théorie voulant que Stonehenge a été construit par des hockeyeurs du Néolithique», écrit Alex Benjamin. Mr. V. s’interroge : «Ils s’entraînaient à soulever la coupe ? Une tradition qui s’est perdue.» Sylvain Lemay va dans le même sens : «À l’époque où le soulèvement de la Coupe Stanley faisait partie du camp d’entraînement des Canadiens.»
Autres temps, autres mœurs, en effet.
P.S.—Pourquoi lire cet ouvrage ? Parce que.
Référence
Robinson, Dean, Howie Morenz. Hockey’s First Superstar, Erin, The Boston Mills Press, 1982, 165 p. Ill.